lundi 3 novembre 2014 par Linfodrome

C'est sans surprise que les observateurs de la scène politique internationale ont appris l'arrivée en Côte d'Ivoire de Blaise Compaoré, après sa chute du pouvoir, le vendredi 31 octobre 2014. Mais cette présence peut-elle être sans conséquences pour le régime ivoirien.

Pays frontalier du Burkina Faso, aux relations séculaires avec le pays des hommes intègres que les autorités ivoiriennes appellent affectueusement pays frère et, au vu des relations particulières que le régime Ouattara entretient avec le pouvoir de Compaoré, la Côte d'Ivoire ne pouvait qu'être le pays le mieux indiqué pour recevoir le désormais ex-président du Burkina Faso. Le samedi 1er novembre 2014, dans un communiqué de la présidence de Côte d'Ivoire lu par le ministre Amon Tanoh sur les chaînes nationales, le gouvernement ivoirien a confirmé la rumeur selon laquelle Blaise Compaoré et ses proches se sont réfugiés en Côte d'Ivoire, après le soulèvement de la population burkinabé. Cette rumeur affirmait même que c'est depuis la Côte d'Ivoire que le dernier président de l'État du Faso a fait sa première déclaration vidéo, le jeudi 29 octobre 2014.

De la part du Président Alassane Ouattara, c'est un geste de fraternité et d'amitié, selon le sens qu'il donne aux relations ivoiro-burkinabé, qu'il exprime en recevant sur son territoire son ex-homologue Compaoré. N'est-ce pas que c'est dans les moments difficiles que l'on découvre ses vrais amis, dixit l'adage. Mais jusqu'à quel degré le président ivoirien est-il capable de démontrer son attachement à son ami Blaise ? Pourra t-il le défendre au cas où son hôte devrait faire face à un mandat d'arrêt international ?

Quand on sait que les 27 ans de Compaoré au pouvoir sont émaillés d'évènements malheureux pour lesquels certains Burkinabé le tiennent pour responsable. Entre autres, l'assassinat de son ami le capitaine Thomas Sankara, la mort du journaliste Norbert Zongo. On pourrait y ajouter les quelques morts et les dégâts matériels et économiques qu'ont provoqué les récents évènements. Sans oublier qu'au niveau international, son nom revient dans les conflits qui ont déstabilisé certains pays de la sous-région ouest-africaine, à travers un trafic de diamant et d'armes. On peut citer le Libéria, la Sierra Leone et la Côte d'Ivoire contre le régime Laurent Gbagbo.

D'ailleurs, à peine Blaise Compaoré a rendu sa démission que sur la toile, des internautes l'appellent à rendre compte de ses 27 ans de gestion, afin que cela serve d'exemple à ses successeurs et au reste des politiciens africains. Si cette opinion arrive à se frayer un chemin et s'imposer, il n'est pas impossible de voir des mandats d'arrêt provenant du Burkina Faso ou de la justice internationale lancés contre Blaise Compaoré. Et c'est là que se situe le danger de l'hospitalité offerte par Ouattara à Compaoré. ... suite de l'article sur Autre presse

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