lundi 4 mai 2015 par Le Sursaut

Les dissensions entre les frontistes se sont accentuées la semaine écoulée. En congrès à Mama, les ?'frondeurs'' ont pris d'importantes mesures, toutes balayées du revers de la main par Affi N'Guessan.
La crise s'accentue au Front populaire ivoirien (Fpi), et c'est peu dire. Dernier épisode en date de cette guerre sans merci entre camarades, l'élection de Laurent Gbagbo à la présidence de son parti. C'était à Mama (Gagnoa), le village natal de l'ancien chef d'Etat, jeudi 30 avril dernier. Des frontistes conduits par Aboudramane Sangaré se sont retrouvés dans ce bourg pour, disent-ils, ?'investir'' l'ex-Président. A l'issue des débats, c'est l'ancien ministre, Pr Dano Djédjé, qui a proclamé le choix de cette assemblée. Camarades, vous venez d'investir Laurent Gbagbo comme président du Front populaire ivoirien , a-t-il lancé, depuis le préau de la résidence du détenu de la Haye. Outre l'élection de Gbagbo, la rencontre a radié Affi des rangs de ce parti. Cela dit, ce ne fut pas une partie de plaisir, pour Aboudramane Sangaré et ses partisans. Leur congrès a été émaillé de nombreux incidents. A commencer par la forte présence des forces de l'ordre. Les hommes en tenue ont intimidé les congressistes, durant leurs travaux. La fourniture d'électricité a été interrompue, et plus encore. Les propriétaires des chaises et bâches ont fait des difficultés, pour louer leurs matériels. Tout est mis en ?uvre pour faire avorter notre congrès , s'est indigné un participant à la réunion électorale. L'insécurité était visible, au point où les responsables, pris de peur, ont mis fin aux assises avant terme. Samedi à 13h, ils ont prié leurs camarades de retourner à leurs bases, alors que l'apothéose était prévue pour ce dimanche 3 mai.

Affi : c'est puéril

La riposte de la partie adverse ne s'est pas fait attendre. Pascal Affi N'Guessan, en bute aux ?'frondeurs'' Pro-Gbagbo, a qualifié cette élection de poisson d'avril, depuis la région du Gbêkê où il est en tournée. A l'étape de Brobo, vers Bouaké, Affi N'Guessan a estimé que ceux qui veulent distraire l'opinion, cela n'engage qu'eux. Nous ne nous sentons pas concerner par leurs turpitudes. Et de poursuivre, au cours d'une rencontre la presse : C'est regrettable! Ce sont des camarades de lutte. Ce qui nous sépare, c'est qu'ils sont dans des actions que je considère totalement puériles. Puisqu'elles ne font pas avancer la lutte. Ni pour la libération du président Gbagbo, ni pour reconstruction de la Côte d'Ivoire . Le président légal du Fpi s'est dit affligé par l'attitude de ces adversaires. Il a ajouté qu' il ne suffit pas de se rassembler dans un endroit et de proclamer qu'on a pris telle ou telle décision pour que cela soit une décision légale et légitime . Il a rappelé qu'un congrès a ses règles. Nous sommes dans un État organisé , a-t-il soutenu, renseignant les ?'frondeurs'' que toute action doit émaner des autorités compétentes . Puis de soutenir. Et en ce qui concerne le Front populaire ivoirien, jusqu'à preuve du contraire, l'autorité compétente, c'est le président du parti, le secrétariat général. Or, ces autorités n'ont convoqué aucun congrès à Mama. Donc, tout ce qui se fait là-bas, on peut le qualifier comme on veut, mais ce n'est pas un congrès , a instruit Affi N'Guessan, visiblement en colère. Plus clairement, l'ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo a affirmé que la décision de ses contradicteurs n'a aucune importance et aucune valeur non plus. Vous pouvez dire ce que vous voulez. L'État de Côte d'Ivoire reconnaît les autorités légitimes du Fpi. Nous menons nos actions avec des camarades qui reconnaissent la légalité . Et sous peu, a informé Affi, le Fpi sera en congrès au cours duquel il désignera son candidat à la présidentielle de 2015.Ce candidat va rassembler tous ceux qui croient au message qui sera porté par ce candidat. C'est ce qui est fondamental . Et ce postulant à la présidence est connu. C'est bien Affi, himself, qui va porter, l'étendard de l'ex parti au pouvoir. Le patron des frontistes, qui ne décolère décidément pas, a minimisé la portée politique des assises de Mama, qui, à l'en croire, est l'affaire d'une quinzaine de personnes. Que quinze ou vingt personnes, réunies quelque part, disent qu'ils ne reconnaissent pas notre autorité, cela n'engage qu'eux et n'a également pas d'importance. Cela ne change rien à la réalité ivoirienne , a-t-il jugé, avant de confier, en guise de conclusion : nous travaillons avec les réalités. Nous travaillons avec ceux qui veulent faire avancer la Côte d'Ivoire. Ceux qui veulent distraire l'opinion, cela n'engage qu'eux .
G. N'guessan

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