jeudi 20 novembre 2014 par AIP

Abidjan - Au moins 41% des personnes incarcérées en Côte d'Ivoire sont des prévenus en attente d'un jugement, a révélé, jeudi à Abidjan, le président de l'ONG Action des chrétiens pour l'abolition de la torture en Côte d'Ivoire (ACAT-CI), Paul Angaman, citant un récent rapport de son organisation.

D'après ce rapport, quelque 10 000 détenus sont incarcérés dans les prisons ivoiriennes qui ont pourtant une capacité d'accueil de 4 078 personnes.

L'ONG ACAT-CI vient ainsi de lancer un projet de réduction du nombre des prévenus qui a débuté depuis le 1er octobre, a annoncé M. Angaman qui animait une conférence de presse au siège de sa structure, à Cocody.

Ce projet, a-t-il expliqué, vise à apporter une assistance judicaire aux détenus, aux travailleurs sociaux et au personnel pénitencier, afin de faire ''remonter'' aux autorités compétentes les cas de détentions abusives.

Sa mise en ?uvre a débuté dans les prisons de Grand-Bassam, Adzopé et Agboville, et s'étend sur dix mois, a-t-il ajouté.

Le président de l'ACAT-CI a par ailleurs annoncé l'édition prochaine d'un ?'guide portant sur les garanties judicaires de l'inculpé détenu'' qui servira d'outil pratique destiné aux membres de la société civile, afin de mieux identifier les situations dans lesquelles se trouvent les personnes incarcérées et de cibler les cas de détention injustifiée.

Le chargé de mission de la Fédération internationale d'actions des chrétiens pour l'abolition de la torture (FIACAT), Lionel Grassy, qui a également pris part à cette conférence, a pour sa part assuré que l'ACAT-CI entend mener un plaidoyer auprès des autorités judicaires pour la réussite de ce projet.

En Côte d'Ivoire, la détention préventive correctionnelle dure six mois tandis que la prévention criminelle ne doit pas excéder dix-huit mois.

(AIP)
tad/kkp/tm

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