mardi 17 juin 2014 par AIP

Abidjan ? D'éminents universitaires ont passé au scanner la démocratie dont le bon fonctionnement, selon le sociologue ivoirien, Pr Lanciné Touré, a besoin "d'efficacité et d'efficience quelque soit le type de régime politique".

S'exprimant, samedi, sur la thématique "A quoi sert la démocratie" à l'occasion de la conférence de clôture de session de formation des journalistes-étudiants de l'Université de l'Atlantique, Pr Laciné a donné les raisons du "mauvais fonctionnement" de la démocratie, qui selon, lui repose sur "le problème de l'efficacité et de l'efficience" des gouvernements.

Il a soutenu que les problèmes subsistent de ce que "la démocratie reste un idéal". "Il faut qu'on en arrive à dépasser le type idéal pour plonger dans la réalité concrète", a-t-il insisté.

Mais auparavant, il a présenté les fondements de la démocratie depuis Aristote, Platon et Montesquieux qui ont permis de comprendre les classes dirigeantes, la typologie des régimes politiques et les différentes formes de démocratie.

"La démocratie fonctionne mal parce qu'on ignore ce à quoi elle sert", a dit, pour sa part le Professeur Sery Bailly, expliquant cela par la méconnaissance de la tradition.

Il a affirmé que le bon fonctionnement de la démocratie suppose la discipline, car dira-t-il, "la démocratie est cette capacité à se retenir ou à retenir la main lourde du pouvoir", tout en prônant une "immersion" dans la culture africaine.
Pour Mme Yao Euphrasie, l'on est loin de la démocratie en Afrique dénonçant la mauvaise répartition entre homme et femme.

Elle s'est, par ailleurs, interrogée sur la primauté de la démocratie en Afrique affirmant que "tout commence par la politique en Afrique".

Le Pr Alioune Mané, président de l'université de l'Atlantique, a relevé également que l'on a toujours appréhendé la démocratie sur la compétition pour gouverner.

Il a souhaité que la démocratie entre dans l'éducation notant que la démocratie commence par le travail. "Cette démocratie ne conduit pas au partage" s'est-il justifié.

Représentant le ministre de l'intérieur, Claude Sahi a, dans ses propos, amené à faire la différence entre l'homme politique qui défend des valeurs et le politicien, qui est un opportuniste.

"La démocratie bien qu'étant pas la meilleure est celle qui nous permet pour le moment d'avancer", a-t-il dit se posant en défenseur du système démocratique.

M. Sahi a, cependant, évoqué la part importante à la spiritualité dans tout processus de développement. "Que les hommes politiques à défaut d'être spiritualistes deviennent humanistes", a-t-il suggéré.

"La défaite de l'Afrique est l'échec d'une partie de son élite", a-t-il lancé avant d'appeler à aider l'élite à avancer.

(AIP)
kkf/ask

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