lundi 2 fevrier 2015 par Le Sursaut

L'affaire fait grand bruit en ce moment au ministère de la Promotion de la jeunesse, des Sports et Loisirs. 114.920.000 Fcfa sur un total de 120 millions de Fcfa destinés à mettre en place le Conseil national de la jeunesse (Cnj) sont portés disparus. Une situation qui vient hypothéquer la mise en ?uvre de cet organe de développement et d'autonomisation des organisations de jeunesse ivoirienne.

Par décret 2012-989 du 10 octobre 2012, le président de la République, Alassane Ouattara, mettait en place le Conseil national de la jeunesse (Cnj) avec des missions claires. Notamment, assurer auprès des pouvoirs publics l'expression et la présentation des jeunes sur la base de leurs diversités socio-économique, culturelle et politique, contribuer par ses avis et propositions à la formation civique des jeunes. Après plusieurs difficultés dans sa mise en ?uvre, le ministère en charge de la Jeunesse a bien voulu confier l'organisation du processus aux jeunes. A charge pour eux de mettre sur orbite un comité électoral. Mais, si ledit comité a vu le jour depuis le 23 avril 2014, force est de reconnaître que celui-ci est confronté à d'énormes problèmes de trésorerie. Alors que le ministre de la Promotion de la jeunesse, des Sports et Loisirs a assuré de la disponibilité d'un budget de 120 millions de Fcfa, alloué par le gouvernement, pour l'ensemble du processus de mis en place du Cnj (sensibilisation, recensement des organisations, mise en place des comités électoraux locaux, le congrès), voilà que le comité électoral est confronté à un manque criant d'argent. A ce jour, sur les 120 millions de Fcfa, seulement 5 millions 080 mille Fcfa ont été décaissés par le ministère et mis à la disposition du comité électoral. Et depuis plusieurs mois, le comité électoral est en attente des 114 millions de Fcfa restants , dénonce un communiqué de presse émanant du porte-parolat des organisations de jeunesses de Côte d'Ivoire. Ajoutant que le manque de moyens rend difficile la communication avec les acteurs ; notamment les jeunes et les organisations de jeunesse et même le respect du chronogramme maintes fois révisé, mais jamais respecté. Qui a donc détourné le montant résiduel devant permettre aux jeunes d'asseoir leur conseil ? Dans le souci de cerner les contours de cette affaire qui défraie la chronique, les organisateurs affirment avoir mené des démarches auprès de certains services du ministère de la Promotion de la jeunesse, des Sports et Loisirs. Précisément, la direction de la vie associative ; mais là-bas, les explications sont loin de les convaincre. Quant le comité électoral a approché ce service chargé de gérer ces fonds (Ndlr ; la direction de la vie associative et du volontariat), il lui a été rapporté que les 114 millions de Fcfa ont servi à faire des dépenses pour le compte du Conseil national de la jeunesse. Entre autres, la location de véhicules, les achats de consommables, des ordinateurs, imprimantes, photocopieuses , s'étonne le comité électoral qui s'interroge sur la vraie destination des 114 millions de Fcfa. Raison pour laquelle, il invite le ministre Alain Lobognon à mettre tout en ?uvre pour trouver les ressources devant permettre de démarrer le traitement des dossiers de candidatures, l'élaboration des listes électorales et surtout l'organisation des élections locales pour les 288 circonscriptions et le congrès. En outre, les leaders des organisations de jeunesse se sont réunis le 29 janvier dernier à Cocody pour réfléchir sur la question. Convaincus que la Fédération nationale des unions de jeunesses de Côte d'Ivoire (Fenujci) est très divisée, ceux-ci ont réaffirmé leur volonté de voir l'avènement du Cnj. Une structure qui, selon eux, est la seule interlocutrice crédible susceptible de présenter valablement les vrais problèmes des jeunes de Côte d'Ivoire. Les leaders des organisations de jeunesse sollicitent le chef de l'Etat l'application effective de la Charte africaine de la jeunesse de l'Union africaine, ratifiée par la Côte d'Ivoire depuis des années. Ils s'en remettent au chef de l'Etat pour la mise en place du Conseil national de la jeunesse de Côte d'Ivoire (Cnj-CI) dans un proche avenir pour permettre à la jeunesse de s'épanouir véritablement , ont plaidé Ange Landry Djéni Amani et ses camarades.

G. DE GNAMIEN

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