mardi 24 mars 2015 par L'Inter

Il n'y a aucune divergence entre nous. Quelles que soient les difficultés, nous allons les transcender. Rien ne peut nous diviser. Nous avons beaucoup de convergences. On trouvera une solution. Ainsi parlait le ministre d'État Essy Amara, le jeudi 26 février passé, lors de la première conférence de presse conjointe qu'il a animée au 22ème étage d'un grand hôtel d'Abidjan Cocody, avec les 3 autres candidats déclarés du Pdci-Rda aux prochaines élections présidentielles.
L'ancien chef de la diplomatie ivoirienne répondait ainsi à une question sur la possibilité d'un consensus autour d'une personnalité pour représenter le bloc dit des ''irréductibles''. Appellation désormais consacrée aux 4 candidats déclarés du Pdci-Rda, malgré l'appel lancé par leur président, Henri Konan Bédié, à soutenir la réélection du président sortant, Alassane Ouattara.
Essy Amara, qui est revenu à maintes reprises sur le sujet, a voulu montrer que rien ne pouvait empêcher que ses camarades et lui aboutissent à un consensus autour de l'un d'entre eux pour contrer le candidat au pouvoir aux prochaines élections. Même analyse chez l'ancien Premier ministre Charles Konan Banny qui, dans un entretien accordé à une télévision en ligne en France, soutenait cette indispensable unification des forces des candidats déclarés du Pdci-Rda, voire de toute l'opposition ivoirienne. La meilleure façon de ne pas arriver à battre Ouattara, démontrait l'ex-président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (Cdvr), à propos des irréductibles, c'est d'aller aux élections à quatre, divisés. Nous ferons tout pour ne pas y aller diviser, en ordre dispersé. Ce ne sera pas facile, puisque nous sommes tous déterminés, mais nous allons tout faire pour cela. Effectivement, dans cette volonté d'aller ensemble à ces joutes présidentielles, les représentants des 4 candidats ont commencé depuis quelques semaines, à se retrouver. Une plate-forme a même été mise sur pied pour entrevoir des stratégies ensemble. Notamment pour engager l'offensive pour des élections transparentes et équitables pour tous les prétendants au trône. Mais, au sujet de l'unification, les choses semblent à la traîne. Avec beaucoup de prudence, du reste. Etant les deux ténors parmi les candidats déclarés, l'on attend, au-delà des v?ux pieux, que Charles Konan Banny et Essy Amara prennent des options sérieuses sur la question. Mais, à 7 mois des échéances d'octobre prochain, tout baigne encore dans l'incertitude des propos plutôt sibyllins avec des actes éloquemment contradictoires.
Interrogé le 15 mars dernier par un confrère de la presse internationale, l'ancien Premier ministre, qui se montre déterminé à aller jusqu'au bout de son projet, a été très circonspect : Moi, Konan Banny, j'envisage effectivement que tous ceux qui veulent sauver la Côte d'Ivoire se mettent ensemble, y compris le Fpi. Dans l'ombre, en effet, ces adversaires probables d'Alassane Ouattara affinent, de façon solitaire, leurs stratégies. Chacun, renfermé dans son camp et ignorant à la limite toute idée alliance comme pour signifier qu'il n'est pas celui qui devrait renoncer à ses ambitions. Il y a deux semaines, Charles Konan Banny, qui mène une offensive à l'étranger, instruisait son staff à l'effet de mener des réflexions et de lui rédiger un projet de société. Une étape décisive de sa candidature qui témoigne que l'ancien gouverneur de la Bceao n'est pas prêt à lâcher le morceau. Lui qui, à 72 ans bientôt, ne peut espérer une autre chance de se présenter après le prochain quinquennat. La Constitution ivoirienne fixant la limite d'âge à 75 ans pour être éligible à la présidence de la République.
 
