vendredi 13 fevrier 2015 par Le Sursaut

Malgré l'existence de mécanismes de protection à l'intention des défenseurs des droits de l'Homme, ces personnes continuent d'être victimes de graves violations de leurs droits à travers le monde. En Côte d'Ivoire, les activistes des droits humains, victimes eux aussi de menaces et d'intimidations de la part d'inconnus, avaient besoin d'être mieux protégés pour exercer leurs activités. Une loi a été votée à cet effet l'an dernier par le Parlement ivoirien. Ainsi une vingtaine de défenseurs des droits de l'homme, venant des 4 sous-régions de l'Afrique y compris 6 participants de la Côte d'Ivoire, sont en consultations depuis hier à Abidjan (Hôtel belle Côte) sur la lutte contre les représailles à l'encontre de tous ceux qui collaborent avec le système africain de promotion et de protection des droits de l'homme. A en croire les participants au séminaire, l'intimidation et les représailles contre ceux qui coopèrent avec la commission africaine des droits de l'homme et des peuples sont des phénomènes répandus, qui ont un effet punitif et dissuasif. Elles affaiblissent non seulement l'engagement des Ong avec la commission mais aussi la commission elle-même. Ces représailles, selon eux, sont particulièrement courantes à l'encontre des défenseurs des droits de l'homme qui travaillent sur des questions sensibles comme le combat contre les pratiques traditionnelles néfastes, les entreprises et droit de l'homme, l'orientation sexuelle, etc. D'où l'intérêt de ces consultations de deux jours à Abidjan. Selon Clément Voulé du service international pour les droits de l'homme, il s'agit, à travers cet atelier, de recueillir des informations et de réagir efficacement à des cas de représailles dont sont victimes les acteurs de la société civile, d'une part et de l'autre de présenter un rapport sur les cas de représailles à chaque session ordinaire de la commission dans le cadre du rapport d'activité du rapporteur spécial et faire le suivi des cas enregistrés. Le rapporteur spécial sur les défenseurs, de la commission africaine des droits de l'homme et des peuples, Reine Alapini-Gansou, a salué la ténacité des défenseurs des droits de l'homme malgré les intimidations et les représailles de toute sorte . Le chef de la division des droits de l'homme de l'Onuci, Eugène Nindorera, a salué l'avancée de la Côte d'Ivoire en matière de la protection des défenseurs de droits humains, en ayant adopté une loi dans ce sens. Selon lui, les risques pour les défenseurs sont plus accrus en période électorale. A l'issue de ces consultations, aujourd'hui, un document reflétant les opinions et les propositions de la société civile pour un point focal effectif sera soumis au rapporteur spécial. En particulier, ce document clarifiera le processus de soumission des informations sur les cas de représailles et d'intimidation et leur gestion en termes de sécurité de l'information.

A . Traoré

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