vendredi 31 octobre 2014 par L'Inter

Une crise de l'engorgement des services de soins bat son plein au Centre hospitalier et universitaire (Chu) de Treichville, en général et aux urgences médicales, en particulier.
Près de 100 malades qui y sont internés, reçoivent des soins à même le sol, dans des conditions de promiscuité totale. Faute de lits et de places dans les chambres elles-mêmes engorgées. Constat d'une situation qui désole et qui interpelle à plus d'un titre
Chu de Treichville, il est 6h53 mn ce mercredi 29 octobre, quand nous franchissons la porte d'entrée du service des urgences médicales. Avant d'y arriver, sur le passage, nous laissons derrière nous des accompagnateurs de malades pour la plupart encore endormis sur des cartons, des pagnes et des nattes. Cette image n'est pas différente de celle qui va se présenter à nous une fois à l'intérieur du service des urgences médicales, qui est logé dans le premier bâtiment principal, à l'entrée de cet établissement sanitaire de type pavillonnaire et de niveau 3 doté du statut d'Epic (établissement public à caractère industriel et commercial) depuis le 06 juin 1984.
En effet, tout juste derrière le vigile qui filtre les entrées, notre regard tombe sur trois malades couchés sur des bouts de pagnes, dans le premier couloir dudit service. A l'avant, nous trouvons 9 autres patients à même le sol dans ce couloir qui mène au bureau du Chef de service. Ce qui donne un total 12 patients sur des nattes et des bouts de pagnes, dont la majorité, déjà réveillée, se tordait de douleur.
Dans le hall, le décor est identique. La seule différence est que la majorité des 9 malades, quoiqu'ils soient à même le sol, y disposent de lits et portent des perfuseurs. Ici, ils ont reçu les premiers soins dans cette position, c'est pourquoi ils sont endormis, a confié un médecin traitant. Mettant le cap sur  l'allée menant au bureau du Major de service, nous y dénombrons 9 patients. Idem dans le deuxième couloir du service, en allant au bureau des infirmiers, où 14 malades sont couchés sur des lits et des bouts de pagnes.
A leur chevet, nous trouvons un personnel soignant mobilisé pour les soins, mais aussi amer. C'est dramatique. On n'arrive pas à bien les examiner. Il faut, par exemple, qu'un proche qui accompagne le malade tienne la poche de perfusion pour que nous puissions l'administrer.
En outre, l'accès à nos bureaux est rendu difficile par ces patients qui occupent les allées. A cela s'ajoute le fait que les techniciens de surface n'arrivent pas à effectuer correctement le travail parce que sous les pagnes et les lits de ces patients, il y a du sang et des selles à même le sol auxquels ils n'ont pas accès. Nous nous retrouvons donc avec du sang et des selles de ces patients, ce qui est une menace pour nous et pour tout visiteur. C'est inacceptable, les conditions dans lesquelles nous évoluons, se sont plaints des médecins et des infirmiers exaspérés.
D'autres praticiens moins grognons, que nous avons rencontrés dans le troisième couloir menant à la radiographie des urgences médicales, où l'on totalise 9 patients, ont appelé la ministre de la Santé, Dr Raymonde Goudou, à poser sur la table du gouvernement, le problème de l'engorgement des unités de soins du Chu de Treichville suite à la fermeture du service des urgences du Chu de Cocody pour des raisons de travaux de réhabilitation. C'est grave à plus d'un titre.
Notre santé est menacée parce que, parmi ces patients, nous avons des cas de tuberculose multi résistantes dont les malades attendent la mort. Avec la promiscuité, le risque d'infection est grand tant pour nous et pour les autres patients à côté. Ensuite, plusieurs patients et leurs proches se plaignent régulièrement d'inconfort et nous n'arrivons pas à les prendre correctement en charge , ont-ils décrié.
Dans les chambres, le tableau n'est guère reluisant. Là également, plusieurs malades, dont le nombre, dans l'ensemble, dépasse 40, occupent les couloirs à même le sol où ils reçoivent les soins. Dans toutes ces chambres que nous avons visitées, les c?urs étaient à la prière pour recouvrer rapidement la santé et sortir de cette situation inconfortable. Fort heureusement, à la fin de notre visite, l'achèvement du bâtiment de médecine 2 était annoncé. Sur la centaine de patients, plusieurs y seront affectés pour recevoir leurs soins. La direction pilotée par le Pr Sanogo fait des efforts.
Mais, la situation est exacerbée par la fermeture des urgences du Chu de Cocody et les dysfonctionnements dans les autres unités de soins périphériques, notamment les hôpitaux généraux et les Chr. C'est à la ministre Goudou Raymonde, prompte à sortir le bâton pour frapper nos camarades souvent accusés à torts de malversations, de se saisir de ce dossier qui dépasse la compétence de la direction de notre Chu. C'est cela que nous attendons. Si cela n'est pas fait, nous allons aviser car nous n'allons pas rester là à voir nos camarades courir des risques réels d'infection , a menacé un leader syndical de la santé. ... suite de l'article sur L'Inter

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