On les croyait seulement à Abidjan. Que non ! Ces adolescents à la triste réputation qui agressent à la machette, communément appelés, Les microbes , ont gagné l'intérieur du pays. Ils sont à Man. Plusieurs ??manois'' ont déjà fait les frais de ces individus qui ne craignent ni Dieu, ni Satan. Ils ont fait leur première victime le vendredi 5 décembre dernier à Belleville. Aux environs de 21 h, je venais de quitter des amis pour me rendre à la maison. Chemin faisant, j'ai été accosté par 4 gamins armés de couteaux. Ils m'ont intimé l'ordre de leur remettre tout ce que je possède et surtout de ne faire aucun geste maladroit, sinon ils vont me tuer. Ils m'ont arraché ma casquette, la somme de 12.000 Fcfa avant de se fondre dans la nature , raconte, tout désolé, ce jeune. Les cas sont légion. Vendredi est un jour de marché à Man. Occasion propice donc pour les délinquants. Dame Gondo a fait les frais de ces bandes armées, il y a quelques jours. Aujourd'hui, elle confie sa misère.
Le 6 décembre dernier, un garçon est venu me proposer ses services au moment où je faisais mes emplettes au marché. Mais, très vite, cet enfant au visage d'ange a fait tomber le masque. Il a volé mon porte-monnaie contenant la somme de 20.000 Fcfa qu'il avait repéré préalablement avec sa bande , a-t-elle indiqué amère. Koné Ibrahim, agent génie civil en mission à Man, a connu aussi des infortunes avec les microbes . Il se souvient du mode opératoire de ces enfants à qui l'on donnera le bon Dieu sans confession. Quand ils arrivent dans un maquis par exemple, ces enfants passent une commande. Quand par malheur, le gérant réclame son argent, ils brandissent des armes blanches pour menacer tout le monde , regrette cet interlocuteur qui parle d'une déliquescence de la société. Alpha Oumar Barry, commerçant peulh, a fait les frais de leur barbarie. Il a reçu d'eux sept coups de machette avant d'être admis à l'hôpital. Sa seule consolation, c'est que la gendarmerie a réussi à appréhender sept de ses agresseurs. En attendant que les forces de l'ordre n'arrivent à contrer ce phénomène qui gagne du terrain, les jeunes des quartiers s'organisent en comité d'autodéfense pour assurer leur propre sécurité.
Togbe Jean (Correspondant Régional)