jeudi 24 decembre 2015 par Jeune Afrique

11 hommes et 3 femmes, la parité n'est pas au rendez-vous, mais qu'ils soient financiers, industriels, responsables publics, roi ou médecin... ces personnalités ont marqué à leur manière l'actualité économique africaine en 2015. Portraits.

Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement

Akinwumi Adesina a été élu en mai 2015 à la tête de l'institution panafricaine multilatérale. L'ancien ministre de l'agriculture nigérian, un des artisans de la renaissance du secteur agricole de son pays en est convaincu, la transformation économique du continent passera par l'agriculture et l'agroalimentaire. Aussi, dès octobre, a-t-il fait organiser à Dakar une conférence de haut niveau sur ces deux problématiques, à l'occasion de laquelle le Fonds international pour le développement agricole (FIDA) a annoncé son intention d'allouer 867 milliards de F CFA (1,32 milliard d'euros) aux petits producteurs africains alors que la BAD, elle, s'engageait sous l'impulsion d'Akinwumi Adesina, à mobiliser 3 milliards de dollars US en faveur des femmes productrices. Au-delà des promesses de financements nouveaux, le Nigérian devra s'attaquer entre autres à la maîtrise des coûts de fonctionnement de la banque panafricaine ainsi qu'à un meilleur ciblage de l'aide.

Ade Ayeyemi prend les commandes du groupe Ecobank

Spécialiste de la banque d'entreprise ayant fait ses armes à Citigroup Afrique, le Nigérian de 52 ans a été désigné directeur général d'Ecobank Transnational Incorporated (ETI), le 8 juin.

Ade Ayeyemi arrive au lendemain des turbulences rencontrées par le groupe bancaire après le limogeage de Thierry Tanoh (voir plus bas). Le directeur général d'Ecobank s'est donné une feuille de route qui inclut la centralisation des produits et des processus, la segmentation de la clientèle en trois compartiments : le consommateur [la banque de détail], le commerce [la trésorerie] et les entreprises [la banque de grandes entreprises et d'investissement] ainsi que le maintien de l'expansion de la banque.

Ambitieux, Ade Ayeyemi se fixe pour objectif de transformer la banque panafricaine en une institution financière de classe mondiale. Pas moins.

Héla Cheikhrouhou : elle donne forme au Fonds vert

Né en 2009 au sommet de Copenhague, le fonds vert pour le climat entendait financer, avec l'argent des pays riches, la lutte des plus pauvres contre le changement climatique. Or, jusqu'à l'hiver 2014, lorsque les États développés se sont engagés à lui verser quelque 10 milliards de dollars pour 2015, il faisait plutôt office de coquille vide, faute d'une structure juridique et de financements.

Pour cette première année d'activité réelle, la lourde responsabilité de transformer l'essai est revenue à Héla Cheikhrouhou, la Tunisienne qui avait été nommée à la direction du fonds à l'été 2013 pour une durée de trois ans.

Diplômée de HEC Montréal, l'ancienne trader chez Citibank à Tunis puis directrice du Département énergie, environnement et changement climatique à la Banque africaine de développement (BAD) militait pour qu'une quote-part très significative du fonds aillent aux pays africains et aux États insulaires, particulièrement touchés par les conséquences du réchauffement climatique. Premiers résultats à la fin 2015 : 168 millions de dollars de financement pour une première série de 8 projets, dont trois sont trois africains. De quoi parler d'un succès de l'ambition africaine de Cheikhrouhou pour le Fonds vert et y voir la promesse de sa réélection en 2016 ? ... suite de l'article sur Jeune Afrique

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