mardi 18 novembre 2014 par Linfodrome

Lundi 17 novembre 2014, soit neuf (9) jours qu'est rentré en vigueur, le samedi 8 novembre 2014, le décret n° 2013-327 du 22 mai 2013 portant interdiction de la production, de l'importation, de la commercialisation, de la détention et de l'utilisation des sachets plastiques. Cette énième mesure gouvernementale est-elle observée sur le terrain. Reportage.
Plus d'une semaine après la mise en application de la mesure, nous avons sillonné les rues, les marchés et les boutiques dans plusieurs quartiers d'Abidjan. Le constat est que les Ivoiriens saluent cette mesure qui vise à lutter contre l'insalubrité. On soutient le projet, on le soutient. C'est une bonne chose. Il faut qu'on supprime, parce que ce sont les sachets qui bouchent les caniveaux, et l'eau ne va pas , a affirmé Mme Diawalo, le lundi 11 novembre. Nous l'avons interrogée à la sortie du supermarché Big Bazar, de Koumassi, où elle a effectué des achats. Cependant, le sachet plastique dans lequel sont emballés ses emplettes est celui défendu par le Gouvernement.
 
Sur ce, nous allons à la rencontre du responsable de ladite boutique. Kasmin Anass. Nous n'étions pas vraiment informés. Ce sont des amis qui sont venus nous le dire. Bon ! On va essayer de l'appliquer parce que la loi est pour tout le monde. Que cela nous arrange ou pas, c'est ce que dit le gouvernement qu'on doit faire , a-t-il fait savoir. Auprès de lui, nous comprendrons pourquoi ses clients sont encore servis dans des sachets plastiques non recommandés.
 
Nous n'avons pas encore les nouveaux sachets. Mais, on a un stock en sachets, ça fait de l'argent. S'ils peuvent nous donner une chance de liquider ce stock et acheter d'autres. Donc, en ce moment nous utilisons les anciens sachets comme vous le voyez, je n'ai rien caché , s'est confié Kasmin Anass.
 
De là, nous mettons le cap sur le supermarché d'en face, King Cash, situé dans le marché Djè Konan de Koumassi. Là, on s'aperçoit d'emblée que la mesure a eu de l'effet sur les habitudes de cet espace. Dans les rayons et devant les caissières, sont accrochés des sacs qu'on n'a pas l'habitude de voir. Ils ont l'étiquette Prosuma, propriétaire dudit supermarché. Sur ces sacs, on peut lire le message anti-salubrité suivant : L'environnement, c'est la vie. Protégeons-le .
 
Ne vous trompez pas, les clients ne sont servis dans ces nouveaux sacs, mais plutôt dans des sachets ordinaires. Tout simplement parce que les sacs en question ne sont pas gratuits. Ils coûtent 500 FCfa l'unité. Assalé Daniel, infirmier de son état, a fait le choix du sachet, même s'il n'est pas ignorant de la loi interdisant l'utilisation de ces sachets. Je suis informé mais comme les gens continuent d'utiliser, donc on en fait autant , s'est-il dédouané. Tout en appréciant la mesure, il a souhaité que l'on mette à la disposition des vendeurs des sachets biodégradables. Car les , c'est facile à utiliser , soutient-il.
 
Toujours dans le marché Djè Konan, nous visitons une boutique de vente de vêtements pour femmes. Les responsables nous ont fait savoir qu'ils utilisent des sachets ou sacs bio. Angué nous présente un exemplaire des sacs qui dit sontimportés. Ils portent des inscriptions en chinois. On les a achetés 1000 Fcfa le paquet de six a-t-il indiqué. Ils les achètent aussi en Côte d'Ivoire, au même prix. Notre interlocuteur avoue que la mesure difficilement applicable. On fait avec. Sinon, c'est un peu difficile , a dit Angué.
 
La difficulté réside dans la cherté des sacs qui les empêche de s'en procurer en très grande quantité. On demande à ce que l'État prenne des mesures pour nous puissions en avoir suffisamment pour la mesure fonctionne bien . Son appel est celui des vendeurs et vendeuses dans les marchés.
 
Diallo Mamoud est un vendeur de riz et autres denrées de consommation de première nécessité. Assis sous son étable, en compagnie de certains amis. A l'angle de l'hangar, sont accrochés des sachets plastiques bleus. Pourtant, il affirme avoir connaissance de la commercialisation. Mais en choeur, ils feront savoir savoir que le problème n'est pas la vente chez les détaillants ou l'utilisation dans les marchés ou autres surfaces, mais plutôt la fabrication.
 
Si on arrête de fabriquer, il n'y aura plus d'utilisation , ont-ils relevé. En guise d'exemple, le visiteur, un leader religieux qui a requis l'anonymat, a expliqué ceci : Pendant la crise post-électorale, on a acheté le sachet de 50 Fcfa à 200 Fcfa, parce que ça manquait sur le marché. Pourquoi ? Parce que les usines étaient fermées. Donc vous voyez que si les usines ne fabriquent pas de sachets, la population ne pourra pas en acheter, ni utiliser . Par ailleurs ils ont émis le même désir que Aminata Traoré.
Le problème d'Aminata Traoré est tout autre. C'est même une inquiétude. On a appris la nouvelle par notre livreur de sachets. Il nous a dit que c'est la dernière livraison parce qu'il n'y a plus de sachets à cause la loi. Si, ce stock finit, on fait comment ? , a interrogée cette vendeuse de fruits et légumes, Marcory zone 4c. Pour elle, avant la mise en vigueur de cette bonne initiative , le Gouvernement aurait dû mettre en vente les nouveaux sachets. C'est ce qu'ont souhaité plusieurs consommateurs que nous avons interrogé dans notre micro-trottoir.
 
Dans les rues, il est perceptible que les vendeurs de détails, les vendeurs ambulants, les vendeuses d'eau et autres, n'en ont cure de cette mesure. Pour les vendeuses de sachets d'eau, cela peut se comprendre à la réaction de Gervais Ekoun, secrétaire général du syndicat des producteurs d'eau agréés de Côte d'Ivoire, le jeudi 13 novembre 2014, après que des camions de sachets d'eau aient été saisis.  On peut saisir les sachets d'eau mais pas les camions. Les gens ne veulent pas voir les sachets d'eau alors que nous avons des sachets biodégradables que nous utilisons , a-t-il dénoncé.
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