lundi 10 novembre 2014 par Diasporas-News

Selon les avionneurs et les instances internationales de l'aviation civile (OACI ou IATA), la courbe de croissance du trafic mondial épouse mécaniquement celle du PIB : une moyenne annuelle de 5% jusqu'en 2030 ; Raison de cette stratégie de positionnement de Corsair en Afrique de l'Ouest, pour satisfaire une clientèle captive vers la France.

Diasporas-News : Quelles seront les perspectives de croissance et de résultat opérationnel pour 2014 ?
Pascal de Izaguirre : Lorsque je suis arrivé à la tête de Corsair, j'ai engagé une profonde transformation de la compagnie et de son business modèle. Aujourd'hui, dans le cadre d'un nouveau projet d'entreprise  Ambition 2017 , nous poursuivons la montée en gamme de Corsair, engagée il y a quatre ans, tout en continuant d'offrir le meilleur rapport qualité/prix du marché.
Nos succès sont concrets et ont permis à Corsair de gagner en notoriété, en attractivité et en crédibilité vis-à-vis de ses clients.

Sur l'exercice écoulé, Corsair a affiché sur l'ensemble de son réseau des taux de remplissages record proches de 90%. Fort de ces excellents résultats, Corsair confirme son ambition d'offrir des vols quotidiens sur la majorité de ses escales.
Nous avons également décidé de renforcer nos fréquences de vols sur les Caraïbes et l'Océan Indien en période de pointe. Sur l'axe Afrique de l'ouest, outre Dakar que nous continuons à desservir jusqu'à 7 fois par semaine, nous avons également adapté notre programme de vols sur Abidjan, en modifiant nos jours de desserte à compter du mois de décembre.
En effet, pour répondre aux besoins de notre clientèle affaires de plus en plus nombreuse sur la Côte d'Ivoire, nous opérerons les vols les mardis, vendredis et dimanches. Ces modifications permettront à nos clients d'arriver à Abidjan dès le lundi matin.
Par ailleurs, Corsair continuera de développer son réseau grâce à de nouveaux partenariats et alliances, comme ceux déjà signés avec des majors telles que British Airways ou Emirates.

En ce qui concerne nos avions, dans les prochains mois, nous allons choisir les appareils qui viendront remplacer les 3 Boeing 747. En effet, ces derniers sont amenés à sortir de la flotte en 2017. Nous allons travailler également sur le choix de la nouvelle configuration des cabines et l'offre que nous proposerons à nos clients.

D-N : Historiquement, Corsair était positionnée sur les destinations des DOM-TOM ; quelle est votre stratégie à moyen terme sur l'Afrique continentale ?
P.D.I : Nous sommes présents sur 4 grandes zones géographiques, l'Amérique du nord, les Caraïbes, l'Océan Indien et l'Afrique de l'Ouest.
Acteur historique sur les Antilles et l'Ile de la Réunion, nous desservons chacune des trois destinations à raison d'un vol quotidien.
Depuis novembre 2012, Corsair se déploie sur l'Afrique de l'ouest avec Dakar et Abidjan. Notre offre sur ces deux destinations est extrêmement bien accueillie par nos clients.
En effet, notre arrivée sur ces deux marchés a permis à un plus grand nombre de personnes de voyager, grâce à une diminution importante des tarifs. Par exemple, sur le Sénégal, le prix
moyen du billet a diminué de plus de 33%, stimulant ainsi le trafic global qui a augmenté de 54% au départ de Paris depuis l'ouverture de la ligne. Ces performances sont exceptionnelles comparées à celles des autres lignes de l'Afrique sub-saharienne où Corsair n'est pas présente. Les ventes de Corsair représentent désormais plus de 32% des billets vendus au départ de Dakar.
Une performance que l'on retrouve également sur l'axe France-Côte d'Ivoire.
Comme vous le voyez, les performances enregistrées sur Dakar et Abidjan incitent la compagnie à accompagner le développement des deux escales. Nous entendons consolider notre programme actuel, et surtout continuer de proposer le meilleur rapport qualité/prix du marché. C'est l'ADN de notre marque !

D-N : Quelles sont les destinations africaines que vous desservez, aujourd'hui ?
P.D.I : Corsair est présent en tant qu'opérateur régulier sur le Sénégal depuis novembre 2012 et dessert Dakar jusqu'à 7 fois par semaine. Et nous avons ouvert la Côte d'Ivoire en mars 2013 et opérons 3 vols hebdomadaires à destination d'Abidjan.
Sur chacune de ces deux destinations, nous proposons des vols directs exclusivement.

