mardi 15 juillet 2014 par AIP

Abidjan - Les échanges commerciaux de la France avec la Côte d'Ivoire ont enregistré une progression de 9% en 2013 en ligne avec l'évolution de l'économie nationale, la Côte d'Ivoire demeurant ainsi le troisième marché français en Afrique sub-saharienne après l'Afrique du Sud et le Nigéria.

Ces échanges sont portés par les exportations ivoiriennes (+21%) alors que les exportations françaises ralentissent (+2,5%) mais atteignent la barre historique du milliard d'euros. L'excédent commercial en faveur de la France ressort ainsi à 363 millions d'euros, soit un taux de couverture de 155%. L'origine France se renforce dans les biens de consommation des ménages.

Décélération de l'élan post-crise des exportations : 1.025 M ?, soit +2,5%
Évolution des exportations françaises

Les exportations françaises progressent faiblement (2,5%) pour s'établir à 1.025 millions d'euros. Toutefois, elles franchissent la barre historique/record de 1 md d'euros permettant au pays d'atteindre un niveau comparable aux géants du continent que sont le Nigéria et l'Afrique du Sud. La modestie de l'augmentation est imputable à la baisse des ventes françaises de matériaux d'équipements, en liaison notamment avec la fin du processus de rééquipement des industries ivoiriennes. Toutefois les ventes de produits agricoles, agroalimentaires et de certains biens manufacturés progressent en ligne avec la bonne santé de la demande ivoirienne portée par une conjoncture très favorable.

A titre particulier l'on peut retenir les points suivants :

- Les biens d'équipement (279 millions d'euros, -8%) sont en baisse en liaison avec la fin du processus de reconstitution de l'appareil productif des entreprises ivoiriennes durement impactées par la crise. Toutefois, l'investissement dans les matériels de transport progresse de plus de 50% en rapport notamment avec la poursuite du rééquipement des administrations ainsi que d'une demande de ménages restés francophiles malgré une concurrence nouvelle de plus en plus dense avec une compétitivité prix hors norme.

- Quant aux produits agricoles (202 millions d'euros, +5%) et aux produits des industries agroalimentaires (133 millions d'euros, +7%), leur progression est en ligne avec le renforcement de la présence des opérateurs français.

- Les produits manufacturés (320 millions d'euros, +4%) progressent sous l'impulsion des biens à base de bois, des produits en caoutchoucs et en plastique et des biens métallurgiques et métalliques, tous nécessaires à une activité industrielle en bonne santé.
L'évolution des exportations françaises, sur l'année écoulée traduit deux réalités : (i) la fin du rééquipement des industries ivoirienne ; (ii) le renforcement de la consommation des ménages. Si la première est développée plus haut, la seconde se perçoit notamment à travers des hausses significatives : véhicules automobiles (+63%) ; huiles essentielles (+23%) ; parfums et produits de toilettes (+12%) : produits laitiers et fromages (+22%) ; vins et raisin (+12%); viandes/produits d'abattage (+13%). Cette situation résulte principalement de l'élargissement de la communauté européenne dans le pays.

Le commerce extérieur de la Côte d'Ivoire en 2013

Les échanges extérieurs de la Côte d'Ivoire progressent modestement (+2%) en 2013, après une forte accélération l'année précédente grâce à la dynamique post-crise. Ils atteignent 10 546 milliards FCFA (16 Mds EUR), avec une augmentation des importations (+3,5%) plus forte que l'évolution des exportations (+1,1%). Le traditionnel excédent commercial se détériore en conséquence ; mais avec un taux de couverture de 113%, la Côte d'Ivoire demeure le seul pays de l'UEMOA à dégager un excédent. La France est son 2ème partenaire commercial (8%) derrière le Nigéria (16% - dû à la raffinerie), et devant les Pays-Bas (6%), les États-Unis (5,5%) et l'Allemagne (5%).

