samedi 5 juillet 2014 par AIP

Ferkessédougou - Des agriculteurs du département de Ferkessédougou s'inquiètent de plus en plus de la rareté des pluies alors que la période propice (mai-juin-juillet) et traditionnellement arrêtée pour les labours et les cultures est largement entamée, ont-ils confié à l'AIP.

"Contrairement à l'année dernière, cette année nous sommes confrontés à un problème de pluviométrie. Depuis le démarrage de la période des cultures, sans exagérer, il faut dire que l'intervalle entre deux pluies peut excéder deux semaines. Lorsqu'une pluie tombe, il faut au moins trois semaines pour qu'une autre la suive. Cela ne nous arrange pas. C'est très inquiétant. " a déploré M. Koné Ousmane, cultivateur à Houphouetkaha, un village situé sur l'axe Ferké-Korhogo,à 10 km de Ferkessédougou.

Koné Kifori, également agriculteur, partage la même inquiétude. "Quand il ne pleut pas suffisamment, la terre est difficile à labourer car le sol n'est pas assez humide. Il est également difficile de cultiver. C'est la situation que nous, agriculteurs, vivons cette année, dans la région." a-t-il expliqué.

"Cette année, il m'a été difficile de labourer. Je dispose de tous les outils mais l'aridité du sol résiste à mes forces. J'ai pu défricher 3 hectares mais il m'a été difficile de labourer, n'ayant pas de b?ufs attelés", s'est-il complaint.

A Houphouetkaha, indique-t-on, tous les agriculteurs sont affectés par la faible pluviométrie constatée cette année, dans une période où normalement, les pluies devraient tomber en abondance.

Yeo Sigata, et son frère habitent à Sinématiali. Ils entretiennent un lopin de terre à Kiniennavogo, ce village situé au bord du fleuve Bandama après le pont en quittant le département de Ferké. Eux également disent pâtir de la situation malgré la proximité du Bandama, les deux frères semblent déchanter.

"On ne sait plus à quel Saint se vouer ! Cela fait trois voire quatre semaines que la pluie n'est pas tombée, depuis le mois dernier (juin). Nous avons profité des premières pluies pour cultiver le coton. Actuellement nous semons un hectare de maïs avec l'espoir que la pluie tombera" a confié Yeo Sigata, derrière son attelage et peinant sur une parcelle asséchée.

"Nous étions plusieurs ici, mais nos voisins ont préféré se déplacer. A la recherche de terres plus humides. Ils sont allés cultiver en bordures du fleuve, mais malheureusement pour eux, le soleil a séché les jeunes plantes qui étaient déjà en pleine croissance", a-t-il poursuivi.

Y a-t-il des gens qui "attrapent" la pluie comme, on le dit communément? C'est-à-dire des gens qui empêchent la pluie de tomber? Nos interlocuteurs n'y croient pas !" Je sais seulement que nos grands-parents disaient que quand les hommes posent de mauvaises actions sur la terre, les pluies se font rares", a-t-il avancé pour se consoler.

ti/kg/kam

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