vendredi 20 juin 2014 par APA

Dans le livre "Pour la vérité et la justice" co-signé avec le journaliste français François Mattei, à paraître le 26 juin prochain, l'ex-chef d'Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, affirme que l'ancien ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, et l'avocat franco-Libanais Robert Bourgi, lui ont "demandé de financer la campagne électorale de Jacques Chirac.

Dans l'ouvrage réalisé avec François Mattei, ancien directeur de la rédaction de France-Soir, et dont de larges extraits ont été transmis à APA, vendredi, Laurent Gbagbo raconte comment, en 2001, Dominique de Villepin et Robert Bourgi l'ont démarché pour contribuer financièrement à la campagne de Jacques Chirac, alors candidat à sa propre succession à la présidentielle française de 2002.

Il m'a raconté avoir ete fortement sollicite par Villepin et Bourgi en 2001 pour financer la campagne electorale de Jacques Chirac lors des électionsprésidentielles de 2002 , écrit François Mattei dans un chapitre consacré aux dossiers noirs des relations françafricaines.

Le journaliste français rapporte, également, dans l'ouvrage que Laurent Gbagbo avait une idée des protagonistes du coup d'Etat de la Mercedes noire qui s'etaient refugiés au Burkina et capables de faire une tentative à tout moment s'ils se savaient soutenus par des interêts puissants .

François Mattei souligne les difficultés à dire non aux représentants des Autoritésfrançaises lorsque ceux-ci sont militairement les patrons sur le terrain .

Quand il y a un tel déséquilibre entre le puissant et le faible, quelle marge de man?uvre reste-t-il au faible ? C'est ce sur quoi compte les tenants de la Françafrique , accuse le journaliste dans le livre. Plus loin, Laurent Gbagbo livre les détails de cette demande de De Villepin à François Mattei.

C'etait en 2001, je pense. Villepin et Robert Bourgi m'ont demandé de cracher au bassinet pour l'élection en 2002 en France. Nous etions au Voltaire, un restaurant qui est sur le quai du même nom, près de la Documentation française , précise Laurent Gbagbo soulignant que c'etait le prix pour avoir la paix, en Françafrique .

Puis l'ancien chef d'Etat, détenu à la CPI d'ajouter qu'il a eu une entrevue qui s'est bien passée avec Chirac qui, le raccompagnant très amicalement lui a dit sur le perron je ne suis pas un ingrat , en le tapant sur l'épaule.

Je ne suis pas fier de cet episode, mais je pensais y gagner la marge de man?uvre necessaire pour avancer vers nos objectifs , confesse-t-il, reconnaissant qu' on me l'a reproché en disant que c'etait la preuve de mon double langage, que je m'appuyais sur le néo-colonialisme pour le critiquer .

Malgré tout, il n'aurait pas donné suite aux sollicitations des deux émissaires qui ne sont jamais revenus à la charge .

Je n'aurais pas accepté. Ils le savaient. Cela n'a pas ameliore nos relations. Plus tard, Chirac a dit que je l'avais manque, je n'ai pas compris pourquoi. Il a prétendu que j'avais laisse filtrer l'information , révèle Laurent Gbagbo.

Sur le montant de la sollicitation de l'Elysée d'alors, les différents recoupements publiés dans le livre, font état d'environ deux milliards de FCFA . Ce que confirme un témoignage de Mamadou Koulibaly, Président de l'Assemblée nationale, cité dans l'ouvrage.

Reconnaissant qu'il a eu un transfert d'argent entre Laurent Gbagbo et Jacques Chirac, en 2002 , M. Koulibaly affirme avoir dit au président (Gbagbo) que nous étions un pays pauvre et que nous n'avions pas d'argent pour financer des élections d'hommes politiques de pays riches , rapporte le livre.

HS/ls/APA

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