jeudi 18 septembre 2014 par Jeune Afrique

Les pays africains touchés par Ebola, Liberia en tête, espéraient mercredi que l'aide militaire promise par les Etats-Unis marquerait un tournant dans la bataille contre l'épidémie, aux conséquences économiques potentiellement catastrophiques.

A plus long terme, les perspectives de découvrir un vaccin efficace paraissaient prometteuses, les premiers essais cliniques n'ayant pas révélé de réactions néfastes.
"L'annonce hier (mardi, NDLR) par le gouvernement des Etats-Unis d'une aide militaire directe est un moment significatif dans la bataille contre Ebola", a affirmé la présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf dans un communiqué, rappelant les liens historiques entre les deux pays.

"Nous espérons que cette décision des Etats-Unis incitera le reste de la communauté internationale à agir. Nos partenaires américains se rendent compte que le Liberia ne peut pas vaincre Ebola seul", a ajouté Mme Sirleaf, dont le pays est de loin le plus touché.

Le président américain Barack Obama a appelé mardi "à agir vite" pour éviter que des "centaines de milliers" de personnes ne soient contaminées par Ebola, contre lequel l'ONU entend mobiliser un milliard de dollars.

Il a annoncé la création d'un centre de commandement militaire au Liberia pour soutenir la lutte contre l'épidémie à travers la région et la mise en place de 1. 000 lits, dans une déclaration au siège des Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

Le Conseil de sécurité de l'ONU, saisi en urgence par les Etats-Unis, doit se prononcer jeudi sur un projet de résolution américain destiné à mobiliser les gouvernements contre la propagation de l'épidémie, une initiative rarissime dans le domaine de la santé.

L'ONU a en outre demandé 987,8 millions de dollars (763 millions d'euros) pour les trois pays principalement touchés, Guinée, Liberia et Sierra Leone, "au bord de l'effondrement", selon Valérie Amos, responsable des opérations humanitaires des Nations unies.

"Maintenant que l'ONU annonce environ un milliard dont la moitié pour le Liberia je ne peux que dire +Alléluia, Dieu répond à nos prières+", a déclaré à l'AFP Alex Gborlee, responsable de l'ONG Compassion Funds International Liberia.

"Si la communauté internationale avait régi plus fortement, nous ne pleurerions pas aujourd'hui des centaines de Libériens. Nous disons un grand merci à l'ONU", a-t-il néanmoins ajouté.

- 'Facteur peur' -

Les Etats membres de l'Union européenne (UE) ont de leur côté promis 78 millions d'euros supplémentaires, outre les quelque 150 millions d'euros déjà prévus, pour aider à la lutte contre Ebola, a annoncé mercredi la commissaire européenne à l'Aide humanitaire, Kristalina Georgieva.

En Sierra Leone, où les autorités ont décrété un confinement général de la population pendant trois jours, de vendredi à dimanche, les habitants de la capitale, Freetown, se pressaient pour faire des provisions de denrées de base: huile, riz, pommes de terre et manioc, provoquant des embouteillages.

L'économie était touchée dans la plupart des secteurs, le ministère du Tourisme faisant état d'une "chute de 50 % à 10 % du taux de fréquentation hôtelière depuis l'épidémie".

La Banque mondiale s'inquiète du "facteur peur" provoqué par Ebola, soulignant que "l'impact économique le plus important de la crise ne résulte pas de ses coûts directs (mortalité, morbidité, soins de santé, pertes des jours de travail) mais de réactions de répulsion alimentées par la peur de la contagion".
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