vendredi 8 mai 2015 par L'intelligent d'Abidjan

Député de la circonscription électorale de Doba et Gabiadji, communes et sous-préfectures et San-Pedro sous-préfecture, Jean-Paul Soro Souagnon est avant tout un Ivoirien de la diaspora. C'est à ce titre qu'il était à l'ouverture du Forum de la diaspora ivoirienne et qu'il s'est confié à l'I.A.

Vous venez de prendre part à la cérémonie d'ouverture du 1er Forum de la diaspora ivoirienne et vous avez écouté l'adresse du Président de la République, Alassane Ouattara. Quel commentaire ?
Je voudrais féliciter le Président de la République et son gouvernement, à travers le Ministère de l'Intégration Africaine et des Ivoiriens de l'Extérieur pour avoir organisé ce Forum. Avant l'adresse du Président de la République, le ministre Ally Coulibaly a fait une allocution d'ouverture pour présenter l'état des lieux. Dans tous les pays du monde, la diaspora compte. Prenons le cas de l'Italie, mon pays d'accueil. Vous connaissez l'histoire de ce pays, ce qu'il était avant la deuxième guerre mondiale et après cette guerre. Nous avons vu ce que la diaspora de ce pays a apporté au point de faire de l'Italie aujourd'hui, la 5ème puissance industrielle en Europe. Le Président Ouattara a lancé le même appel qu'il ne cesse de lancer aux Ivoiriens de la diaspora. Mais au-delà de cet appel, ce que nous recherchons aujourd'hui, c'est que la diaspora soit organisée, structurée pour qu'elle prenne sa place dans le développement de la Côte d'Ivoire. L'adresse du Président Ouattara ne m'étonne donc pas, c'est ce qui devait être. Mais mon v?u le plus ardent, c'est qu'on passe à la phase organisationnelle de la diaspora ivoirienne pour qu'elle puisse atteindre les objectifs qu'on attend d'elle.

Qu'entendez-vous par phase organisationnelle de la diaspora ivoirienne?
Nous avons demandé et obtenu la création d'un ministère qui s'occupe spécifiquement des questions de la diaspora, en dehors du ministère des Affaires Etrangères. C'est un pas qui a été franchi, mais cette diaspora doit être organisée. C'est-à-dire qu'il faut créer des structures, qu'elles soient rattachées au ministère de l'Intégration Africaine et des Ivoiriens de l'Extérieur ou non, vers lesquelles les Ivoiriens de la diaspora pourront se diriger pour des questions précises. De sorte que tous ceux qui souhaitent investir en Côte d'Ivoire à partir de la diaspora sachent désormais à quelle structure s'adresser pour avoir toutes les informations concernant les opportunités au pays. Mais malheureusement, il arrive que des Ivoiriens de la diaspora sont souvent grugés parce qu'ils ont confié l'exécution de leurs travaux à des tiers qui ne l'ont pas fait dans les règle de l'art. Ils sont grugés parce qu'ils sont dans l'informel et qu'il n'y a pas de structures pour les orienter et les accompagner dans la réalisation de leurs projets. Il faut aussi créer une structure qui sera chargée de répertorier chaque année, les compétences académiques ou professionnelles des Ivoiriens de l'extérieur dans tous les domaines. De sorte que lorsqu'une entreprise a par exemple besoin d'un ouvrier spécialisé dans tel ou tel domaine, il soit aisé en consultant la base de données d'en trouver parmi les Ivoiriens de l'étranger. Cela ne veut pas dire que ceux qui sont au pays ne sont pas qualifiés, loin de là. Mais celui qui vient de l'extérieur a toujours une expérience de plus.

Une direction existe, celle des Ivoiriens de l'extérieur, est-ce que cette direction répond vraiment aux attentes des Ivoiriens de la diaspora ?
Je veux être franc avec vous. En tant qu'Ivoirien de la diaspora et aujourd'hui député, je ne connais pas bien la mission de cette direction qui existe depuis quelques temps déjà. Je ne voudrais donc pas faire de commentaire sur cette direction, qui est dirigée par un membre de la diaspora ivoirienne de Londres, en l'occurrence Issiaka Konaté.

Olivier Dion

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