mardi 23 septembre 2014 par Jeune Afrique

Les tenants de l'ordre esthétique mondial ont décidé que les grosses fesses étaient désormais à la mode. L'Afrique n'a pas attendu leur diktat
Plus personne ne doute de la capacité de l'Afrique à imposer ses goûts au monde. Dans le domaine vestimentaire, les Camerounaises Rahmée Wetterich et Marie Darouiche font un tabac en Allemagne avec leur "Noh-Nee", ce modèle de robe traditionnelle bavaroise agrémentée de pagnes africains. Dans la production musicale, il est de bon ton de croiser ses vocalises avec la Camerounaise Irma ou la Nigériane Asa. Il ne restait plus à l'Afrique qu'à imposer ses canons de beauté, notamment les formes callipyges éloignées des traditionnels mannequins efflanqués.
"Nous sommes entrés dans l'ère du gros derrière", titrait récemment Vogue, la référence du goût entériné. Le magazine américain annonçait ainsi une véritable révolution dans le monde de la mode occidentale, univers dont la fesse rebondie était jusque-là bannie. Les guérilleros fessus de cette nouvelle idéologie corporelle sont les chanteuses américaines Jennifer Lopez, Beyoncé, Nicky Minaj, la rappeuse australienne Iggy Azalea ou encore Kim Kardashian, la star de téléréalité devenue d'autant plus influente qu'elle vient d'épouser Kanye West. Les infographistes spécialistes du logiciel Photoshop devraient donc apprendre à bomber les popotins plutôt qu'à les atrophier
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La tendance évoquée par "Vogue" n'est pas qu'esthétique. La revendication des gros fessiers truffe désormais les lyrics de chansons plus ou moins triviales. Au point que ça devient une obsession. Dans "Bang Bang", l'anglaise Jesse J chante des paroles que se seraient traditionnellement réservées les plus machistes des rappeurs : "Ses fesses sont comme une Cadillac". "Oh mon Dieu, regarde son cul", répète Nicki Minaj dans le titre "Anaconda". Quant à Jennifer Lopez et Iggy Azalea, c'est par deux ?comme les fesses? qu'elles se font mobilisatrices : "Si tu aimes les grosses fesses, lève les bras !", lancent-elles dans "Booty". Les chanteuses ont donc pris les manettes d'une glorification jusque-là masculine et grotesque de la croupe féminine. On se souvient des dizaines de fesses qui parsemaient le décor du vidéo-clip de "Can't Believe It" des rappeurs Flo Rida et Pitbull.

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