lundi 11 aout 2014 par Lebanco.net

Une compagnie Américaine de transport maritime a entamé une poursuite judiciaire à l'encontre de ALCOA pour 300 millions de dollars de dommages et intérêts pour des pertes qu'elle aurait subit après que le fabricant d'aluminium ait mis un terme au contrat pour le transport de bauxite, qui le liait au gouvernement guinéen, premier exportateur mondial, selon des documents judiciaires.

"NANKO SHIPPING" et son président Mori Diané ont déposé une plainte auprès d'un tribunal des États-Unis du district de Columbia la semaine dernière sur la base des pertes subis dues au refus de Alcoa d'honorer les termes de l'accord minier de 1963 passé avec le gouvernement guinéen.
Cet accord a permis la création de la "Compagnie des bauxites de Guinée" (CBG), la plus grande mine de bauxite de ce pays d'Afrique de l'Ouest, et a donné au gouvernement le droit de choisir une société pour le transport de la moitié de sa production, selon une copie reçu par lebanco.net
Dans sa plainte, NANKO soutient que Alcoa, gérant de la CBG aurait refusé la demande du gouvernement en 2011 de lui permettre d'acheminer cinquante pour cent (50%) de la production de Bauxite de la Guinée.
La demande de réparation faite par NANKO reposerait sur ses estimations selon lesquelles la valeur des droits d'expédition de l'État s'établissait à environ cent (100) millions de dollars par année depuis lors.
La porte-parole de Alcoa Christa Bowers a affirmé que la compagnie n'avait reçu aucun document relatif à une poursuite intentée par NANKO.
"Cependant, nous pouvons affirmer que nous n'avons pas, et n'avons jamais eu de contrats avec NANKO Shipping," dit-elle. Bowers n'a fait aucun commentaire sur l'éventuel refus de Alcoa concernant la demande du gouvernement guinéen de permettre à NANKO de gérer le transport de la bauxite.

Si le renard des tribunaux américains le célèbre avocat des droits civiques Donald M. Temple qui défend NANKO gagnait ce procès, il marquerait un pas en avant pour les pays africains qui cherchent à obtenir un plus grand contrôle de leurs ressources naturelles sur les compagnies internationales, et sortir du colonialiste corporelle



Des responsables guinéens ont déclaré que le gouvernement avait signé un accord avec NANKO en Août 2011 pour le transport de sa part de la production de la CBG - dont une copie a été obtenue par lebanco. net.
Tidiane Traoré, ministre des Transports d'alors, a confirmé qu'il avait signé le contrat. "Nous avons signé cet accord avec NANKO Shipping parce que nous voulons que la Guinée bénéficie de sa part des minéraux, en particulier pour le transport", a t-il déclaré. "Ce contrat est valide."

En 2012, la CBG a produit 14,5 millions de tonnes de bauxite. Le cours de la bauxite en ce moment est d'environ soixante dix (70) $ la tonne sur le marche international.

Le président Alpha Condé, élu en 2010 après une transition due à un coup d'État militaire, tient à accroître les avantages économiques de la Guinée provenant de l'abondance de ses ressources minérales.
L'ancienne colonie française reste l'un des pays les plus pauvres du monde malgré les plus grandes réserves mondiales de bauxite et de dépôts inexploités de vastes minerais de fer.

Alcoa est actionnaire de la CBG à travers une compagnie américaine Halco Mining, qui contrôle cinquante et un pour cent (51%) des actions, le reste étant détenu par l'État guinéen.

Alcoa détient quarante cinq pour cent (45%) de Halco, Rio Tinto possède aussi quarante cinq pour cent (45%) et Dadco dix pour cent (10%)

Dans sa plainte, Diané, un citoyen américain d'origine guinéo-ivoirienne, accuse également Alcoa de discrimination raciale, pour avoir refusé à sa compagnie un contrat selon les mêmes conditions offertes à d'autres exportateurs.

Bowers a affirmé que Alcoa ne s'engageait dans aucun type de discrimination dans la gestion de ses activités commerciales.

Interrogé sur les raisons de l'accusation de discrimination raciale, Diané a déclaré à Reuters: "Je ne peux pas comprendre pourquoi on refuse mes conditions alors que Alcoa fait des affaires dans ces mêmes conditions avec des hommes d'affaires qui ne sont pas Africains."

Samuel Tia avec Reuters

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