mardi 23 septembre 2014 par Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation

Le Lundi 22 septembre 2014 de 10h45 à 13h40 minutes, la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation siégeant en sa salle des audiences, a entendu 5 affaires relatives à des violations des droits humains perpétrées en Côte d'Ivoire. Il s'agit
- D'un (1) cas d'homicide, disparition, torture destruction et pillage de biens survenus entre 2002 et 2011 à Man
- D'un (1) cas d'homicide, destruction de biens et pillage survenus à Daloa dans la région du Haut Sassandra
- D'un (1) un cas d'homicide survenu à Abobo Clouetcha dans le District D'Abidjan en 2011
- D'un (1) cas d'homicide, vol et pillages survenus en 2002 à Daloa.
- D'un (1) cas de viol, blessures graves et pillages survenu à Port Bouët , Gonzagueville dans le District d'Abidjan.
? La première affaire inscrite au rôle des audiences de ce jour, est intervenue après la rébellion de 2002. Des individus armés, vêtus d'uniformes militaires ont fait irruption dans la ville de Man et ont entrepris des exactions sur les populations qui se sont refugiées dans les églises. Les agresseurs ont ensuite attaqué des lieux de culte. Ils ont tué deux agents du centre chrétien Béthanie de Man. Deux (2) Prêtres tous Curés de Paroisse ont été arrêtés. L'un a été battu et a succombé à ses blessures tandis que l'autre, est à ce jour porté disparu.
En 2011 dans la période de la crise postélectorale des individus non identifiés ont attaqué les populations de Man. Cinq (5) prêtres et quatre (4) laïcs dont le déposant ont été arrêtés. Le maitre de ch?ur de la cathédrale de Man a été tué. Un Prêtre a été déshabillé et promené à travers toute la ville. Les biens des paroisses ont été pillés.
? La deuxième affaire examinée par la Commission s'est produite en 2002. Le quartier du déposant à été attaqué par des individus armés appartenant à la Brigade Anti Emeute (BAE). Ils ont d'abord détruit l'enclos du père du déposant et décimé leur bétail. Le père, le petit frère ainsi que le couturier de la famille du déposant ont été tués. Les autres occupants de la maison dont le déposant ont été torturés et ont subi des traitements inhumains et dégradants. Le coffre fort du père du déposant a été brisé et les agresseurs ont emporté la somme de 8OO millions de francs CFA. Leurs magasins ont été pillés
? La troisième affaire entendue par la Commission est relative à un cas d'homicide qui s'est produit en 2011 dans la période postélectorale. Au plus fort de la crise, le mari de la déposante, sorti pour aller chercher de quoi nourrir sa famille, a été appréhendé par un groupe de jeunes miliciens. Ces derniers l'ont assassiné et incinéré ensuite son corps. La déposante a été expulsée de sa maison pour loyers impayés et a trouvé abri dans un quartier précaire. Devenue chef de famille après la mort de son mari elle vit sans ressources avec ses 6 enfants dont trois (3) filles et trois (3) garçons. Deux de ses enfants ont été contraints de quitter l'école faute de moyens financiers.
? Dans la quatrième affaire, la victime, soupçonnée d'être sympathisante du RDR a été sommée par courrier de quitter son village. En 2003, suite à des dénonciations calomnieuses l'accusant d'être celui qui distribue des armes aux jeunes de la ville, la victime a été arrêté par les escadrons de la mort et gardée à vue a la brigade de Daloa. Quelques jours plus tard, cinq (5) de ses proches ont été arrêtés et tués par les villageois. Sa maison été pillée et incendiée Après de nombreuses démarches judiciaires sans succès pour obtenir réparation, la victime a jugé bon de faire sa déposition à la CDVR.
? Dans la cinquième et dernière affaire inscrite au rôle des audiences de ce jour, des individus ont fait irruption dans la maison de la victime à Gonzagueville. Son mari a été arrêté battu et ligoté par les agresseurs. Elle a été violée et souffre à ce jour d'un déséquilibre gynécologique l'empêchant de concevoir un enfant. La victime allègue avoir identifié et dénoncé ses agresseurs qui ont été arrêtés par les FRCI puis relâchés par la suite après avoir corrompu ceux-ci. Depuis lors, toutes les démarches entreprises par la victime et son père aux fins d'obtenir réparation sont demeurées sans suite.
Fait à Abidjan, le lundi 22 septembre 2014
La CDVR

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