D-N : Et celles de demain ?
P.D.I : Il n'y a pas d'ouverture de lignes prévues aujourd'hui. Il y a encore beaucoup de potentiel de croissance sur les deux lignes actuelles.

D-N : Quel est le pourcentage de votre activité  fret sur l'Afrique de l'Ouest ?
P.D.I : L'activité fret représente une part importante de notre chiffre d'affaires, soit près de 15% sur chacune des destinations Côte d'Ivoire et Sénégal sur l'exercice octobre 2013/septembre 2014.
En effet, grâce à sa politique commerciale offensive, à l'apport de nouvelles capacités fret sur le marché sénégalais et à l'expertise de ses équipes en matière de traitement cargo, Corsair stimule et redynamise le marché du fret aérien notamment sur le transport de produits halieutiques.
Depuis notre exploitation en vols réguliers, nous avons transporté plus de 4 200 tonnes de marchandises. Depuis février 2014, le transport de produits issus de la pêche représente à lui seul plus de 40% du fret traité au départ de Dakar contre 10% précédemment.
Nous avons obtenu des autorités sanitaires françaises, en collaboration avec l'Union Patronale des Mareyeurs Exportateurs du Sénégal et Aéroports De Paris, la Stratégie de Croissance Accélérée l'ouverture du poste vétérinaire d'inspection frontalier le samedi, afin de pouvoir assurer l'introduction des produits d'origine animale à Paris Orly le week-end.
Comme vous le voyez, nous sommes très actifs sur le secteur du fret aérien. Un succès également induit par l'introduction des A330-300 dans la flotte de la compagnie, disposant d'une capacité fret plus importante de l'ordre de 20% que les A330-200.
D-N : La concurrence intermodale reste quand même en faveur du fret maritime ?
P.D.I : L'intermodalité existe bien sûr en matière de fret, cependant il faut savoir que les produits transportés par avion répondent à certains critères spécifiques : par exemple des produits périssables sensibles qui ne supporteraient pas de longs voyages en bateau, ou encore du fret express ou tout autre produit ayant un caractère d'urgence, comme des produits pharmaceutiques ou industriels.
Il est par ailleurs intéressant de noter que 1% des échanges mondiaux se font par voie aérienne mais que cela représente 35% du fret en valeur !
Le fret aérien reste donc incontournable.

D-N : Quelle est votre stratégie concurrentielle sur la zone  Afrique  ? 
P.D.I : Nous avons beaucoup travaillé sur la montée en gamme de notre produit cabine, avec l'achat d'A330-300 de dernière génération et la reconfiguration totale des autres appareils de la flotte. Notre objectif est de poursuivre les investissements réalisés sur l'ensemble du parcours client et de continuer à déployer une large gamme de services autour de la personnalisation du voyage.

Notre produit est aujourd'hui largement plébiscité par nos clients. D'avril à juin 2014, Corsair a lancé une vaste enquête de satisfaction auprès de plus de 50 000 clients de la classe Horizon et de la classe Business. En classe Grand Large, 87% des clients seraient prêts à voyager de nouveau avec Corsair et 94% d'entre eux se disent très satisfaits de l'accueil de notre personnel navigant. Les services proposés à bord sont également très appréciés par plus de 84% des personnes interrogées.
Compte-tenu des efforts que doivent mener la majorité des entreprises pour réduire leurs coûts, dans un contexte économique que l'on sait fragile, Corsair répond à leur demande en proposant un produit de qualité à un tarif toujours très attractif.

 D-N : Vous engageriez-vous à maintenir inchangés vos prix (d'appel) à chaque ouverture d'une nouvelle destination ? 
P.D.I : Nous nous sommes effectivement engagés à notre arrivée, auprès des autorités sénégalaises et ivoiriennes à répondre à leur demande de faire baisser les prix du transport aérien.
Nous avons tenu nos promesses.
Nous continuons à proposer des tarifs très attractifs à nos clients. Comme je vous le disais précédemment, notre arrivée a fait baisser les prix d'environ 25% sur les 2 marchés.
Suite à la profonde transformation de notre compagnie, nous proposons un produit innovant de qualité tout au long du parcours client, au sol et en vol, que ce soit en termes de services offerts, que de confort  et d'espace à bord. Mais ceci ne doit pas se faire au détriment du prix. Nous menons en permanence des efforts pour préserver ce leadership en matière tarifaire.  

