mercredi 18 mars 2015 par LeMonde.fr

Le jour de la remise du baccalauréat au lycée classique d'Abidjan, Tidjane Thiam éclate en sanglots. Ce ne sont pas des larmes de joie, mais de rage. Parce qu'il n'a obtenu qu'une mention bien au lieu de la mention très bien qu'il visait. Un 9/20 en histoire-géo a fait chuter sa moyenne, sans cela excellente. Le professeur avait jugé la copie trop bonne pour être honnête , explique Daouda Thiam, l'un de ses frères. Leur père, qui venait d'être nommé pour la seconde fois ministre de l'information du président francophile Félix Houphouët-Boigny, n'a pas voulu intervenir pour corriger l'injustice, de peur que l'on ne parle de pressions politiques . C'était en juillet 1980.

Trente-quatre ans plus tard, Tidjane Thiam, devenu le CEO reconnu du géant britannique de l'assurance Prudencial, va prendre la direction du Crédit suisse. Lors d'un débat public il y a quelques années, il a raconté qu'il se souvenait encore très bien du passage avec nos ancêtres les Gaulois : le censeur du lycée d'Abidjan, un Français, n'avait pas vraiment cru qu'il parviendrait à entrer dans une grande école à Paris. J'étais très content de revenir deux ans plus tard pour lui annoncer que j'avais été admis à Polytechnique. Haut la main.
Une maman illettrée

Dernier de sept enfants, Tidjane Thiam a toujours voulu être le meilleur. Quand on a quatre grands frères et deux grandes s?urs, ceux qui sont avant vous essaient tout le temps de vous rouler , explique Daouda Thiam, rencontré à Abidjan cette semaine. Il faut être malin pour survivre. Et malin, Tidjane l'était certainement, espiègle et casse-pieds aussi. Mais surtout, ajoute son grand frère, il avait l'esprit de compétition.
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