samedi 21 fevrier 2015 par Jeune Afrique

Selon une étude du cabinet Boston Consulting Group, en Afrique subsaharienne, les services financiers sur mobile pourraient rapporter au moins 1,5 milliard de dollars d'ici à 2019 et viser un marché de 250 millions de personnes.

En dépit de l'effervescence autour de la montée en puissance des services bancaires et de paiement mobile en Afrique, le "mobile money" n'en est qu'à ses tous débuts dans la région. Et c'est le moment pour les banques et les opérateurs de téléphonie mobile de bâtir une stratégie gagnante, qui anticipe la croissance à venir de ce secteur. C'est en substance le message que contient "Africa blazes a trail in mobile money" (l'Afrique ouvre la voie dans les services financiers sur mobile), un nouveau rapport du Boston Consulting Group.

"Il y a un momentum très fort autour de la thématique des services financiers mobiles. Les infrastructures réseaux se modernisent et de nombreux acteurs, qu'il s'agisse d'opérateurs mobiles ou de banques, se positionnent sur ce créneau. Mais aucun business model précis ne s'est encore imposé", estime Omary Othman, principal au bureau de Casablanca du cabinet américain de conseil en stratégie, contacté par Jeune Afrique.

Banque mobile BCGCliquez sur l'image.Cette nouvelle étude relève notamment le décalage entre la part de la population en Afrique subsaharienne disposant d'un téléphone mobile et le taux de bancarisation dans cette région.

Clientèle potentielle

D'un côté, l'Afrique subsaharienne compte le plus grand nombre d'utilisateurs de services financiers mobiles (98 millions de comptes actifs en 2012, contre 36 millions en Afrique du Nord et au Moyen-Orient et 36 millions en Asie du Sud, selon les estimations de BCG) et enregistre les taux de pénétration les plus élevés au monde.

"Sur les dix dernières années, le pourcentage d'adultes utilisant des services bancaires sur mobile est d'environ 68 % au Kenya, 52 % au Soudan, 50 % au Gabon, 37 % au Congo, 34 % en Somalie et 27 % en Ouganda", rappelle l'analyste.

De l'autre côté, l'Afrique subsaharienne enregistre l'un des plus faibles niveaux de bancarisation au monde. Selon les estimations du cabinet américain, en 2015, environ 300 millions de Subsahariens âgés de plus de 15 ans et disposant d'un revenu annuel supérieur à 500 dollars possèdent un téléphone portable. Ils sont à peine 130 millions à disposer d'un compte bancaire traditionnel.

Par conséquent, selon BCG, la clientèle potentielle pour les services financiers sur mobile dans cette région atteint au moins 170 millions de personnes. À l'horizon 2019, cela représente "une base adressable" de plus de 250 millions de personnes en Afrique subsaharienne.

Estimations

Si le niveau actuel des services de paiement mobile est difficilement mesurable - de l'ordre de 650 millions de dollars selon plusieurs sources - en raison notamment de "la fragmentation du marché et de son état embryonnaire", estime BCG, selon le cabinet américain à eux seuls, des services basiques (transfert de crédit, paiement de facture...) et les intérêts sur les dépôts des porte-monnaie mobile pourraient rapporter au bas mot 1,5 milliard de dollars de commissions ("fees") aux fournisseurs de ces solutions.

Cette estimation, qui cible une portion plus restreinte des services financiers mobiles, est plus conservatrice que d'autres prédictions, notamment celles réalisées il y a près de deux ans par le groupe bancaire Ecobank qui pariait sur 3,5 milliards de dollars à l'horizon 2017. Elle confirme toutefois la large marge de progression de ces services en Afrique.

En un an, le service Orange Money du groupe français Orange a gagné près de 6 millions d'utilisateurs sur le continent. Le chiffre d'affaires annuel de la solution de paiement M-Pesa de l'opérateur Safaricom était de 305 millions de dollars fin mars 2014, en hausse de 21,3 % sur un an. ... suite de l'article sur Jeune Afrique

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