? La réconciliation nationale au centre de la cérémonie
Rentré en Côte d'Ivoire en novembre 2013, après deux ans et 6 mois d'exil au Ghana, Ouattara Gnonzié n'a pu voir les siens depuis lors en raison de la situation sécuritaire précaire qui n'encourageait pas cela. Ce fut chose faite le jeudi 30 avril dernier. Date à laquelle il a pu enfin fouler le sol de sa terre natale. Et l'accueil a été des plus délirants. C'était aussi l'occasion pour lui de lancer un message de réconciliation.
A cette occasion, la ville de Niéllé située dans le département de Ouangolo a connu 3 jours trois de fête, notamment du jeudi 30 avril au samedi 02 mai 2015. Il est 17 heures quand le secrétaire général du Rassemblement pour la paix, le progrès et le progrès (rpp) et la forte délégation qui l'accompagne entre dans la ville de Ferkéssédougou sous exhorte des éléments de la police de l'Onuci basée à Korhogo. Un tour à la préfecture pour les échanges de civilité avec le représentant du chef de l'Etat dans cette localité, puis le cap est mis sur Niellé, village natal du l'ex-ministre de la communication sous le régime de Laurent Gbagbo.
Les quelques 100 km qui séparent les deux villes sont parcourus en environs 2 heures à cause de l'état de dégradation de la route sur le tronçon reliant Ferké à Ouangolo. 19 heures, la nuit est déjà tombée sur Niéllé quand le fils prodige est accueilli à l'entrée par une foule en liesse. Plus de 200 motocyclistes encadrés par deux haies composées de jeunes, de femmes, hommes et d'enfants chantant et dansant sur les bords de la route ont tenu à dire le traditionnel Fotamana à l'illustre fils. Devant ce spectacle, le cortège a eu du mal à se frayer un chemin. Il a donc fallu 45 mn d'horloge pour parcourir les 5 km séparant le lieu de l'accueil et la cour familiale où parents et toute la chefferie traditionnelle attendaient. Mais avant d'y arriver, une parade à travers les artères de la ville avec en prime les démonstrations des motocyclistes ont fait sortir de leurs maisons mêmes les personnes du troisième âge qui n'ont pas voulu resté en marge de cette manifestation. Tout le monde voulait toucher l'enfant de Niéllé si bien que les éléments de l'Onuci ont du se déployer pour lui permettre de descendre de la voiture et prendre un bain de foule avant d'atteindre la cour familiale bondée de monde. Eloges du griot et échanges de nouvelles dans une atmosphère émouvante. Nous sommes tellement contents de revoir notre fils qu'on ne peut pas s'empêcher de verser de verser des larmes , confie une dame visiblement très émue. Pendant toute la nuit la fête a continué jusqu'au petit matin.
Rencontre avec la chefferie des villages voisins
Toute la journée du vendredi 1er mai a été mise à profit par le ministre Ouattara Gnonzié pour rendre visite à la chefferie des villages de Diawala et de Nambingué puis un échange avec les autorités préfectorales de Ouangolo. Le préfet étant absent en raison du décès accidentel de son frère, c'est le secrétaire général de préfecture, M. Yao Kouamé qui a reçu l'hôte du jour. Nous sommes heureux qu'après les évènements de la crise postélectorale, les cadres de la région reviennent, car nous pensons qu'elle a besoin de tous ses fils pour son développement , a déclaré le secrétaire général. Après toutes ces audiences, une cérémonie en l'honneur a été organisée par les populations le samedi 02 mai sur la place du marché. Cérémonie au cours de laquelle, Ouattara Gnonzié a adressé un message de réconciliation à l'endroit des populations ivoiriennes en général et celle de Niéllé en particulier.
La réconciliation doit être basée sur la vérité
Je suis fier et heureux de retrouver ma région et ma terre natale. Je suis fortement ému par l'accueil qui m'a été réservé par la jeunesse jeudi soir. J'ai particulièrement apprécié la diversité de la composition des jeunes qui m'ont accueilli , a déclaré Ouattara Gnonzié d'entrée de jeu avant d'aborder la question de la réconciliation sous le signe duquel il a placé sa rencontre avec ses frères. Compte tenu du fait qu'à Niéllé, la crise postélectorale a mis à mal la cohésion entre les frères et s?urs. La réconciliation doit se faire sur un discours de vérité. Après ce qui s'est passé en 2011, il y a des comportements que nous devons avoir pour être ensemble. Je veux commencer par dire que ce qui s'est passé est grave mais nous n'avons pas d'autres choix que de pardonner. Les gens ont souffert, mais si nous voulons que la Côte d'Ivoire avance, que nos régions avancent, que nos villes avancent et que nos villages avancent nous n'avons pas de choix que de nous pardonner les uns les autres .
C'est en ces termes que le Sg du Rpp a exhorté les Ivoiriens à faire en sorte que la réconciliation nationale devienne une réalité et qu'ils ne se laissent pas diviser par les partis politiques qui ont perdu de vue leur rôle véritable. Cependant, a-t-il souligné, le gouvernement doit booster le processus en veillant à ce qu'il y ait une justice équitable. En matière de réconciliation, le gouvernement a encore des efforts à faire. Les populations doivent faire leur part mais le gouvernement aussi doit faire sa part. Le gouvernement doit faire en sorte d'être juste. C'est-à-dire que nous sommes tous d'accord qu'on combatte l'impunité. Si quelqu'un commet des crimes graves, il doit être puni. Mais il faut que nous ceux qui ont commis les crimes soient punis. Parce que pendant la guerre, ce sont deux camps qui s'affrontent, donc il est important que tout le monde soit puni. On ne dit pas à gauche tu as commis des crimes mais comme tu n'es pas avec moi, tu seras puni et à droite on dit toi, tu as commis des crimes mais comme tu es avec moi, tu n'auras rien comme punition. Ce n'est pas comme qu'on fait la réconciliation. , a-t-il lancé à l'endroit du pouvoir. Ouattara Gnonzié a aussi demandé au gouvernement de régler la question sécuritaire qui demeure très préoccupante à quelques mois des élections. La fête s'est achevée par un match de football entre les habitants de Niellé qui ont également gratifié le public de plusieurs danses du terroir.