Journaliste, agent de joueurs et dirigeant sportif, Pape Diouf a été tout cela dans une sorte de rigueur morale qu'il revendique aujourd'hui.
A Abidjan depuis lundi dans le cadre du Tournoi du District d'Abidjan (Tida) finalement reporté, l'ancien président de l'Olympique de Marseille a animé une conférence de presse hier mercredi 3 à la salle Jean Delafosse du District. L'invité du gouverneur Beugré Mambé et de la structure Ivoire Sport Promotion (Isp) ne s'est pas débiné face aux préoccupations des journalistes, notamment sur la question du racisme à propos des déclarations de Willy Sagnol, l'entraîneur des Girondins de Bordeaux, qui a récemment dénié toute intelligence aux joueurs africains. Il ne faut pas penser que le football français n'est pas raciste. C'est un football discriminant parce qu'il absorbe les joueurs africains, a-t-il dit.
Pape Diouf a expliqué qu'il y a deux sortes de racisme en France: Le racisme organique, qui est théorisé par les intellectuels, qu'il qualifie d'ailleurs de racisme dangereux qu'il faut combattre, et le racisme ordinaire, au quotidien, qui touche la plupart de nos populations. L'ancien dirigeant marseillais a fait remarquer que s'il jouit de l'estime des Français, lui qui vit à Marseille, la première ville en France qui a donné au Sénat français deux représentants de l'extrême droite, c'est que 5 années de gouvernance (Ndlr : à la tête de l'Om) sont passées par là. Le racisme, c'est une connerie humaine. Et est libre d'être C..qui veut. Mais moi, j'ai choisi de ne pas être con, donc de ne pas être raciste, s'est-il élevé. On a besoin des joueurs africains pour animer le championnat français mais on n'en a pas besoin pour être cadres, ni pour être responsables, a-t-il fait remarquer. Si les noirs africains avaient été à certaines responsabilités, certaines choses ne seraient pas faites. Si Sagnol avait eu un directeur sportif noir avec qui il échangerait tous les jours, les propos qu'il a tenus, il ne les aurait pas tenus, a-t-il ajouté, non sans estimer que sa récente interpellation doit être en rapport avec sa prise de position dans l'affaire Sagnol, où il a demandé le boycott d'une journée de Ligue 1 par les joueurs africains ou d'origine africaine. C'est l'information spectaculaire qui s'est mise au service de la justice spectaculaire, a-t-il accusé, dénonçant le juge qui s'érige en shérif et des gens qui ne voulaient pas le voir en peinture à propos de sa garde à vue de 36 H alors qu'il a laissé 4 milliards d'euros dans les caisses de l'Om. La réalité de cette interpellation ne repose sur rien. Il fallait bien essayer de noircir l'image que j'ai, a-t-il terminé.
Le neo-retraité Didier Drogba et Hervé Renard, le sélectionneur national ivoirien ont eu droit à ses commentaires. On peut certainement regretter l'échéance de cette retraite mais on peut comprendre la décision de ce garçon qui a toujours répondu présent quand son pays a eu besoin de lui (...)Je n'ai pas été surpris. Je suis déçu mais on est dans l'ordre normal des choses, a fait savoir Pape Diouf à propos de la retraite internationale de Didier Drogba. Drogba a été le fer de lance de cette équipe ivoirienne mais désigner un héritier de Drogba ne me paraît pas avoir de sens, a-t-il indiqué quant à l'après-Drogba. Je ne crois pas en un entraîneur sorcier, celui qui peut tout changer. Je suis de ceux qui pensent qu'un entraîneur est l'homme d'une situation, l'homme du moment et d'une équipe. Hervé Renard a démontré malgré tout qu'il sait conduire une équipe. Espérons qu'avec la Côte d'Ivoire, il saura donner la coupe derrière laquelle toute la Côte d'Ivoire court, a-t-il dit à propos de Renard. ... suite de l'article sur L'Inter