lundi 16 mars 2015 par AIP

Dimbokro - Plus de 500 élèves du secondaire public et privé de Dimbokro se sont rendus dans le calme et la discipline, à la préfecture de région, ce lundi, pour solliciter l'aide du préfet, en vue de la libération de leur camarade en classe de Terminale, condamné, mercredi, à deux mois de prison ferme pour violence sur une camarade de classe et "propos outranciers" envers le procureur de la République du tribunal de cette localité.

Au nom de leurs camarades, cinq délégués conduits par l'élève Afolabi Shérif Souleymane en Terminale A au collège ''La Nouvelle Alliance'', a dit l'objet de leur visite.

"Nous sommes venus demander à notre papa d'intervenir auprès du procureur pour la libération de notre camarade condamné mercredi dernier à deux mois de prison ferme, alors qu'il est en classe d'examen. Nous reconnaissons son tort, c'est aussi notre tort. Il a été arrêté le mardi 10 mars, mis sous mandat de dépôt à la prison, jugé le mercredi 11 et condamné à deux de prison ferme pour violence sur une de nos camarades et propos outranciers à l'encontre du procureur", a relaté Afolabi Shérif Souleymane.

Le mercredi 11 mars, en audience correctionnelle, l'élève Ahossi Koffi Amédé, en classe de terminale A au collège privé "La Nouvelle Alliance'' de Dimbokro, qui a battu sa camarade de classe, lui reprochant d'avoir réclamé le silence sur un ton agressif et qui a tenu des propos outranciers envers le procureur de la République, a écopé de deux mois de prison ferme et d'une amende de 50 000 FCFA, rappelle-t-on.

Après avoir violenté sa camarade de classe, l'élève incriminé avait affirmé, "vas dire à ton procureur d'envoyer la BAE (Brigade anti-émeute) pour me chercher sinon je ne bouge pas".

En retour, le préfet N'Guessan Obouo Jacques, s'est félicité de la démarche des élèves et surtout de leur esprit de discipline.

"Je salue votre démarche. Humblement, vous demandez la clémence en faveur de votre camarade dont l'avenir est en jeu puisqu'il est classe d'examen. Vous êtes des jeunes enfants intelligents, je vous en félicite", le préfet a-t-il soutenu leur démarche, avant de relever une contrainte qui se pose tout en les rassurant.

"Cependant, entre l'appareil judiciaire et le préfet, représentant de l'exécutif, il y a un petit écran, la séparation des pouvoirs qui fait que je ne peux pas directement interférer dans une décision judiciaire. Mais au nom du climat de paix qui a toujours caractérisé Dimbokro, et donc au nom de probables troubles pouvant découler de cette situation, je vais intervenir auprès du juge. Ceci dit, je vais d'abord me référer à ma hiérarchie, le ministre de la Justice que je représente ici au plan local (...) pour des dispositions en faveur de votre camarade", a promis le préfet.

Séance tenante, pour mieux rassurer ses "enfants", le préfet a tenté vainement de joindre le ministre Coulibaly Gnénéma avant de se résoudre à expliquer la situation au directeur de l'Administration pénitentiaire puis au directeur de cabinet qui ont promis d'en rendre compte au ministre dès que possible.

"Rentrez dans le calme et la discipline comme vous êtes venus. Je m'engage à vous rappeler dès que j'ai le retour de la hiérarchie. Allez en rendre compte à vos camarades", a conseillé le préfet.

zgrp/ask

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