D-N : Votre accord avec Sénégal Airlines, se limite-il au partage de code ou bien au-delà ?
P.D.I : Nous avons signé notre premier  accord commercial fin novembre 2012, que nous avons effectivement fait évoluer récemment pour permettre à Sénégal Airlines de commercialiser des sièges sur les vols opérés par Corsair grâce au partage de code. Les clients de Sénégal Airlines peuvent ainsi profiter de notre programme de vols réguliers directs vers Paris, jusqu'à 7 vols par semaine.

D-N : Les clients se plaignent de plus en plus de la hausse des prix des billets : quelle est la part qui incombe réellement au transporteur aérien et celle inhérente aux taxes aéroportuaires ?

P.D.I : Comme je vous le disais précédemment, depuis notre arrivée en Afrique de l'ouest, les prix ont diminué de plus de 25% Que ce soit sur le marché ivoirien ou le marché sénégalais, il n'y a jamais eu autant de tarifs promotionnels et accessibles au plus grand nombre que depuis la desserte du Sénégal et de la Côte d'Ivoire par Corsair.

Dans un environnement économique et commercial fortement dégradé pour l'ensemble du secteur aérien français, les compagnies sont en recherche constante d'amélioration de la compétitivité, malgré de fortes contraintes, notamment en matière de taxes.
L'impact des charges qui pèsent sur les compagnies aériennes est très important, avec pour premier poste celui du kérosène qui représente 40% de nos coûts, une spécificité propre au secteur de l'aérien.
Outre la taxe carburant, d'autres composantes viennent peser sur le prix du billet d'avion et notamment les taxes aéroports. Leurs évolutions relèvent de la responsabilité des autorités aéroportuaires, et peuvent notamment participer à l'amélioration des infrastructures des aérogares. Dans ce contexte, nous accueillons très favorablement la prochaine ouverture de l'aéroport de Blaise Diagne de Diass au Sénégal. La nouvelle aérogare nous permettra d'offrir à chacun de nos clients un service de qualité, en adéquation avec les normes internationales en vigueur.

D-N : Quel est la teneur de l'accord interligne que vous aviez signé avec Emirates, et son impact sur le marché Ouest africain ?
P.D.I : Je dois tout d'abord vous dire que nous sommes très fiers de la signature de nos accords de partenariat avec une compagnie aussi prestigieuse qu'Emirates, signe que la montée en gamme de Corsair est maintenant unanimement reconnue.
Cet accord interligne a été signé fin 2013, il bénéficie principalement à notre clientèle sénégalaise et ivoirienne et leur permet de bénéficier d'un choix plus large en termes de destinations et de jours de vols.
Après 5 mois de partenariat, l'accord a été élargi à l'ensemble des destinations Corsair sur l'Océan Indien : l'ile de la Réunion, l'ile Maurice mais également Mayotte et Madagascar.

D-N : Vous marchez sur les plates-bandes [monopole historique] d'Air-France sur les capitales d'Afrique francophones, y-a-t-il de la place pour toutes les compagnies aériennes ?
P.D.I : L'arrivée de Corsair a marqué une étape importante dans l'histoire du ciel sénégalais et ivoirien et a participé efficacement au développement économique des deux pays.
En effet, depuis l'arrivée de Corsair sur les deux marchés, on a assisté à une baisse des tarifs d'environ 25% en moyenne sur les deux lignes. Il s'agit d'un véritable effet d'aubaine pour les clients qui profitent de prix dorénavant extrêmement compétitifs, que ce soit pour la clientèle affinitaire ou la clientèle  affaires  qui devaient jusqu'alors payer des tarifs très élevés.
Les deux marchés ont également été dynamisés grâce à l'offre de vols directs au même prix que les vols avec escale, ce qui a eu pour conséquence de faciliter les déplacements, notamment les rapprochements familiaux et la diaspora qui voyage de plus en plus.
L'arrivée de Corsair a ainsi permis de soutenir la croissance économique, en facilitant le développement du tourisme et en dynamisant les volumes fret, notamment grâce au positionnement des A330-300 bénéficiant d'une plus grande capacité en soute.
Je suis convaincu qu'une concurrence saine et loyale est préférable aux situations de monopoles, et surtout est très bénéfique pour les clients !

Alex ZAKA

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