vendredi 23 janvier 2015 par Star Mag

En vacances à Abidjan, Olivier Kapo, ancien poulain de Guy Roux, profite à fond de ce temps de repos sur les bords de la lagune Ebrié où il retrouve la chaleur familiale et le doux soleil ivoirien.
Justement, c'est au cours d'une soirée en Night-Club, que l'ancien Auxerrois, très humble, nous a accordé cette interview qu'a managée Angelo Kabila, un de ses amis. Libre de tout engagement depuis la fin de son contrat avec l'APO Levadiakos (Grèce), Olivier Kapo, ex de Balakys, a trouvé une nouvelle équipe, le Korona Kielse, un club polonais de 1ère division pour un contrat d'un an.
Passé notamment par la Juventus (Italie), Levante (Espagne), Wigan (Angleterre) ou encore le Celtic (Ecosse), l'ancien Auxerrois, âgé de 35 ans, s'est prêté à nos questions. Sélectionné 11 fois en Equipe de France, le Franco-Ivoirien a inscrit 3 buts. Sans faux-fuyant, il nous parle de sa carrière, des Eléphants, de la retraite internationale de Didier Drogba et Maestro, de sa vie privée et de son ex Balakys.
 
A Abidjan pour tes vacances, comment ça se passe?
Ça se passe bien. J'ai pu voir les parents, les amis et puis les grands frères que j'avais perdus de vue depuis quelques années. Et puis, j'ai retrouvé un peu de soleil parce qu'en ce moment où j'évolue il fait super froid. En gros, je suis très content de retrouver Abidjan.
 
Et comment trouves-tu la vie à Abidjan?
Ecoutez, j'entendais parler d'émergence depuis quelque temps mais je suis très content de la progression actuelle de la Côte d'Ivoire avec son nouveau pont, l'échangeur et autres. C'est une grosse fierté parce que j'ai fait pas mal de pays et savoir que nous avons tout ça dans notre pays, on n'a vraiment plus rien à envier à un autre pays. Et on peut désormais passer de vraies vacances à Abidjan.
 
Dans quel club évolue désormais Olivier Kapo?
J'évolue dans un petit club polonais en 1ère division, le Korona Kielse pour une durée d'un an. Dieu merci, ça se passe bien.
 
Mais comment, toi qui a fait les beaux jours de grands clubs européens, tu te retrouves dans un petit club en Pologne?
J'ai été sollicité par l'entraîneur qui parlait français et qui a même joué en France. Son discours m'a convaincu, raison pour laquelle j'ai signé. Et ça se passe bien même s'il fait très froid là-bas.
 
Un regret d'avoir chuté jusqu'à ce niveau?
Non, pas du tout. J'ai quand même connu le haut niveau. L'essentiel pour moi, c'est de bien terminer une bonne saison et choper un bon club l'année prochaine.
 
Concernant ta nationalité française qui t'a permis de jouer quelques années en équipe de France, y-a-t-il des regrets à ce niveau?
Non, pas du tout.
 
Même quand tu te dis que tu pouvais poursuivre l'aventure internationale dans une équipe ivoirienne composée de joueurs comme Yaya Touré, Salomon Kalou... que tu connais bien?
Pas du tout. Je respecte beaucoup les joueurs ivoiriens, ils sont tous super en forme mais cela dit, je ne regrette pas du tout mon choix. En plus, mon aventure avec l'équipe de France a commencé depuis les Juniors donc ce n'est pas une histoire de maintenant. Je ne regrette donc pas ce choix. C'est vrai, il y a une belle génération de joueurs dans l'équipe ivoirienne. Ils sont tous mes copains et je reste le supporter N°1 des Eléphants.
 
Et si ta carrière était à refaire, est-ce que tu serais prêt à jouer dans l'équipe ivoirienne?
Si c'était à refaire? Ça dépendra du contexte. C'est un choix qui a été fait depuis pas mal d'années. J'ai joué en équipe de France et non pas seulement qu'en espoir ou en junior. J'ai quand même touché le haut niveau. J'ai joué en équipe A. J'ai gagné le dernier trophée de l'équipe de France où j'ai même marqué des buts. Donc je n'ai aucun regret d'avoir faire ce choix.
 
