mardi 13 mai 2014 par Le Nouveau Réveil

Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Gnamien Konan, a entrepris une tournée sur les universités de Côte d'Ivoire pour s'imprégner des réalités du terrain. Interrogé, hier, par Onuci Fm, il fait le point de cette tournée.

Monsieur le ministre Gnamien Konan, Bonjour. Vous avez initié une tournée dans les universités afin de vous imprégner des réalités. Qu'est-ce qu'on peut retenir ?
On peut retenir qu'avant de commencer cette mission que vous savez délicate et complexe, il faut s'instruire, il faut s'informer sur les réalités du terrain, des difficultés des responsables d'universités et des problèmes des étudiants en vue de chercher leurs solutions au niveau du gouvernement pour que l'excellence revienne comme par le passé dans nos universités et grandes écoles.

Monsieur le ministre, le Professeur Poamé Lazare, président de l'université Alassane Ouattara de Bouaké, déclarait et je cite : L'expérimentation du système Lmd, Licence, master et doctorat permettra une meilleure intégration des technologies d'in formation et de communication à la formation et surtout la résolution technologique des nombreux problèmes auxquels nous sommes confrontés dans les universités de Côte d'Ivoire . C'est aussi votre lecture ?
Absolument ! Désormais en Côte d'Ivoire et les grandes écoles ont pour mission de produire des travailleurs. Nous ne voulons plus que les universités et les grandes écoles se contentent de délivrer des diplômes. L'université virtuelle, de télé enseignement doit pouvoir nous aider à régler un certain nombre de problèmes. Quels sont ces problèmes ? L'insuffisance d'infrastructures, d'enseignants. Partout où je suis passé, ces deux problèmes m'ont été présentés. Et bien, la télé enseignement et sa forme la plus achevée qu'est l'université virtuelle nous permettent de régler ce problème. D'ailleurs, l'université virtuelle doit nous permettre de supprimer ce qu'on appelle le taux d'échec parce que la connaissance peut s'acquérir à tout âge, à tout moment et de partout qu'on soit. Nous allons développer chez nos apprenants, une capacité d'auto formation. Il suffit que nos étudiants sachent un peu utiliser les TIC, sachent parler et écrire l'anglais, ils auront donc accès via donc le télé enseignement de l'université virtuelle à une pléthore de connaissances.

Il y a aussi "l'employabilité" des étudiants après la formation. Quelle est votre approche sur la question ?
Ma première approche sur la question, c'est de dire aux présidents d'universités et aux directeurs des différentes Ufr que sur cet élément là, qu'on va les évaluer parce que leur rôle n'est plus de distribuer des diplômes qui ne servent à rien. C'est à eux que revient de modifier les curricula pour les adapter au marché du travail. C'est à eux d'avoir des conventions avec les chefs d'entreprises, de prendre toutes sortes d'initiatives. C'est à eux de trouver des solutions à ce problème. Si on leur donne cette responsabilité, moi, je suis convaincu qu'ils trouveront des solutions.

Il y a aussi la question du syndicalisme à l'université qui est aussi à l'ordre du jour qui, on sait, depuis 2000, est à la base des remous à l'université. Alors, est-ce qu'il y a des balises que vous préconisez en la matière ?
D'abord, il est admis dans l'esprit de tout le monde qu'il y a des syndicats à l'université. On ne peut avoir de syndicat que lorsqu'on a un contrat de travail. Il y a des associations qui ont complètement dérapé et qui ont produit autre chose. Moi, je leur ai dit que quelqu'un qui casse, qui blesse, qui tue, la loi en Côte d'Ivoire doit jouer son rôle. Ils doivent saisir le procureur de la République. Ils doivent saisir le premier commissariat qu'il trouve pour que chacun réponde de ses actes. On ne peut pas laisser quelqu'un détruire des biens publics, agresser des gens et puis dire comme il fait partie d'un tel syndicat, c'est l'impunité totale. Je regrette que dans cette Côte d'Ivoire post crise, on n'ait pas suffisamment abordé cette question de l'impunité à l'école. On aurait dû mener des enquêtes et arrêter les responsables, des gens qui ont tué. On aurait dû arrêter tous les violeurs dans les cités universitaires et les jeter en prison. J'ai engagé les présidents d'universités à saisir le procureur de la République dès qu'il y a ce genre d'incident. Et j'ai dit aux étudiants, vous avez cinq ans pour avoir votre maîtrise. N'utilisez pas ces cinq ans à faire autre chose que vos études.

En termes de perspective, il est prévu l'ouverture des universités de Bondoukou et de Man. Ce sera à court, moyen ou long termes ?
Les universités de Man et de San Pedro sont prévues pour ouvrir à l'année académique 2015-2016 dont le processus est en cours, les entreprises sont déjà choisies pour faire les travaux. C'est pour cela que je demande aux présidents d'universités et aux directeurs d'Ufr déjà de former les enseignants pour ces universités. Déjà que nous avons un déficit de plus de 25000 enseignants chercheurs. Sinon, on va envoyer dans ces universités des étudiants sans encadreurs ou alors avec des heures complémentaires que le gouvernement n'arrivera pas à régler.

Et Bondoukou ?
Elle fait partie de ces nouvelles universités à construire. Il y en a trois.

Propos recueillis sur Onuci Fm par FRANÇOIS KONAN

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