lundi 16 juin 2014 par L'intelligent d'Abidjan

Je ne crée pas pour créer. Je ne crée pas pour le plaisir. Quand je travaille sur un thème, je le fais sur une période de cinq ans, a témoigné le plasticien d'origine béninoise, Rnsto (Ernesto H. Hougbo). A la galerie Houkamy Guyzagn, chez Thierry Dia, Rnsto exposera à partir du 19 juin prochain, dix huit (18) pièces qu'il a réalisées en résidence à Abidjan. Signes et symboles qui est la thématique qu'il a développée dans le cadre de sa prochaine exposition est une sous-série d'un travail qui sera élaboré en sept ans. Cette sous-série a été réalisée depuis mars 2014. Avant d'aborder un thème, je le vis. Je vis la réalité avant de peindre, a confié Rnsto qui dit ne pas s'éloigner de son identité culturelle. S'il ne peut définir son art, Rnsto soutient que son travail est spirituel. Aussi admet-il que les êtres humains ont leur vie basée sur des signes qui possèdent leurs messages. Et, ce n'est pas fortuit que le peintre intègre désormais à sa peinture le bleu. Avant, je n'utilisais pas le bleu. Je l'utilise maintenant parce que je suis en train de retrouver mon chemin, a expliqué Rnsto. Sur sa toile, il n'utilise pas de pinceaux. Je n'utilise jamais, dit-il, de pinceaux. Je me sens bien avec mes doigts.

Entre signes et symboles qui codent son expression picturale, le peintre béninois qui a foi en une religion africaine, le vaudou, rappelle que l'Afrique a son écriture rituelle. Je suis dans mon identité culturelle, fait savoir le peintre qui déplore une chute des valeurs et des repères. Nous ne savons plus d'où nous venons. Nous copions l'Occident. Nous sommes en train de perdre notre identité. Si on ne sait ou on va, on doit savoir d'où on vient, a-t-il relevé.

De l'avis de Mimi Errol, commissaire de l'exposition Signes et symboles, Rnsto nous ouvre sur le futur. Son travail n'est pas comme on a l'habitude de décrypter des formes. Il parle à notre esprit, a souligné Mimi.

Ernesto H. Hougbo, après un diplôme en art publicitaire obtenu à Porto Novo (1982-1984) s'orientera vers la capitale abidjanaise où il rencontre l'expressionnisme. Il poursuivra dans d'autres capitales africaines, un exil artistique d'une vingtaine d'années avant de regagner son pays. C'est à Banjul, en Gambie, que sa peinture devient abstraite et depuis l'artiste-peintre y demeure.

Koné Saydoo

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