lundi 16 juin 2014 par Le Nouveau Consommateur Hebdo

Comme si l'on ne vous avait pas prévenus !
Les inondations et autres dégâts provoqués par la pluie tombée sur le district d'Abidjan ont suscité une indignation sans pareille. Et pourtant, tout le monde savait ce qui allait advenir en cas de pluie, mais personne n'a voulu lever le petit doigt pour faire quoi que ce soit !

Dans sa parution Nº 76 du 05 au 11 mai, sous le titre, Début de la saison des pluies. Mieux vaut prévenir que guérir , Le Nouveau Consommateur Hebdo écrivait L'adage populaire dit qu'un homme averti en vaut deux. À Abidjan, le mois de mai rime avec le début de la saison des pluies. Et cette dernière engendre d'énormes dégâts. La pluie, bien que nécessaire, constitue une menace pour les Abidjanais. Surtout, pour ceux qui habitent les quartiers précaires. Déjà, les premières pluies de la mi-avril ont montré que malheureusement, l'on n'a pas tiré les leçons du passé. Le district d'Abidjan, après la pluie, devient la perle des ordures. Un véritable désastre ! Routes bouchées et impraticables, maisons inondées, écoles inaccessibles, éboulement de terrains et de maisons La liste est bien plus longue. Si tout le monde se souvient encore des récents drames, qui se sent concerner par la peur des populations à la veille de cette nouvelle saison des pluies qui s'annonce ? Pour l'instant, le silence des autorités fait croire que la situation est sous contrôle. Hélas, la pluie du 23 avril a fait ressurgir les démons et les angoisses avec une ville sous les eaux. De Yopougon à Port Bouët, en passant par Abobo et Cocody, la pluie est venue mettre tout le monde d'accord sur un point. La capitale économique manque cruellement de canalisation. Et lorsqu'elles existent, elles sont simplement obstruées par des constructions anarchiques. C'est le syndrome ivoirien. Le silence qui tue. Les images en différents endroits de la capitale économique, après cette dernière pluie, et publiées sur la toile donnent clairement un aperçu de ce qui attend les Abidjanais. Mais au-delà de ces images, c'est le cri de c?ur des internautes pour éviter d'autres catastrophes qui a surtout retenu notre attention. À cette allure, on risque d'être immergé. Je me pose toujours la question: est-ce que l'entretien du bien public existe dans le vocabulaire de nos autorités? Parce que dans ce pays, on est adepte d'une expression, "il n'y a pas de moyens !" Mais qui doit aller chercher les moyens? La population? Vivement que les parties concernées réagissent parce que c'est maintenant qu'il faut prendre les dispositions et ne pas attendre qu'il y ait des ?' awagate'' pour venir jouer aux pompiers , plaide Didier Bella, pour qui agir maintenant pourrait éviter le pire. Des scènes terribles dont Saphir Blessing se souvient encore : ?' Moi, je me souviens qu'en 2010, à la Palmeraie, on a été inondé à trois reprises par une forte pluie. Heureusement qu'il n'y avait pas de bébé sinon ça l'emportait parce que le temps de s'en rendre compte, l'eau était à la 6e marche de l'escalier qui donne sur les chambres du haut. Tous les appareils flottaient dans l'eau. Résultat, tout était endommagé. On a dû déménager. Tous les caniveaux étaient bouchés. Si vous voyez la rue ministre, le goudron a été arraché par cette pluie. On aurait dit qu'un bulldozer y était passé. Depuis, cette rue a perdu de sa splendeur. Construction anarchique sur les voies d'évacuation des eaux pluviales. Résultat, inondation''
La pluie du 10 mai est venue confirmer ces prévisions, hélas!

Julien Djédjé

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