mercredi 14 janvier 2015 par Le Democrate

Deux proches de l'ex-Premier ministre ivoirien Charles Konan Banny, arrêtés fin décembre par la police économique puis incarcérés, ont été remis en liberté provisoire, a annoncé mardi l'entourage de M. Banny, candidat à l'investiture pour la présidentielle de 2015.

"Nous sommes contents. Nos deux frères sont en liberté provisoire depuis (lundi) 20H00 (locales et GMT). C'est déjà une victoire pour nous", a déclaré Franck Sran Kouassi, un porte-parole de Charles Konan Banny, à l'AFP.

"Nous avions déposé une demande en ce sens", a commenté Me Jessica Nanou Waota, l'avocate d'Arthur Aloco, un ancien dirigeant d'une agence publique ivoirienne, accusé de "blanchiment de capitaux" pour un montant de 500 millions de francs CFA (environ 763.000 euros).

L'autre accusé, Sylvain Oka, avait été placé en détention pour un autre crime économique présumé.

Une requête en "annulation de la procédure" sera déposée par les avocats des deux hommes, a précisé Me Nanou Waota.

Les deux prévenus, soutiens de l'ancien Premier ministre (2006-2007) Charles Konan Banny, avaient été convoqués par la police économique ivoirienne fin décembre, puis incarcérés.

M. Banny avait transgressé le 10 décembre les consignes de l'ex-chef de l'Etat Henri Konan Bédié (1993-1999), le patron du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, majorité), en se déclarant candidat à l'investiture de cette formation pour la future présidentielle.

M. Bédié avait permis en 2010 l'élection à la présidence ivoirienne d'Alassane Ouattara, face au sortant Laurent Gbagbo à la faveur d'une alliance au second tour. Il a déjà appelé à trois reprises à voter Ouattara, qui est le grand favori du scrutin d'octobre 2015.

La mise en liberté provisoire des deux accusés est "un bon signal" qui prouve qu'"on a encore quelques motifs de croire en la justice ivoirienne", a estimé M. Kouassi, qui avait qualifié en décembre ces affaires de "mascarade" "grotesque" visant à dissuader M. Banny de se présenter.

Le PDCI se déchire autour de la présence d'un des siens au scrutin de 2015, qualifié de crucial pour le renforcement de la paix et de la réconciliation dans le pays.

La Côte d'Ivoire sort d'une décennie de crise politico-militaire, qui a culminé avec les violences postélectorales de 2010-2011. Plus de 3.000 personnes sont mortes en cinq mois après la présidentielle de décembre 2010.

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