mercredi 14 mai 2014 par Nord-Sud

La classe politique ivoirienne veut partir du bon pied. Pour donner une chance à la négociation, la question sur la composition de la nouvelle Commission électorale indépendante (Cei) sera traitée à une date ultérieure par les députés. Doudou Diène, expert indépendant de l'Organisation des Nations unies (Onu) chargé des droits de l'Homme en Côte d'Ivoire et au Sénégal, avait déjà donné le ton en ce qui concerne la composition de la nouvelle Commission électorale indépendante. Lors d'une sortie le mercredi 23 avril, l'expert avait préconisé qu'il y ait une concertation élargie autour de la composition de la nouvelle Cei en vue d'éviter une nouvelle crise à la Côte d'Ivoire. La Cei qui sera en charge des élections présidentielles de 2015, a constitué dans le passé l'institution la plus sensible de la crise pré et postélectorale. J'appelle le gouvernement ivoirien à entreprendre des consultations élargies, dans le cadre de la réforme de la Commission électorale indépendante, pour empêcher le pays de tomber à nouveau dans la crise , avait-il souhaité. Ce message semble être bien perçu par le gouvernement. Après deux reports, le passage du ministre de l'Intérieur et de la sécurité Hamed Bakayoko devant les députés a été reporté à une date ultérieure. Un fait voulu par les politiques, notamment le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci-Rda). Le plus vieux parti ivoirien, après une longue séance de travail de son groupe parlementaire lundi à sa permanence, au Plateau, a proposé dans un communiqué paru mardi dans le quotidien Le Nouveau réveil, un report de l'examen du projet de loi. Il a dit être conscient qu' aucune proposition ne peut faire l'unanimité, mais reste convaincu qu'un consensus minimum peut être trouvé entre les acteurs politiques ivoiriens. Ce report, poursuit le communiqué,  vise à donner une chance au dialogue afin de soustraire de la future Cei toute suspicion et garantir ainsi des élections crédibles et transparentes en 2015 . Le consensus semble avoir été trouvé à ce niveau si l'on s'en tient aux propos d'hommes politiques interrogés, hier, par téléphone.  Si au niveau de l'Assemblée nationale on a souhaité un report, je crois que c'est pour que les débats aient lieu dans un esprit de concertation véritable. C'est une bonne chose si les députés souhaitent un temps de concertation, car cela leur permettra de faire des consultations à un certain niveau auquel le Rdr n'est pas opposé , a assuré Odjé Tiacoré, deuxième porte-parole du Rassemblement des républicains (Rdr), le parti au pouvoir. Il a proposé une autre démarche à l'opposition qui n'a pas de représentants au Parlement.  Il faut dire logiquement qu'au lieu de discuter avec le gouvernement, les partis politiques gageraient à se rapprocher de l'Assemblée nationale où les débats se font. C'est aux députés de voir s'il y a des amendements à apporter, a-t-il indiqué. Des concertations ont même été déjà engagées dans ce sens, selon Lacina Karamoko, délégué à l'implantation de Liberté et démocratie pour la République (Lider) de Mamadou Koulibaly, numéro deux de l'ancien régime, sous Laurent Gbagbo.  Certains députés nous ont approchés pour prendre nos avis afin d'en tenir compte aux discussions qui doivent avoir lieu au Parlement. Je crois que ce sont eux qui ont souhaité le report , a-t-il précisé. Et de conclure :  Le report est une bonne chose. Je crois que c'est pour permettre aux uns et aux autres de mieux se préparer pour qu'on arrive à une Cei consensuelle .


Danielle Tagro

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