dimanche 19 avril 2015 par AIP

Abengourou - Une délégation du ministère de la Justice, des Droits de l'homme et des Libertés publiques a informé et sensibilisé jeudi et vendredi les populations de la ville d'Abengourou sur le programme de réformes de la justice en Côte d'Ivoire.

Cette action s'est opérée au moyen d'un spectacle public et gratuit sur la Justice à la place de la solidarité et d'un atelier qui a réuni autour des émissaires du ministère de la Justice, des Droits de l'homme et des Libertés publiques, les professionnels de la justice, les autorités administratives, les forces de défense et de sécurité (gendarmes, policiers, gardes pénitentiaires), les acteurs sociaux et les ONG de défense des droits humains.

Au cours du spectacle public, qui s'est déroulé jeudi, le groupe théâtral du Centre régional des arts et musiques d'Abengourou (CRAMA) a présenté des sketchs pour sensibiliser le public sur le rôle des cliniques juridiques créées dans le cadre des réformes de la justice, et qui ont pour missions d'informer les populations sur leurs droits et devoirs, de leur donner des orientations pour saisir la Justice, de les aider à préparer leur requête et de solliciter en cas de besoin des avocats pour les défendre.

Les cliniques juridiques n'empiètent jamais sur les tribunaux. Elles ne jugent pas, mais se contentent simplement de sensibiliser, informer, instruire et accompagner les populations , a précisé François Lebur, assistant technique de l'Union Européenne (UE) auprès du ministère de la Justice, des Droits de l'homme et des Libertés publiques, membre de la délégation.

La Côte d'Ivoire compte à ce jour, six cliniques juridiques installées dans les villes de Man, Guiglo, Korhogo, Bouaké, Bondoukou et San Pedro. Trois autres seront ouvertes avant la fin de l'année 2015, a indiqué M. Lebur, sans préciser dans quelles villes du pays.

L'atelier de vendredi a, pour sa part, permis aux membres de la délégation d'exposer sur les grands axes de la réforme judiciaire en Côte d'Ivoire dont la finalité est d'offrir aux Ivoiriens une Justice plus efficace, plus rapide, au service des citoyens, plus indépendante, plus impartiale et moins soumise à la corruption .

Le premier axe de cette réforme vise à remettre débout les structures qui ont été dévastées, pillées pendant la crise postélectorale de 2010-2011 et à remettre partout des acteurs de la Justice là où ils n'étaient plus présents.

Le deuxième axe vise à faire une Justice plus impartiale et plus indépendante. Il s'agit, à ce niveau, d'améliorer les textes et le statut des magistrats pour leur assurer une plus grande indépendance vis-à-vis de l'Exécutif et permettre également à la Justice d'être au service du public.

Le troisième axe vise à améliorer l'accès des populations à la Justice avec la création des cliniques judiciaires. Le quatrième axe stratégique porte sur l'amélioration de l'efficacité, la vitesse d'exécution et la qualité des prestations par une meilleure formation des acteurs, une informatisation des services et la mise en place d'un système de statistique permettant au ministère de connaître l'activité des différentes juridictions et des prisons et d'apporter des remèdes là où il a des problèmes.

Le cinquième et dernier axe concerne la lutte contre la corruption. Des codes de déontologie et une charte d'éthique sont en cours d'élaboration pour toutes les professions judiciaires. Des règles qui seront connues de tous et tous ceux qui constateront des manquements à ces règles pourront les dénoncer aux autorités.

Un Observatoire national de la Justice sera également créé pour assurer le contrôle externe de la Justice par les citoyens. Elle sera ouverte à la presse et à la société civile, indique-t-on.

(AIP)
rkk/cmas

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