Des exportations au ralenti, sous l'impact du pétrole : évolution et répartition géographique des échanges globaux

Les échanges commerciaux de la Côte d'Ivoire en 2013 (+2%) progressent faiblement, malgré la poursuite de la dynamique économique post-crise. Ils s'établissent ainsi à 10 546 Mds FCFA, soit 16 Mds EUR (80% du PIB). La faible progression s'explique globalement par le repli des prix des biens échangés alors que les volumes suivent la tendance de l'économie nationale. Après le bond historique de 2012 (+25%), les échanges retrouvent la tendance des années antérieures à la crise de 2010, alors que l'économie réelle conforte sa croissance (+8,7% d'évolution du PIB réel en 2013) portée essentiellement à la fois par l'investissement privé et public. L'excédent commercial recule fortement (-14%) (642 milliards FCFA contre 1140 millions d'euros en 2012), soit un taux de couverture de 113%, en baisse de 3%.

L'Europe redevient le premier partenaire du pays avec 35% des échanges (+1 point), dont 90% vers l'Union Européenne (30% du total). La France absorbe 25% de ces flux, soit 8% des échanges globaux du pays.

Elle est le premier partenaire européen devant les Pays Bas (6%), l'Allemagne (5%) et l'Italie (2%). L'Afrique est le second partenaire du pays, avec 32% de part de marché, avec en tête le Nigeria (16% du total), grâce au commerce pétrolier.

L'Asie se place en 3ème position (17%). La Chine, au premier rang des partenaires asiatiques, détient une part encore modeste et stable (4%) comparativement à ses performances globales en Afrique. Pour ces deux continents, il y a lieu de tenir compte d'un commerce informel, non comptabilisé, par les frontières terrestres.
Évolution des exportations

Les exportations ivoiriennes (5 594 milliards FCFA, soit 8,5 Mds euros) sont dominées par les filières agricole (38% du total), pétrolière (29%) et des produits semi-finis (18%).
Elles ressortent en hausse de 1% sous l'impact de la contraction des produits primaires agricoles. Toutefois, en quantités, elles progressent de plus de 6%. Cette évolution est essentiellement imputable aux ventes de produits primaires (54% du total, -2%) qui altèrent la hausse des biens manufacturés (46% du total, + 5%).

Si le binôme café-cacao enregistre une forte progression, les ventes ivoiriennes sont néanmoins plombées par l'érosion de la production de pétrole brut et des hydrocarbures. Ainsi, les ventes de café-cacao augmentent fortement (2 065 milliards, +12%) alors que pétrole brut et hydrocarbures cumulés (1429 Mds, -11%) régressent lourdement en liaison avec la baisse de la production de brut et les ventes de la raffinerie nationale affaiblie par une situation financière précaire.

Les exportations ivoiriennes de cacao et de pétrole raffiné déterminent le classements des clients : la France, dont les achats sont à 95% agricoles et agroalimentaires, est le 5ème client de la Côte d'Ivoire avec 6% (+1 point) de part de marché, devancée par les Pays-Bas (8%, -1 point), les Etats-Unis (7%, -1 point), l'Allemagne (6%, -2 points) sous l'effet cacao, et par le Nigéria (6,5%, pétrole raffiné). Les ventes vers la Chine restent encore faibles (1% de part de marché), alors que la Malaisie (3%) et l'Inde (2%) sont les principaux débouchés en Asie grâce au commerce de l'anacarde, désormais troisième spéculation agricole du pays derrière le cacao et le caoutchouc naturel.

Des importations soutenues par les biens d'équipement
Évolution des importations

Les importations ivoiriennes (4 952 milliards de francs CFA, soit 7,5 Mds EUR) sont plutôt diversifiées : biens intermédiaires (44% du total) ; biens de consommation (39%) ; et biens d'équipement (17%).

