lundi 4 mai 2015 par AFP

Les professeurs, en grève depuis une semaine en Côte d'Ivoire, ont repris les cours, a affirmé lundi le porte-parole d'un syndicat d'enseignants, trois jours après l'annonce du déblocage immédiat des salaires des fonctionnaires par le président Alassane Ouattara.
"Nous avons décidé de donner une chance à la négociation avec le
gouvernement, entamée la semaine passée, afin de trouver des solutions
durables aux préoccupations des enseignants ivoiriens", a expliqué à l'AFP
Jean-Yves Abonga, porte-parole du Mouvement des syndicats de l'enseignement
général et technique et assimilés de Côte d'Ivoire
"Les cours ont repris partout en Côte d'Ivoire", a confirmé une source du
ministère de l'Education Nationale, précisant néanmoins que "l'affluence
n'était pas forte dans certaines régions, notamment à Abidjan", en raison de
la forte pluie matinale qui s'était abattue sur la capitale économique.
Les écoles publiques étaient fermées depuis une semaine du fait d'un
mouvement de mécontentement des enseignants. Ils protestaient notamment contre
des ponctions excessives sur leurs paies d'avril, consécutives à une grève
menée début mars, et réclamaient le déblocage de leurs salaires.
"Les salaires de tous les fonctionnaires seront débloqués à compter de ce
jour", avait affirmé le président ivoirien Alassane Ouattara, vendredi, à
l'occasion de la fête du Travail, ajoutant que les ponctions seraient
également payées à compter de juillet.
Tous les deux ans, il y aura une "augmentation régulière des salaires des
fonctionnaires, comme les statuts de la fonction publique l'exigent", avait
ajouté le chef de l'Etat.
Cette mesure, qui touchera plus de 113.000 fonctionnaires - dont 92.000
enseignants et près de 15.000 agents de la santé -, coûtera 77,6 milliards de
francs CFA (environ 120 millions d'euros).
L'avancement automatique des salaires du public est bloqué depuis le milieu
des années 1980 en Côte d'Ivoire. Le gouvernement avait déjà fait état en
octobre d'un déblocage pour 2015, qui n'a jusque là concerné que 38.000
d'entre eux, selon la présidence.
Ces annonces interviennent à cinq mois de l'élection présidentielle
d'octobre pour laquelle le chef d'Etat ivoirien fait office de grand favori.
Ce scrutin est qualifié de crucial pour la stabilisation de la Côte
d'Ivoire, qui a connu une décennie (2002-2011) de crise politico-militaire,
dont les violences post-électorales de décembre 2010-mai 2011 constituèrent
l'épilogue sanglant.
Plus de 3.000 personnes moururent en cinq mois dans des tueries causées par
le refus de l'ex-président Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire
d'Alassane Ouattara.

ck-pid/jf/lpt

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023