mardi 17 juin 2014 par AIP

Abidjan ? Le Tchad fera tout pour ne pas bloquer la tenue du procès de l'ex-dictateur Hissène Habré, a assuré mardi Dakar (Sénégal), son ministre de la Justice et des Droits de l'homme, Béchir Madet, au sortir d'une audience avec le Premier ministre sénégalais, Aminata Touré.

Porteur d'un message du chef du gouvernement tchadien, M. Madet a dit avoir évoqué avec le Premier ministre sénégalais la coopération ''très diversifiée" entre les deux pays.
Interrogé sur la tenue du procès de Hissène Habré, le ministre de la Justice a déclaré s'interdire de commenter une procédure en cours, assurant que le Tchad exécutera l'accord qui le lie au Sénégal pour le jugement de l'ancien homme fort de Ndjamena.

La 4e Commission rogatoire internationale (CRI) de la Chambre africaine extraordinaire d'instruction (CAEI) a assisté à l'audition de 24 parties civiles et de deux témoins au sein du Pool judiciaire tchadien, du 25 mai au 8 juin dernier.

Cette CRI a aussi "parachevé l'exploitation des archives de la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS)", selon un communiqué des Chambres africaines extraordinaires chargées de juger l'ancien président tchadien, Hissène Habré.

"Dans le même temps, d'autres membres de la CAEI, en compagnie de magistrats du parquet général des CAE et d'experts en anthropologie médico-légale, se sont rendus au Nord-est (Abéché, Mongo) et au Sud (Déli, Koumra) aux fins d'identification de sites supposés abriter des charniers et d'exhumation d'ossements", ajoute la même source.

Elle ajoute que le travail desdits experts se poursuit sur le terrain et va s'achever par le dépôt d'un rapport de mission au plus tard en fin août 2014.

L'ancien chef d'Etat tchadien, Hissène Habré, au pouvoir entre 1982 et 1990, est en détention à Dakar. Il est accusé de "crimes de guerre, crimes contre l'humanité et actes de torture".

Les CAE, créées au sein des juridictions sénégalaises, sont chargées de son dossier. Elles ont démarré leurs activités en février 2013.

En août 2012, le Sénégal a donné son accord au projet de l'Union africaine (UA), pour juger Hissène Habré devant un tribunal spécial au sein du système judiciaire sénégalais, présidé par des juges africains nommés par l'organisation continentale.

M. Habré vit en exil à Dakar depuis la chute de son régime. Il avait été renversé par l'actuel président tchadien, Idriss Deby Itno, qui était un de ses proches collaborateurs avant d'entrer en rébellion.

Selon une commission d'enquête tchadienne, le régime de M. Habré a fait plus de 40.000 morts parmi les opposants politiques et parmi certains groupes ethniques.

cmas

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