lundi 9 fevrier 2015 par AIP

Un enfant a été enlevé dans la nuit de dimanche à Agboville, au milieu de plusieurs témoins oculaires venus tous manifester leur joie après la victoire de l'équipe nationale de football de Côte d'Ivoire, les ?Eléphants', face au Ghana, en finale de la 30ème édition de la Coupe d'Afrique des nations (CAN).

Trois gaillards ont saisi le petit qui faisait pipi près de la broussaille des bambous de Chine, non loin de moi , a déclaré un adolescent qui soutient avec force détail avoir été témoin des faits qui se sont produits peu après 22h 30 minutes à l'entrée de la ruelle obscure menant à l'école primaire NDA, au quartier Ogbodjiho.

Un lui a passé la main autour du cou, un autre l'a tenu par les deux pieds et ils l'ont emporté tel un sac de riz que l'on tient à la hanche vers la broussaille, tout en l'empêchant de crier , a expliqué, les larmes aux yeux, l'adolescent qui tremblait de tout son corps, précisant que l'enfant pourrait avoir entre neuf et onze ans.
Il affirme avoir appelé à l'aide, mais dans le tintamarre, personne ne faisait attention à lui, jusqu'à ce qu'il soit obligé d'aller vers la voie principale à une trentaine de mètres, pour en parler à plusieurs jeunes.

La jeunesse présente abandonne le moment de joie de victoire et décide de s'engager dans l'obscurité à la poursuite des enleveurs. Un autre groupe estime que les malfrats pourraient se fondre dans la foule et disparaître, nous apprend-on.

Un élément des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), arrêté non loin de là, entre à toute allure dans la broussaille, arme au point, puis en ressort au bout de cinq minutes pour aller chercher du renfort.

La foule s'impatiente et le temps passe. Les phares de motos, de torches mais aussi la luminosité des portables servent à éclairer la broussaille encerclée de toutes parts.

Las d'attendre, un groupe de cinq jeunes gens y pénètre peu après 23h00, entamant une battue qui se solde par la trouvaille d'un tricot de petite taille, de couleur noire zébrée de bandes blanches qu'ils attribuent à l'enfant enlevé.

Un quart d'heure plus tard, ils reviennent cette fois avec un jeune homme qu'ils affirment avoir trouvé dans les bambous. Ce dernier dit être en compagnie de ses collègues FRCI en train de faire la battue.

Confronté plus tard aux militaires, il prétend être de la police, avant de se rétracter et de soutenir être un ouvrier au service d'un entrepreneur habitant au quartier lycée.

Où es-tu ? , telle est la question de son interlocuteur par le biais de son téléphone portable saisi par les services de sécurité qui répondront, à voix basse, J'arrive .

Ok, on t'attend chez toi , rétorque l'homme à l'autre bout du fil. Puis, fin de la conversation.

Le suspect sera conduit au poste de police, pour nécessité d'enquête.
Pendant ce temps, les jeunes toujours impatients et en colère font une autre battue. Il trouve un autre jeune homme en manteau délabré qui déclare résider à Adjamé, à Abidjan, et être venu regarder la CAN à Agboville, à 85 km de la capitale économique ivoirienne.

Cet autre suspect manque de se faire lyncher, jusqu'à ce qu'une patrouille d'éléments des FRCI n'intervienne pour le remettre à la police.


Dd/kkp/ask

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