Supporter N°1 des Eléphants comme tu le dis, crois-tu aux chances de cette équipe ivoirienne pour cette Can qui démarre dans quelques jours en Guinée Equatoriale?
En ce moment toutes les équipes se valent et tant qu'on n'a pas encore passé le cap des premiers matches, c'est difficile de faire des pronostics. Surtout avec la progression des joueurs africains, il n'y a plus de petite équipe. J'espère donc que l'équipe de Côte d'ivoire ira loin. Parce qu'on a quand même de grands joueurs comme Yaya, Salomon et autres que je ne connais pas assez dans notre équipe. J'espère vivement qu'ils vont porter le drapeau de la Côte d'Ivoire pendant cette Can et pourquoi pas la gagner.
 
Penses-tu donc que Hervé Renard saura faire la différence?
Je ne connais pas Renard personnellement mais j'espère que ce qu'il a fait avec la Zambie, il pourra le faire également avec la Côte d'Ivoire.
 
Et que dis-tu du retrait de l'équipe de Drogba et Zokora?
Pour moi, c'est un gros gâchis parce que Didier reste Didier quelle que soit sa forme. Vu tout ce qu'il a fait pour l'équipe nationale et le football ivoirien, je trouve que c'est triste de le laisser comme ça. Je pense qu'on devait tout faire et se mobiliser pour qu'il revienne en équipe nationale et jouer sa dernière coupe d'Afrique. C'est pareil pour Maestro qui totalise le plus grand nombre de sélections en équipe nationale. C'est un joueur qui est polyvalent avec une grosse qualité technique et qui adore jouer pour son équipe. Et pour moi ce qui s'est passé est inadmissible. Avec tout ce qu'ils ont fait pour le football ivoirien, leur faire subir une telle fin, ce n'est pas normal. Certes, ils n'ont pas gagné de trophées mais ils sont arrivés plusieurs fois en finale de coupe d'Afrique. Ils méritent mieux. Il faut donc qu'ils reviennent.
 
À qui la faute, selon toi ?
C'est la faute du football et c'est pareil partout. Mais nous ne devons pas faire comme ce qui se passe ailleurs. On est un pays de football et on doit travailler dans ce domaine-là. Des joueurs comme Eboué, Zokora, Didier Drogba, ne méritent pas cette fin-là. Ce sont des joueurs qu'on respecte partout en Europe et voir ce qu'on leur a fait, c'est inadmissible.
 
Comment vois-tu l'avenir?
J'ai encore envie de jouer donc tant que j'aurai la santé je continuerai à jouer.
 
Et s'il arrivait que tu arrêtes de jouer?
Si je devais arrêter, c'est de m'investir pour les jeunes ivoiriens. Leur donner la chanc que j'ai eue. En tout cas, leur donner ce petit plus et cette chance que j'ai eue de pouvoir jouer en Europe. Il y a de très gros talents en Côte d'Ivoire donc si je peux les aider pourquoi pas.
 
Aujourd'hui, il y a pas mal de grands footballeurs ivoiriens qui aident les Ivoiriens à travers leur fondation, qu'est-ce que Olivier Kapo a déjà fait dans le social ?
Vous savez, j'ai déjà fait pas mal de choses mais ça ne sert à rien de le montrer ou de le dire. L'essentiel c'est de le faire. Ça ne m'intéresse pas de faire un geste et d'appeler la télé ou les médias pour le montrer. Je suis issu d'une famille simple et on a nos vertus qu'on nous a inculquées depuis l'enfance. Vous savez, j'ai grandi à Koumassi Sicogi avant de partir en France. Les gestes que je fais si Dieu les voit, ça me suffit. Et tant que je le pourrai, je continuerai toujours à aider les autres.
 
Es-tu satisfait de ta carrière?
Bien sûr que je suis satisfait de ma carrière. C'est vrai, les gens m'attendaient dans de grands clubs mais je tiens à les rassurer qu'effectivement j'en ai fait. J'étais aussi comme l'un des successeurs de Zizou (Zinedine Zidane : Ndlr) en 2004. Je ne regrette pas du tout.
 
Tu t'es aussi marié récemment... ... suite de l'article sur Star Mag

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