En 2013, elles progressent de 3,5% après le bond exceptionnel de 57% de 2012. Elles bénéficient de l'embellie des biens d'équipements (+14%) et des biens intermédiaires (+6%) contrasté par la réduction des achats de produits alimentaires (-9%). Au titre des biens intermédiaire, l'évolution positive des achats de matériaux de construction se justifie par la conjoncture favorable des BTP. De même les machines mécaniques (+18%) confirme la bonne santé du secteur industriel. La baisse des produits alimentaire provient essentiellement de l'augmentation de l'offre intérieure dont les conditions d'accès au marché (routes, transport) ont amélioré la compétitivité prix.

Avec 13% de part de marché, la France garde sa place de 2ème fournisseur derrière le Nigéria (23%) qui perd 4 points de pourcentage sous l'effet du pétrole.
Perspectives

En 2013, les échanges extérieurs ont été plombés par l'affaiblissement de la production de pétrole brut et des hydrocarbures. Toutefois, la forte croissance économique continue d'attirer davantage de biens intermédiaires et d'équipement en soutien au secteur industriel. La vigueur de la reprise économique amorcée depuis deux ans devrait être à terme plus favorable aux exportations du pays. Cette dynamique devrait renforcer les échanges extérieurs, à travers notamment le relèvement du niveau de l'investissement privé dont le potentiel reste modestement engagé par rapport à l'investissement public. Les ambitions affichées par les autorités ivoiriennes sont encourageantes, même si le cadre des affaires reste l'obstacle majeur au renforcement des perspectives positives partagées par tous.
Les investissements directs étrangers en Côte d'Ivoire

En 2013, les flux d'IDE entrants en Côte d'Ivoire ont plus que triplé, à la faveur de réformes du cadre des affaires et d'actions de promotion à l'international initiées dès l'avènement des nouveaux gouvernants. De nouveaux investisseurs occupent les premiers rangs, en termes de flux. L'Ile Maurice est en tête avec 24% de part suivi de la Grande-Bretagne (22%), le Togo (11%) puis la France (10%). Les réformes attirent de nouveaux investisseurs. Cette dynamique devrait se renforcer pour les années à venir tant sous l'impulsion des réformes que par le potentiel du pays dont les montants mobilisés ne traduisent qu'une infime partie.

En 2013, les flux d'IDE entrants en Côte d'Ivoire ont plus que triplé, à la faveur de réformes du cadre des affaires et d'actions de promotion à l'international initiées dès l'avènement des nouveaux gouvernants. De nouveaux investisseurs occupent les premiers rangs, en termes de flux. L'Ile Maurice est en tête avec 24% de part suivi de la Grande-Bretagne (22%), le Togo (11%) puis la France (10%). Les réformes attirent de nouveaux investisseurs. Cette dynamique devrait se renforcer pour les années à venir tant sous l'impulsion des réformes que par le potentiel du pays dont les montants mobilisés ne traduisent qu'une infime partie.

Investissement international : nouvelle dynamique portée par de nouveaux partenaires
Évolution des flux

En 2013, la Côte d'Ivoire a accueilli 621 millions ? d'IDE, soit plus du triple du niveau atteint l'année précédente, selon les statistiques de l'Agence locale de promotion des investissements (CEPICI). Ces investissements ont été essentiellement concentrés dans cinq secteurs que sont : les télécommunications (29%), l'industrie hors BTP (25%), le transport (18%) et l'hôtellerie (10%). La progression exceptionnelle des IDE entrants dans le pays, s'explique en partie par la mise en place d'un nouveau code d'investissement et de nouveaux instruments d'encadrement du secteur privé, notamment un cadre de dialogue secteur public ? secteur privé, un guichet unique pour les formalités de création d'entreprises, un tribunal de commerce ainsi qu'une plateforme d'échanges pour centraliser les appuis des partenaires au développement à l'environnement des affaires.

