mercredi 15 octobre 2014 par AFP

Abidjan, - L'ancienne Première dame ivoirienne Simone Gbagbo sera principalement poursuivie pour "atteinte à la sûreté de l'Etat" lors d'un procès qui va débuter le 22 octobre à Abidjan, a déclaré mercredi l'un des ses avocats à l'AFP.

Surnommée la "Dame de fer", Simone Gbagbo, 65 ans, est accusée par la Cour pénale internationale de "crimes contre l'humanité" commis durant la crise postélectorale.

Mais à l'instar des 90 autres prévenus, tous des personnalités proches de l'ancien président Laurent Gbagbo, qui seront également jugés à partir du 22 octobre, Simone Gbagbo est principalement poursuivie pour "atteinte à la sûreté de l'Etat", a déclaré Me Rodrigue Dadjé.

Simone Gbagbo a été autant respectée pour son parcours dans l'opposition que crainte en tant que "présidente" à poigne, accusée d'être liée aux "escadrons de la mort" contre les partisans d'Alassane Ouattara, désormais au pouvoir, qu'elle a toujours honni.

Dans l'ordonnance de renvoi, dont l'AFP s'est procurée quelques pages, l'ex-Première dame est poursuivie pour "atteinte à la défense nationale", "attentat ou complot contre l'autorité de l'Etat", "constitution de bandes armées", "direction ou participation à un mouvement insurrectionnel", "trouble à l'ordre public" ou encore "rébellion".

Simone Gbagbo est aussi poursuivie "dans une autre procédure" pour "crime de sang", mais cette procédure n'aboutira que plus tard à un procès, a poursuivi le défenseur.

"C'est ce dernier point qui fait l'objet de discussions avec la CPI", qui accuse Simone Gbagbo de "crimes contre l'humanité" et demande son transfèrement à La Haye, ce qu'Abidjan refuse, a-t-il commenté.

Le pouvoir ivoirien estime être en mesure d'organiser son procès de manière équitable.

"La CPI nous a demandé des preuves. Nous lui en avons transmis. Nous espérons qu'elle sera sensible à notre volonté de juger Simone Gbagbo en Côte d'Ivoire", a encore récemment déclaré le ministre ivoirien de la Justice, Gnénéma Coulibaly, à Radio France internationale.

"La justice a séquencé thématiquement son approche de la crise postélectorale en trois dossiers: un premier concernant les atteintes à la sécurité de l'Etat, un deuxième relatif aux crimes économiques et un troisième ayant trait aux crimes de sang", a expliqué un membre de la société civile, qui requiert l'anonymat.

Le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite au scrutin présidentiel de décembre 2010 face à Alassane Ouattara a embrasé le pays, faisant plus de 3.000 morts en cinq mois.

ck-jf/thm

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