mardi 5 mai 2015 par Ivoire-Presse

Cette contribution, aux relents idéologiques, mêlant et entremêlant une vision rétrospective et prospective, vise à mettre en évidence la fabuleuse relation entre Alassane OUATTARA et la jeunesse ivoirienne. De cette relation ambivalente, il a noué avec la jeunesse un pacte républicain pour changer sa vie et celle de la Nation.

De la défiance à la confiance

La jeunesse a toujours été le pilier de la politique d'Alassane OUATTARA, non pas par opportunisme politique ou par stratégie électorale, mais par réalisme idéologique ou par vision politique. Pourtant, il importe de relever que cette jeunesse a longtemps été écartelée entre l'Alassanisme et l'anti-Alassanisme. Par goût ou par dépit, elle a cristallisé et incarné la lutte politique pour l'accession au pouvoir du Président Alassane OUATTARA.

Les cris étant collectifs et le destin individuel, Alassane OUATTARA a su, par son action et par sa constance empreinte de sobriété, convaincre les uns de leur crédit inaltérable et transformer progressivement la défiance des autres, en confiance.
Ainsi, la fêlure idéologique de la jeunesse ou entre les jeunes, se dissipe peu à peu au profit d'une confiance ou d'une crédulité consciente en Alassane OUATTARA.

De la raison à la confiance

L'exercice du pouvoir présidentiel a, en moins de cinq ans, permis à Alassane OUATTARA, de démontrer à la jeunesse que sa confiance en lui, loin d'être aveugle, pouvait découler d'un raisonnement rationnel et conscient. Sans demander à la frange résiduelle de la jeunesse encore dubitative ou septique de croire aveuglement en lui, il a opté pour la stratégie du réalisme et du pragmatisme. Ainsi, à la "foi du charbonnier" qui consiste pour les fidèles à croire sans vouloir savoir pourquoi ils croient, Alassane OUATTARA substitue la confiance déduite de la raison ou la
croyance rationnelle.
Depuis sa création le 1er octobre 1963, l'Université d'Abidjan, devenue Université Félix HOUPHOUET-BOIGNY, a fait pour la première fois sa mue et sa cure de jouvence ou de modernité dans les premières lieurs de l'accession d'Alassane OUATTARA au pouvoir. Ce temple du savoir, jadis profané et désormais réhabilité, a été un acte fort et symbolique de gouvernance et d'orientation de la politique de la Nation. Il s'agit clairement de former une jeunesse compétitive et compétente pour la reconstruction d'une Côte d'Ivoire laissée en lambeaux et défigurée, en vue de soutenir son émergence sociopolitique, culturelle et économique. Cette logique a également sous-tendu la création de plusieurs Universités, établissements scolaires et centres de formation, en seulement un quinquennat. Toutefois, cet effort devra être renforcé et poursuivi. Former les consciences pour rendre consciente la confiance de la jeunesse, est tout de même un pari réussi.

Du désespoir à l'espoir : le pacte républicain

L'aventure ambigüe d'une partie de la jeunesse ivoirienne à la croisée des chemins, a pris fin avec l''accession d''Alassane OUATTARA à la Présidence de la République. A cette partie de la jeunesse égarée et débosselée, hantée ou tourmentée, il a donné des repères et proposé un pacte républicain. Il s'est attaché à panser les blessures morales et à soigner les âmes errantes en peine.
Les destructions et les dégradations étaient certes physiques, mais aussi et surtout mentales. Avec les réhabilitations et constructions d'édifices ou d'infrastructures, les délabrements physiques ont vite été réparés. Mais, les dégradations mentales et morales, parce qu'immatérielles, résistent à l'usure du temps.
Sur ce point, le Docteur Alassane OUATTARA a administré à la jeunesse une thérapie sous forme de trinité.
D'abord, pour soigner les blessures morales et les dégradations mentales, il a mis en place des mesures sociales et civiques en faveur des jeunes. Il en est ainsi du Fonds National de la Jeunesse, du Programme de désarmement, démobilisation et réinsertion. Aussi, Alassane OUATTARA a-t-il entrepris une ?uvre de déconstruction du culte de l'argent sale et des valeurs négationnistes du travail. A ces valeurs immorales diffusées par des anti-modèles et infusées dans les mentalités juvéniles, il substitue la promotion de l'excellence comme valeur sociale cardinale. Cette opération de déconstruction et de construction mentale ou morale, conduit progressivement la jeunesse ivoirienne à avoir le goût de l'effort, du travail et de la discipline. L'espoir nait où le désespoir avait été semé. La lumière de l'espérance jaillit du gouffre ténébreux dans lequel la jeunesse avait été plongée. Le second miracle ivoirien est en train de naitre des cendres encore fumantes de la crise décennale suicidaire qui avait plongé la Côte d'Ivoire dans un coma végétatif.
Ensuite, Alassane OUATTARA a inculqué à la jeunesse le goût de l'entreprenariat ou la culture entrepreneuriale. Conscient de ce que l'émergence de la Côte d'Ivoire ne peut se faire exclusivement sur les investissements directs étrangers, à travers les multinationales, il a forgé les esprits des jeunes en les prédisposant au risque inhérent à l'entreprenariat. La vision est claire : il s'agit de constituer une élite économique ivoirienne et de construire un tissu industriel national endogène.
L'émergence, il le sait, doit être équilibrée en étant à la fois endogène et exogène. Enfin, Alassane OUATTARA a su rassembler et modeler la jeunesse en lui apprenant la culture du résultat. Gagner pour soi, pour sa propre édification, et gagner pour tous ou pour la nation, est devenu le crédo d'une jeunesse émergente et d'une Côte d'Ivoire qui gagne. La victoire des éléphants footballeurs lors de la trentième édition de la Coupe d'Afrique des Nations en 2015, pourrait etre l'un des indices ou une des résultantes de cette culture du résultat inculquée à la jeunesse.
Au talent, manquait sans doute la confiance en soi, la force mentale et le goût du résultat. A la dévalorisation du travail et de l'effort comme source de succès personnel et collectif, Alassane OUATTARA a su faire émerger des structurations mentales, le goût du risque et de la victoire. De par son pragmatisme sobre, il a su réveiller en la jeunesse les énergies somnolentes et libéré ainsi l'esprit de créativité tant au plan socioculturel qu'économique. L'aspect mental et l'aspect infrastructurel sont les deux ailes de l'émergence d'une nation.

