lundi 1 septembre 2014 par AIP

Abidjan - Les politiques gouvernementales et l'aide internationale de près de six milliards de dollars aux grands partenariats public/privé (PPP) risquent de fragiliser les droits fonciers des Africains, d'aggraver les inégalités et de nuire à l'environnement.

Selon le dernier rapport d'Oxfam intitulé Un aléa moral ? Les mégas partenariats public/privé dans l'agriculture africaine , les partenariats dits mégas PPP n'ont pas fait leurs preuves. Ils présentent de nombreux risques et constituent une utilisation douteuse des fonds publics pour lutter contre la pauvreté et l'insécurité alimentaire.

Près de la moitié de la population africaine dépend de l'agriculture pour sa subsistance. Malgré l'efficacité démontrée des investissements dans l'agriculture sur la réduction de la pauvreté, les dépenses des gouvernements africains et des pays donateurs ont été bien faibles au cours des deux dernières décennies.

Bien qu'ils aient dernièrement renouvelé leurs engagements pris à Malabo d'affecter plus de 10 pour cent de leurs budgets nationaux au secteur de l'agriculture, les gouvernements d'Afrique subsaharienne n'y consacrent en moyenne que 5 pour cent de leurs budgets nationaux.

Alors que la pression sur les ressources naturelles ne fait qu'augmenter, les pays donateurs et les gouvernements africains cherchent à tirer profit de l'intérêt croissant du secteur privé pour les terres africaines. Les mégas PPP, appelés corridors de croissance en Tanzanie, au Burkina Faso, au Malawi, au Ghana et au Mozambique, illustrent cette tendance.

La Nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition, soutenue par les économies riches et industrialisées du G8, et GROW Africa, une initiative PPP de grande ampleur soutenue par le Forum économique mondial, sont deux exemples d'initiatives mondiales promues par des donateurs pour soutenir les Mégas PPP.

Oxfam appelle à faire bénéficier aux 600 millions d'Africaines et Africains travaillant dans l'agriculture, d'investissements qui ont fait déjà leurs preuves, au lieu de favoriser des partenariats avec de grands acteurs du secteur privé.

Par exemple, les gouvernements et bailleurs de fonds devraient renforcer les investissements du secteur public en faveur de l'agriculture familiale, des marchés locaux et régionaux. Ils devraient également mettre en place une réglementation stricte pour s'assurer que les investissements du secteur privé profitent aux millions de petits producteurs vivant dans les zones rurales.

Le rapport d'Oxfam se fonde sur une analyse documentaire approfondie, des entretiens avec des informateurs clés et trois études de cas au Burkina Faso, au Malawi et en Tanzanie.

(AIP)
kkp/cmas

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