Voici presque deux mois ( 26 décembre 2014-23 février 2015) que 81 pro-Gbagbo, poursuivis, entre autres, pour atteinte à la sûreté de l'Etat, attentat ou complot contre l'Etat, constitution de bandes armées, troubles à l'ordre public, participation à un mouvement insurrectionnel, coalition de fonctionnaires, rébellion ou encore usurpation de titre, tribalisme et xénophobie ,défilent à la barre, dans le cadre du procès en Assises de la crise post-électorale.
Cette dernière audience d'aujourd'hui lundi 23 février 2015 qui ouvrira la voie aux plaidoiries de la défense, sera marquée par la comparution de Simone Ehivet Gbagbo, l'épouse de l'ancien chef de l'Etat, accusée et réclamée, par ailleurs, par la Cour pénale internationale (Cpi) pour crime contre l'humanité . Cette comparution de Simone Gbagbo sera un tournant dans ce procès, parce que c'est une accusée de qualité , estime Issiaka Diaby. La cour d'Assises que préside le juge Tahirou Dembelé, on l'imagine aisément, soumettra à un interrogatoire serré, l'ex-députée d'Abobo en vue de lui tirer les vers du nez sur la crise post-électorale qui a fait 3.000 morts.
Selon Issiaka Diaby, président du Collectif des victimes en Côte d'Ivoire (Cvci), de passage dans nos locaux, le dimanche 22 février 2015, les victimes se mobilisent à aller soutenir les témoins qui seront devant les juges, aujourd'hui. Nous nous réjouissons de la tenue de ces procès qui font place aux exécutions sommaires sur la base des préjugés en Côte d'Ivoire. Des victimes viendront témoigner. Nous viendrons les soutenir, et en même temps, réclamer une justice inclusive Que tous les auteurs des crimes soient punis. Nous appelons à une mobilisation de nos membres , a-t-il lancé. Les victimes qui témoignent à la barre n'ont pas d'avocats, a regretté le président de la Cvci. La crise post-électorale de 2010 a fait, selon lui, plus de 2000 orphelins, dont 800 à l'ouest, 900 dans le District d'Abidjan . Ces orphelins souffrent d'une absence totale d'assistance de l'Etat. Le président des victimes estime qu'il sera difficile à l'ancienne Première dame d'échapper à une condamnation, parce que, assure-t-il, tous les témoignages des victimes accablent Simone Gbagbo , sur des cas de recrutements des jeunes combattants, leur financement, leur équipement en armes de guerre, les tentatives de soustraction des urnes qui ont entraîné des violences et des crimes , a-t-il accusé. ... suite de l'article sur Soir Info