De la déchirure au vivre ensemble

La crise identitaire et morale qui rongeait la jeunesse a sectionné les liens sociaux et déchiré le tissu social dans lequel elle était emmaillotée. Nourrie d'idées haineuses, elle avait appris à se détester, à se découper à la machette et à brûler autrui vif.
Décadence en décadence, tout était déchéance et déchirure. Dans ce contexte, comment apporter des solutions à la jeunesse, s'il n'est procédé au préalable à une reconstruction des mentalités déchiquetées. Comment rassembler les jeunes pour la construction d'une Côte d'Ivoire émergente, si l'on ne lui apprend pas à vivre ensemble et à contempler les belles perspectives qui s'offrent à elle. Telle était l'équation à résoudre en vue de tracer avec dextérité les sillons de l'émergence.
Comme un berger qui conduit son troupeau au vert pâturage ou comme une mère qui allaite ses enfants, Alassane OUATTARA a su trouver la recette miraculeuse pour guérir l'angoisse existentielle qui rongeait la jeunesse et qui hantait son âme. Il a, dans une opération de désenvoutement, appris aux jeunes, le  connais-toi toi-même  socratique et les vertus du  vivre ensemble .
Vivre ensemble, c'est se parler, partager les joies et les peines, faire des projets communs, construire un avenir commun et laisser un héritage aux générations descendantes. Sont donc consubstantiels au  vivre ensemble , l'Union et la Discipline d'une part, et le travail sans lequel on ne peut construire ou se construire et léguer en héritage, d'autre part.

De l'emploi des jeunes et la réduction de la pauvreté

Le quatrième recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) de 2014 a confirmé que la Côte d'Ivoire est un pays à forte proportion de jeunes. En effet, les jeunes de moins de 35 ans constituent 77,7% de la population. Mais, cette frange de la population active est la plus touchée par le chômage et la pauvreté. Avec l'amélioration du climat des affaires et la diplomatie économique active d'Alassane OUATTARA, depuis son élection à la Présidence de la République, les retombées en termes de création d'emplois dues notamment aux investissements directs étrangers et aux Petites et moyennes entreprises (PME) nationales, sont notables. Selon une étude du PNUD de décembre 2014, cette évolution positive dans la création des emplois s'est traduite par la baisse du taux de chômage stricto sensu de 9,8% en 2012 à 5,6% en 2013. Le taux de chômage pour les jeunes de 14 à 35 ans est estimé à 8,6% dont 12% pour les femmes et 5,6% pour les hommes de la même tranche d'âge. Abidjan qui concentre 43,9% des chômeurs se caractérise par la jeunesse d'entre eux : les 14-35 ans font près des trois quarts des chômeurs d'Abidjan.
Face à cette situation, certes évolutive mais peu reluisante, Alassane OUATTARA a décidé d'y apporter des solutions en consacrant son second quinquennat à la
question de l'emploi des jeunes. En vue de renforcer la cohérence et la pertinence des interventions des diverses structures éparses actuelles, il propose une solution de mutualisation, de rationalisation et d'optimisation. Ainsi, il a mis en place une politique nationale d'insertion professionnelle et d'emploi des jeunes à travers la création d'une Agence nationale pour l'insertion et l'emploi des jeunes, dénommée  Agence Emploi Jeune .
Ainsi, le pacte républicain proposé à la jeunesse est fondé à la fois sur la confiance, l' espérance et la dignité par le travail. Il a pour finalité de libérer les jeunes du joug de la pauvreté et des contingences matérielles qui alourdissent son élévation vers l'émergence.

De l'alternative politique avec les jeunes

Pour redonner espoir à la jeunesse et lui permettre de progresser moralement,
intellectuellement et socialement, Alassane OUATARA a associé de nombreux
jeunes à la gouvernance de l'Etat, du fait de leur compétence. Il a ainsi nommé des jeunes de moins de quarante ans comme Ministres, Directeurs généraux, Conseillers à la Présidence de la République, etc. Aussi, a-t-il permis à d'autres d'être maires ou députés. Former et intégrer une élite jeune pour assurer la relève de la gestion des affaires publiques est, pour lui, un objectif fondamental en vue de permettre une alternative politique crédible et durable.
En définitive la jeunesse est, pour Alassane OUATTARA, la sève qui irrigue et nourrit l'arbre pour qu'il donne des fruits ou les plantes pour qu'elles fleurissent. A l'inverse, il est pour la jeunesse, le repère, le guide et l'espoir incarné. Cette relation ambivalente et féconde, façonne et modèle le fabuleux destin de la jeunesse ivoirienne.

Dr. GUIBESSONGUI N'Datien Séverin

Docteur en Droit des Télécoms

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