lundi 29 septembre 2014 par AIP

Abidjan - Après les municipales et les européennes de mars et mai respectivement, les sénatoriales de dimanche marquent le basculement de la droite dans la chambre haute de France.

Trois ans après l'élection de la première majorité de gauche de l'histoire au Sénat, celui-ci bascule à nouveau à droite. La droite (UDI et UMP) compte 187 sièges, soit 26 de plus que lors du précédent scrutin. La majorité absolue étant à 174 sièges, elle dispose d'une majorité un peu plus large que celle dont disposait la gauche depuis trois ans.

Sur les 82 sièges remis en jeu par la gauche (sur un total de 178), la droite, hors-FN, en a pris plus du quart. "La vague existe, mais ça ne pouvait pas être un tsunami" en raison du mode de scrutin, estime le sénateur-maire UMP de Marseille Jean-Claude Gaudin.

Quant à la présidence du Sénat, qui va revenir à la droite, elle devrait se jouer entre Gérard Larcher et Jean-Pierre Raffarin, même si Philippe Marini et l'UDI Nathalie Goulet sont également candidats.

Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS, a résumé la position des socialistes. La défaite, oui, mais il "n'y a pas de vague bleue" car "la gauche résiste mieux que l'effet mécanique des résultats des municipales." Les conseils municipaux, dont bon nombres sont passés à droite en mars, fournissent en effet 95% des grands électeurs concernés par ce scrutin.

Pour la première fois, le Sénat comptera des élus du Front national (FN, extrême droite). Dans les Bouches-du-Rhône, la liste de Stéphane Ravier remporte plus de 12% des suffrages, en troisième position et devant le PS. Dans le Var, David Rachline approche les 19% et talonne les socialistes.

Tous deux font déjà partie du petit contingent de maires frontistes, puisqu'ils ont été élus, en mars, respectivement dans le 7e secteur de Marseille et à Fréjus. A 26 ans, David Rachline devient également le plus jeune sénateur de la Ve République.

"Plus une seule assemblée en France n'est interdite au FN" s'est réjouie la présidente du parti, Marine Le Pen, qui a, selon elle, "multiplié par 3, jusqu'à par 10" son résultat dans certains départements.

Aux sénatoriales, le Front national est traditionnellement desservi par son manque d'élus locaux. Et au vu de leurs scores, si les victoires au municipales leur ont permis d'élargir leur base de conseillers municipaux, Stéphane Ravier et David Rachline sont sans doute parvenu à séduire un certain nombre de maires sans étiquettes, comme l'expliquait notre journaliste Ariane Nicolas, qui a suivi David Rachline en campagne.

Sans surprise, toutes les figures de droite qui remettaient leur siège en jeu ont été réélues. C'est le cas de Jean-Pierre Raffarin qui s'est imposé dès le 1er tour avec 59,61% des voix dans la Vienne.

(AIP)
cmas

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