Des initiatives solitaires 
Au moment où Banny réfléchit à son programme de gouvernance et s'attelle à se trouver un siège de campagne, selon les indiscrétions émanant de son entourage, Essy Amara, également forclos pour les échéances d'après 2015, travaille de son côté à préparer son investiture pour les semaines à venir. Le staff de l'ancien ministre d'État, qui ne cache pas sa fierté devant l'impressionnant quartier général (Qg) dont leur candidat s'est doté, serait même au stade des imprimés, après une tournée européenne pour boucler certains aspects de cette investiture.
De part et d'autre, aucun signe ne présage d'une possibilité de faire des concessions au profit d'une candidature unique à l'avantage d'un tiers. Point de passe à un quelconque allié. Au contraire, dans leurs entourages respectifs, l'on ne transige pas sur la volonté de s'imposer comme le pion idéal. Ainsi en va-t-il de proches de Charles Konan Banny pour qui il n'y a pas débat. La seule personnalité à même de "bousculer" Alassane Ouattara, c'est l'ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo. Il en a la carrure, mais également la détermination. Il y a longtemps qu'il est dans l'antichambre de la présidentielle. Il est économiste et a servi à de hauts postes de responsabilité comme Alassane Ouattara. Il connaît l'arène politique ivoirienne, et son passage à la tête de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (Cdvr) l'a davantage aguerri.
En face, les partisans de Essy Amara ne manquent pas d'arguments non plus pour dépeindre les qualités de leur champion. Pour eux, les atouts du dernier ministre des Affaires étrangères de feu le président Félix Houphouët-Boigny, dont Henri Konan Bédié a reconnu les mérites en l'élevant au rang de ministre d'Etat, ne se comptent pas. Le contexte exige plus que jamais une personnalité de sa trempe pour remettre la Côte d'Ivoire d'aplomb. Tout le monde parle et réclame la réconciliation. Tout le monde prie pour que les Ivoiriens retrouvent leur cohésion. Qui mieux que le ministre d'Etat Essy Amara pour réussir ceprojet ?Il a le profil de la mission. Diplomate chevronné, émissaire d'Houphouët-Boigny sur plusieurs fronts pour rétablir la paix. En Côte d'Ivoire, il ne traîne aucune casserole et n'a d'adversité avec aucun camp. C'est un homme discret, qui fait l'unanimité de tous les Ivoiriens, qu'ils soient du Pdci ou partisans de Laurent Gbagbo, populations du Nord ou du Sud.... Essy Amara, c'est le messie pour ramener la Côte d'Ivoire à la paix afin que ce pays puisse entamer un développement durable sur des fondements solides. Telle est la réaction d'un haut dignitaire du Pdci-Rda, activiste pour la candidature de l'ancien chef de la diplomatie ivoirienne, au sujet de ses ambitions. Des propos qui montrent les difficultés entre ces deux personnalités quant à l'idée du choix probable d'un leader entre elles pour aller à la bataille finale contre Ouattara.
 
La partition Koulibaly
Dans l'ombre de ces deux camps en préparation, un 3ème acteur: le président de Liberté pour la démocratie et pour la République (Lider), Mamadou Koulibaly. L'ancien président de l'Assemblée nationale est de ceux qui sont convaincus qu'aucun candidat ne peut gagner les prochaines élections au premier tour tout seul. Mieux, pour Mamadou Koulibaly, l'opposition ne pèsera pas plus qu'une plume si elle se hasardait à aller en rang dispersé à ce scrutin.
A la tête d'une coalition dénommée la 3è Voie, l'ex-n°2 ivoirien s'attelle à étendre ce bloc aux ''irréductibles'' du Pdci-Rda, du nom de ces candidats déclarés au sein du parti de Henri Konan Bédié, malgré l'appel lancé par ce dernier à soutenir la réélection du président sortant, Alassane Ouattara. Mamadou Koulibaly tente de trouver la formule idéale pour aider Banny, Essy, KKB, Jérôme Kablan Brou à se coaliser, y compris avec ses camarades de la ''3è Voie'' et lui pour arriver à bout du candidat au pouvoir. ... suite de l'article sur L'Inter

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