Cette nouvelle situation a contribué à la fois à booster le niveau de l'investissement et à renforcer la diversité de l'origine de ces investisseurs. Ainsi, en termes de flux, en 2013, l'Ile Maurice et la Grande-Bretagne sont les deux premiers pays pourvoyeurs d'IDE, avec respectivement 24% et 22% de part de marché. Les britanniques ont essentiellement investi dans les mines et l'électricité alors que les mauriciens ont engagé des projets dans les services. Ces deux pays sont suivis du Togo (11%) et de la France (10%) qui perd son rang historique de premier partenaire en flux et en stock. Toutefois, elle gagne une place par rapport à son rang de 2012. Avec 8% de part, le Singapour devient le 5ième investisseur du pays, grâce notamment au renforcement de la position du Groupe Olam dans l'agro-industrie. Le Liban vient en 6ième place avec 6% de part de marché tandis que la Chine n'est que 10ième avec seulement 2% de part.

Positionnement régional

Au plan régional, la Côte d'Ivoire est à nouveau positionné comme la destination la plus attrayante pour les investisseurs en zone franc, selon les données de 2012 publiées par la CNUCED. Toutefois, le pays reste encore loin du niveau d'IDE mobilisé par des pays de taille inférieure comme le Libéria et la Sierra Léone qui sont impulsés par le secteur minier. Dans la région, le Nigéria et le Ghana reste les deux principales destinations des investissements avec respectivement sept milliards USD et trois milliards USD pour la seule année 2012. Ces montants sont comparables au stock ivoirien des 15 dernières années.
Les IDE d'origine française : une position modeste

Une position modeste

Selon la Banque de France, en 2012, la Côte d'Ivoire a accueilli 37 millions d'euros d'investissements d'origine française, soit un stock de 735 millions ? sur la période 2005-2012. Cette performance, fait de la Côte d'Ivoire la 10ième destination des investissements français en Afrique sub-saharienne, et la 4ième en Afrique de l'Ouest derrière le Sénégal, le Ghana et le Nigéria.
Plus de 90% du stock français sont concentrés sur sept branches d'activités : Banque (233 millions ?, à travers les groupes BNP et Société générale) ; Electricité et gaz (112 millions ?, lié au Groupe Bouygues), BTP (99 millions ?, via notamment Bouygues, Razel, Colas) ; Agro-industrie (97 millions ?, notamment le groupe Castel) ; Transport et entreposage (70 millions ?, groupes Bolloré et Delmas entre autre) ; Commerce d'automobile (50 millions ?) et ; télécommunications (29 millions ?, groupe Orange). Les positions françaises ont faiblement évolué sur ces différents secteurs en 2012.

Si les investissements français demeurent diversement repartis sur l'ensemble des secteurs d'activité à l'instar de la présence française dans le pays, ils sont toutefois fortement concentrés sur le secteur tertiaire - plus de 50% du total - repartis pour 61% dans les activités financières et d'assurance ; 18% dans le transport ; 13% dans le commerce et; 8% dans les télécommunications. Cette situation se justifie notamment par la prépondérance des services dans l'économie ivoirienne (44% du PIB nominal).

L'environnement juridique des IDE et la politique d'attractivité

Selon le classement Doing Business 2014, l'environnement des affaires en Côte d'Ivoire s'est beaucoup amélioré sur ces deux dernières années, grâce notamment à la mise en place : d'un nouveau code d'investissement, d'un tribunal de commerce, d'un cadre de dialogue avec le secteur privé et du guichet unique de création d'entreprise.
Le pays a ainsi intégré le club des 10 pays africains les plus dynamiques en matière de réforme, lui permettant de gagner dix places pour se classer 167ième sur 189 pays listés en 2013.

La Côte d'Ivoire est lancée dans une dynamique d'attraction des investisseurs internationaux, à travers les réformes susmentionnées ainsi que divers évènements de promotion de l'image du pays dont les plus marquants à ce jour restent - le groupe consultatif des bailleurs tenu en fin 2012 et le forum investir du début de cette année. Ces actions commencent à porter des fruits, comme l'atteste la mobilisation de nouveaux investisseurs comme l'Ile Maurice et le Maroc..

(AIP)
kkf/ask

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