lundi 12 mai 2014 par AIP

Agboville- La chefferie d'Azaguié a indiqué, dimanche, qu'elle sollicitera le président de l'Assemblée nationale, Soro Guillaume, afin qu'il soit "l'avocat" des propriétaires terriens locaux, et plaide leur cause, auprès du chef de l'Etat dans l'opération de dé classification des forêts qui se mène sur l'ensemble du département d'Agboville depuis deux ans.

"Des actions de bornage empiètent parfois sur le domaine villageois au lieu de s'en tenir à la forêt dé classée", a dénoncé Nanan Abokon, chef du village d'Azaguié-Gare, qui a invité le président du parlement Ivoirien, à se pencher sur la question, lors de son prochain passage à Azaguié, jeudi, dans le cadre de sa tournée dans la région de l'Agnéby-Tiassa.

"Nous n'avons pas la même interprétation des cartes utilisées par l'administration publique pour délimiter la forêt", a fait remarquer l'autorité traditionnelle.

Le chef a indiqué que dans sa localité d'Azaguié, et partant dans le département d'Agboville, des bornes sont posées dans les plantations de cacao, alors qu'il avait été dit que la terre mise en valeur dans les forêts dé classées ne doit pas faire l'objet de réattribution.

Nanan Abokon demande au président Soro, d'être l'interprète de la chefferie auprès du Chef de l'Etat, afin qu'une solution définitive soit trouvée aux problèmes récurrents des forêts dits dé classées de l'Etat, alors que les populations villageoises, estiment en êtres propriétaires depuis toujours.

La visite du préfet de région, Bako Privat, sur les parcelles mises en cause dans la sous-préfecture de Guessiguié courant juillet 2013, avait au contraire montré qu'aucune limite de plantation villageoise n'avait été franchie.

"Certes, nous n'avons trouvé aucune borne dans aucune plantation villageoise visitée", avait reconnu Nanan Edi MBesso Louis, Chef des chefs de villages Abbey, insistant sur la nécessité d'un arbitrage du Bureau National d'Etude Technique et de Développement (Bnetd), pour "clarifier les limites des forêts étatiques et celle appartenant au domaine rural".

"Nous discuterons avec le Bnetd le cas échéant", avait souligné l'autorité traditionnelle, en réaction au préfet qui avait fait remarquer que les plantations se trouvant sur le domaine public, pourraient être récupéré par l'Etat.

Nanan Mbesso Edi avait précisé que le tracé sur de nombreuses cartes topographiques montre que des villages existants, sont situés sur des parcelles appartenant au domaine public. "C'est tout de même curieux", a relevé le président de la section Agboville, du Conseil supérieur des Rois et Chefs traditionnel de Côte d'Ivoire.

Ce sujet avait aussi été soulevé par le président du Conseil régional de l'Agnéby-Tiassa, Mbolo Nando Martin, qui a préconisé la sécurisation du foncier rural dans l'ensemble de la région, lors du lancement du plan stratégique de développement de la région.

"A chaque jeune un ha de palmier à huile et chaque femme un ha de vivrier", est la politique que compte mettre en place la structure décentralisée. MBolo Martin a assuré que le conseil régional se donnera les moyens de "sécuriser" la forêt, de sorte que la jeunesse et les femmes de la région, puissent avoir accès à la terre.

L'ambition étant de créer un marché de gros, dont le site promis à la construction a déjà été trouvé après la localité d'Azaguié.

L'opération de répartition des parcelles de forêts dé classées, a fait l'objet de nombreuses contradictions, entre les autorités administratives et les propriétaires terriens d'Azaguié, mais aussi, dans les autres sites concernés par l'opération.


dd/ask

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