mardi 14 octobre 2014 par AIP

Abidjan - Les participants à un panel sur ''Les agences de presse de l'Afrique face aux nouveaux défis'' ont souligné, lundi à Casablanca, l'impérieuse nécessité d'adopter de nouvelles stratégies capables de relever les défis imposés par le multimédia et les technologies de l'information et de la communication (TIC).

Lors de cette rencontre, organisée dans le cadre du Forum des agences de presse de l'Afrique atlantique et de l'Ouest, ces professionnels et spécialistes du journalisme d'agence ont appelé à saisir les opportunités offertes par les TIC et à accompagner les changements fulgurants tant au niveau des besoins qu'au niveau de la diversification des supports et canaux d'information.

Dans ce sillage, Mustapha Shimi, journaliste, politologue et chercheur marocain, a indiqué qu'à l'ère du multimédia, la profession de journaliste se voit elle-même impactée par l'avènement des TIC, des réseaux sociaux et des espaces collaboratifs en ligne, estimant qu'il s'agit pour les agences de presse de concevoir de nouvelles stratégies basées essentiellement sur l'étude des besoins en la matière, mais également sur la redéfinition du concept d'entreprise de presse, fondé jadis, autour du principe du service public.

Les agences de presse africaines, a-t-il poursuivi, font face à une concurrence de plus en plus rude et acharnée de la part des nouveaux médias, mais également à celle imposée par les agences internationales, prônant, à ce propos, des modèles innovants, efficaces et efficients pour relever le défi de la compétitivité au niveau local et partant, celui du développement à l'échelle régionale et internationale.

De son côté, le DG de l'Agence de presse sénégalaise, Thiemo Birahim Fall, a souligné que les agences de presse devront disposer de capacités d'adaptation aux enjeux technologiques et rester sensibles aux attentes des citoyens et aux questions d'intérêt majeur, en l'occurrence le développement durable et les questions qui intéressent le continent.

Alors que la libéralisation d'internet et le journalisme électronique prennent une grande envergure, il s'agit en premier lieu de résoudre les problèmes liés au financement et puis remédier aux lacunes observées dans le domaine de la formation et de la qualification des journalistes et cadres des agences de presse, mais aussi aux plans institutionnel, juridique et de diversification des produits de l'agence, a-t-il fait observé.

Même son de cloche chez le directeur des rédactions du Groupe Maroc Soir, Omar Eddahbi, qui a soulevé que les nouveaux médias ont certes apporté une véritable valeur ajoutée, mais ils ont aussi contribué à la désinformation et à la stigmatisation du métier de journaliste.

Abordant l'expérience de l'agence Maghreb Arabe Presse (MAP), M. Eddahbi a mis en avant l'expérience de la MAP, "qui connait une révolution ces trois dernières années dans son travail et sa manière d'interagir avec son environnement". Il a également appelé à restaurer l'image du journaliste auprès du lecteur, à travers notamment la formation, la conception de nouvelles politiques intégrées de gestion et de développement et la création de canaux de communication et de coopération entre les agences africaines.

La Directrice de l'Agence ivoirienne de presse (AIP), Sana Oummou Barry, a, à son tour, reconnu que l'internet et les TIC ont bouleversé la pratique journalistique, alors que les agences africaines n'avaient pas les moyens d'anticiper ces changements, appelant à en faire des opportunités et à trouver de nouvelles brèches de coopération.

De son côté, le secrétaire général du conseil national fédéral du Syndicat national de la presse marocaine, Younes Moujahid, s'est interrogé sur l'avenir de l'agence de presse mais également sur celui du métier de journaliste, à un moment où tout le monde prétend être journaliste.

M. Moujahid a prôné ainsi une révision du statut des agences de presse, afin de leur permettre d'accompagner ces mutations profondes et mettre en ?uvre des politiques régionales de proximité, estimant que les agences sont les mieux placées pour relever le défi du multimédia et partant, constituer la locomotive des changements que doit opérer tout organisme de presse.

Animé par Ousmane Mahalmoudou Maïga, DG de l'Agence malienne de presse et de publicité (AMAP), ce panel a été tenu dans le cadre du Forum des agences de presse de l'Afrique atlantique et de l'ouest organisé par la MAP sous le thème "les agences de presse de l'Afrique à l'ère du multimédia : quel avenir ?.

ask

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023