vendredi 7 novembre 2014 par AIP

Bouaké - Des ex-combattants, rencontrés jeudi à la faveur d'une visite de terrain organisée par l'Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration (ADDR) des ex-combattants à Bouaké, se sont dits fiers de leur nouvelle vie et de la considération qui leur a été accordée.

Selon un ex-combattant sur le front d'Abidjan, Koné Kéléboun Charles, c'est une révolution qui s'est opérée dans sa vie par le biais du programme de l'ADDR.

"Ici, beaucoup de projets m'ont été proposés. On m'apprend l'éducation, il y a un changement dans ma vie. Je ne fume plus la drogue, je me sens à l'aise. Vraiment, l'ADDR fait un bon travail", s'est-il félicité, exhortant ses camarades à lui emboîter le pas en déposant eux-aussi les armes.

"Avant la guerre, j'étais dans mon grouillement (débrouillardise) au black. Quand la guerre est arrivée, on a pris les armes pour se défendre. Maintenant, je ne me plaisais plus à garder une arme. Quand il y a un vol, c'est moi qu'on accusait, on me traitait de voleur. Alors, j'ai décidé de me séparer de mon arme en venant la déposer à l'ADDR pour faire mon désarmement", a révélé Koné Kéléboun à l'AIP.

Faisant son mea-culpa, il a réaffirmé son désir de mener une vie ?'normale''.

"J'ai choisi la maçonnerie parce que je veux, moi aussi, contribuer à reconstruire le pays. Je ne me sens plus prêt à reprendre les armes parce que je n'ai plus l'envie de tuer l'un de mes frères. Je veux qu'on vive ensemble comme maintenant", s'est-il exprimé.
Camara Assétou, aujourd'hui éleveuse de volailles grâce à l'appui de l'ADDR, n'a pas caché sa joie et a exprimé sa reconnaissance à l'endroit de cette structure qui, selon elle, a fait d'elle une femme de valeur.

"J'ai commencé avec un hectare. Mais aujourd'hui, j'ai 5 hectares de riz, trois hectares de maïs et deux hectares d'ignames, trois hectares de manioc plus 500 poulets de chaire et 500 pondeuses, 100 pintades plus des canards. J'arrive à scolariser mes enfants et j'en suis fière. Aujourd'hui, je suis heureuse et je me sens bien parmi les femmes", a exprimé dame Camara, brandissant fièrement quelques volailles provenant de son poulailler.

Lui emboîtant le pas, un autre ex-combattant, Grambouté Abdoulaye, qui maintenant vit grâce à son métier de couture, a exhorté ses anciens frères d'armes à prendre l'exemple sur lui en adhérant à l'ADDR, pour ne pas avoir à le regretter demain.

"Aujourd'hui, je me sens très bien. Grâce à l'ADDR, M. Grambouté est devenu important dans la vie, donc vraiment je remercie beaucoup l'ADDR. J'ai reçu 800 000 F CFA mais c'est comme si j'avais reçu des millions parce que aujourd'hui ça va et je n'ai pas de problèmes", a-t-il révélé.

"Jamais plus je ne reprendrai les armes, je suis trop à l'aise maintenant", a-t-il ajouté.

Quelque 44 493 ex-combattants ont, jusqu'à la date du 3 novembre, été insérés par le biais de l'ADDR qui entend insérer les 30 000 restants d'ici juin 2015.

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