samedi 29 novembre 2014 par Ivoire-Presse

L'actualité, sur le continent africain, se caractérise cette semaine, par la tenue du Sommet de la Francophonie, à Dakar. Pendant que se déroule cet important rendez-vous, de nombreuses interrogations se posent avec acuité, notamment sur les enjeux réels de cette organisation, à l'ère de la mondialisation et ses corolaires de tout genre.
Dr Edmond DOUA se propose donc d'examiner le véritable rôle de la Francophonie, dans les relations de coopération au plan économique, politique, et plus particulièrement, culturel. L'auteur est Enseignant-Chercheur à l'Université FHB au Département des Sciences de l'Information et de la Communication. Il est Expert en communication et management des industries culturelles.

La France, il convient de le rappeler, a été le seul pays, parmi les anciennes puissances coloniales, à avoir gardé une influence considérable en Afrique et même à l'avoir accrue. En fait, c'est fort d'une vision d'extension de son rayonnement culturel, au-delà de son territoire, que l'État français s'est attaché à promouvoir la langue française dans ses colonies. Cette quête d'influence à l'extérieur constitue, pour ce pays, à la fois une source de promotion de ses politiques culturelles et un moyen de renforcer sa diplomatie. La France initie donc une politique de promotion des échanges culturels extérieurs, qui s'inscrit progressivement dans une perspective plus vaste de promotion de la diversité des cultures à l'échelle mondiale. La notion de diversité culturelle, faut-il le noter, est fondamentale pour les peuples. Elle fait référence à la multiplicité des formes, par lesquelles les cultures des groupes et des sociétés trouvent leur expression ; ces cultures devant se transmettre d'une part, au sein des groupes et des sociétés, et d'autre part, entre eux, par leurs propres canaux et par les médias. Ainsi, pour la France, reconnaître la diversité des cultures, c'est avant tout favoriser l'interculturalité entre les peuples et les nations, nonobstant quelques difficultés que connaît l'application de cette politique, de façon concrète, sur le terrain. Toutefois, malgré ces écueils, les autorités françaises élaborent une politique culturelle qui a pour vocation de permettre l'accès de tous à la culture et à ses pratiques. La Francophonie est créée, aux fins d'accentuer le mieux possible, les relations entre la France et l'extérieur. L'organisation va jouer un rôle de pionnier pour la reconnaissance de la diversité culturelle et le dialogue des cultures. Elle se donne les moyens de faire face aux tendances uniformisatrices de la mondialisation et de favoriser le maintien et l'essor de la diversité culturelle et linguistique. Cette institution se présente effectivement comme un mouvement qui vise à transformer les liens linguistiques, culturels et historiques, qui rapprochent certains peuples, dans un ensemble politique et économique plus large. Cela s'est traduit par la mise en place d'institutions et de programmes multilatéraux de coopération. À la différence de tous les autres ensembles internationaux, la Francophonie n'est pas fondée sur un critère géographique, politique, économique et culturel. Elle repose sur le seul critère d'une langue mondiale partagée à des degrés divers par tous. Ce qui lui permet de développer des coopérations entre ces pays, dans tous les domaines, tout en respectant les spécificités de chacun. Il est donc important, que cet espace francophone de communication se dote de moyens puissants, ciblés, à large diffusion internationale. Sa force tiendra d'abord à sa capacité de transmettre une image et un discours modernes et à atteindre le plus grand nombre sur tous les continents et plus précisément en Afrique. Toute chose qui permettra de lever définitivement le voile de suspicion, souvent légitime, qui entoure son fonctionnement et dont ses détracteurs s'en font régulièrement l'écho, lors de ses assises.

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