vendredi 13 juin 2014 par APA

Yaoundé (Cameroun) - Le président du Front social démocratique (SDF), le premier parti de l'opposition parlementaire au Cameroun, John Fru Ndi, a qualifié de totalement inadmissible, illégale et d'atteinte au droit international et d'abus flagrant, l'arrestation, dans la nuit de mercredi à jeudi, dans un aéroport du pays, de l'ancien porte-parole du gouvernement ivoirien sous Laurent Gbagbo, Ahoua Don Mello.


Joint au téléphone par APA depuis la ville de Bamenda (Nord-Ouest), il s'est dit indigné que les autorités camerounaises aient décidé d'interpeller un individu jouissant d'un statut international de réfugié.

John Fru Ndi s'étonne d'autant plus de cette arrestation qu'elle intervient, alors que l'intéressé avait déjà séjourné au Cameroun, sans être inquiété, en mars dernier, au moment où le président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire, Guillaume Soro, effectue une visite de travail au Cameroun.

Les autorités camerounaises savaient que M. Don Mello se trouvait dans leur pays depuis des jours, elles savaient également qu'il a assisté à une réunion au cours de laquelle notre parti a décidé du boycott de la visite de M. Soro au Cameroun, explique-t-il, s'étonnant de la coïncidence de ces deux séjours avec l'interpellation du proche de l'ancien chef de l'Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, aujourd'hui en délicatesse avec la Cour pénale internationale (CPI) qui vient de décider de le juger pour crimes contre l'humanité.

Sur la situation de l'ex-porte-parole du gouvernement ivoirien, John Fru Ndi martèle que le Cameroun n'a jamais signé de convention d'extradition avec la Côte d'Ivoire, et estime que cette arrestation est bien la preuve que le Cameroun se laisse instrumentaliser par le discours enjoliveur et démagogique de Guillaume Soro, qui n'apporte rien au Cameroun.

Le pays devra donc assumer les conséquences catastrophiques de l'arrestation d'Ahoua Don Mello sur son image et son rayonnement à l'international, ajoute le leader du SDF.

Aux dernières nouvelles, l'ex-dignitaire du régime Gbagbo, jusque-là réfugié au Ghana et arrêté dans la métropole économique, Douala, alors qu'il s'apprêtait à embarquer sur un vol de Royal Air Maroc à destination de Casablanca, était, vendredi en milieu d'après-midi, détenu dans un lieu secret de la ville.

Pour le ministre camerounais de la Communication et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, cette interpellation est la conséquence de la réactivation d'un mandat d'arrêt international qui pèse sur M. Don Mello.

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