mercredi 11 mars 2015 par Le Democrate

Le procès en assises des 83 détenus de la crise post-électorale de 2010-2011pouratteintes à la sûreté de l'Etat, et troubles à l'ordre public etca rendu son verdict tôt hier matin 10 mars 2015.L'épilogue d'un processus qui permet à la Côte d'Ivoire de renouer progressivement avec la justice après une longue période d'impunité. En effet, quoi que ce procès ne traite que des chefs d'accusations susmentionnés,il est un signe qui confirme le retour d'une normalité institutionnelle en phase avec les exigences d'un Etat de droit et permet par-dessus tout d'espérer en des lendemains meilleurs.

Car en tout état de cause, ce processus laborieux fut loin d'être parfait. L'amateurisme et l'improvisation, maintes fois reprochés au système judiciaire étaient une fois de plus démontrés par le cafouillage de l'avant-procès, l'abandon des charges les plus lourdes, le manque de preuves et les témoignages approximatifs. Toutes choses déplorables dans un procès censé tourner la page d'une crise aussi grave et surtout lorsque la partie civile n'est autre que l'Etat de Côte d'ivoire lui-même.Parce qu'au-delà de la problématique de la crédibilité du système, c'est aussi le processus de réconciliation qui se retrouve davantage menacé.

Toutefois, Jeunesses Sans Frontières se réjouit du déroulement et du dénouement de ce procès, qui entretient l'espoir d'une justice pour toutes les victimes. Car malgré tout, il est bon de reconnaitre et souligner le fait que ce procès se soit déroulé dans la transparence et à donner l'occasion aux accusés de s'exprimer et de se défendre à leur guise. Il a par ailleurs ouvert la porte aux prochains procès pour crimes de sang et infractions économiques. De graves violations des humains commises par tous les camps et dont les victimes, les plus nombreuses, se comptent dans toute la société. Dans cette perspective, Jeunesses Sans Frontières :
1- Appelle les différentes parties à tirer toutes les conséquences de ce procès passable afin de se parfaire;
2- Exhorte les autorités judiciaires à accélérer les instructions des dossiers de crimes de sang, et d'étendre celles-ci à tous les auteurs indexés par la Commission Nationale d'Enquête ;
3- Met en garde toutes les parties contre la tentation d'instrumentalisation du calendrier et /ou des décisions de justice. C'est avec une justice indépendante, impartiale et équitable que nous réussirons la reconstruction de notre nation.

Il est impératif que le pouvoir judiciaire s'affirme dans toute sa plénitude, afin de concourir activement à la normalisation du climat sociopolitique, par une réconciliation vraie et sincère.
Abidjan, le 10/03/2015

Pour Jeunesses Sans Frontières
Par le Présidium
Le Président
DIAKITE Tawakkal

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