jeudi 5 fevrier 2015 par APA

L'opération Abidjan ville propre qui durera jusqu'au 22 mai prochain, a débuté, jeudi, par le déguerpissement des servitudes du Centre hospitalier et universitaire (CHU), du carrefour de Blockhauss et du Génie jusqu'à l'entrée de la décharge, des sites situés dans la commune de Cocody, à l'Est d'Abidjan.

L'opération est menée par le ministère de l'Environnement, de la salubrité urbaine et du développement durable à travers sa direction générale de la salubrité publique, en collaboration avec le District d'Abidjan et les collectivités locales.

?'Le ministère de l'environnement n'est que l'exécutant d'une volonté du chef de l'Etat qui a dégagé les moyens, une enveloppe de 2,2 milliards F CFA, pour le déguerpissement des occupations anarchiques et insalubres des emprises des voies publiques'' a expliqué à la presse Dr Omer Kamelan Pokou, Directeur de la salubrité publique.

Selon M. Kamelan, l'opération consiste à débarrasser la capitale économique des réalisations anarchiques implantées sur les voies publiques et autres trottoirs des différentes communes du district d'Abidjan.

?' Toutes les installations sur les caniveaux qui sont du domaine public seront rasés. Cette opération est menée en collaboration avec les mairies et le District d'Abidjan qui vont envoyer des agents sur les sites rasés pour leur sécurisation afin que les commerçants ne reviennent s'y installer'', a prévenu Omer Kamelan Pokou.

Pendant ce temps, lancé, le bulldozer avance inexorablement, sous haute sécurité policière, vers des étals et autres kiosques installés à moins de 15 mètres à partir des caniveaux, laissant derrière lui des tas de gravats que les équipes de la brigade de salubrité publique s'attèlent, aussitôt, à ramasser ?'pour remettre en l'état la voie'', précise Mme Sess-Esmel , Coordonnatrice adjointe de l'opération.

Une remise en état qui se fait non sans grincement des dents des déguerpis.'' Ils n'ont pas pitié de nous, pauvres femmes qui nous débrouillons par ce petit commerce, pour détruire nos installations'', se lamente dame Joséphine Amenan, dont le bistrot s'est écroulé après les coups du bulldozer.

?'J'ai, à ma charge, quatre enfants dont je m'occupe de la scolarité à partir du petit commerce que je tiens ici. Maintenant qu'on a détruit mon hangar sur instruction de Alassane (ndlr : le président de la République), que vont devenir mes enfants ?'', interroge-t-elle en pleurs.

Comme elle, plusieurs occupants de ces sites ne comprennent pas ?'l'acharnement contre nous, petits commerçants alors que nous payons des taxes à la mairie'', s'indigne, pour sa part, Daouda Ouattara, jeune déscolarisé, gérant d'une unité de multiservice en face du CHU de Cocody.

Pour Mme Sess-Esmel, ?'tous les occupants anarchiques de ces lieux ont été sensibilisés et invités à prendre les dispositions pour quitter les sites identifiés comme insalubres. Des Mises en demeure leur ont été transmises depuis le mois de novembre 2014. C'est par mauvaise foi qu'ils sont encore là pour défier l'Etat''.

Après la commune de Cocody où l'opération durera jusqu'au 13 février, suivront celles de Yopougon Siporex-Gesco (16 au 27 février 2015), Yopougon /N'dotré (2 au 19 mars 2015), Abobo grand marché (23 au 31 mars), Adjamé Williamsville (1er au 21 avril) et Adjamé Nangui Abrogoua (22 avril au 22 mai 2015).

HS/ls/APA

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