mardi 12 mai 2015 par Notre Voie

Les faits
Le 08 février 2015, l'équipe nationale de Football, les Éléphants, remportait avec brio la Coupe d'Afrique des Nations à Malabo procurant ainsi une immense joie aux Ivoiriens qui, en retour, leur réservèrent un accueil à la mesure de leur exploit. Depuis lors, pendant que le trophée fait le tour du pays, pour être présenté aux populations et aux institutions, des rumeurs persistantes font état d'une mauvaise gestion des fonds, plus de trois milliards de fcfa, alloués par l'Etat pour la prise en charge totale de la compétition. La presse nationale, révèle que certains acteurs essentiels, joueurs et entraineurs, qui en ont apporté la confirmation, n'ont pas perçu leurs primes quand le Ministre et son chef de cabinet, sur la base d'une procédure de décaissement qu'ils auraient imposé à la FIF et au régisseur, se seraient eux-mêmes servis.

Face à ces graves révélations, le Ministre Alain Lobognon parle, sur tweeter, de détournement et incrimine la FIF, pendant que M. Beugrefoh Fulbert, son chef de cabinet, pointe un doigt accusateur vers le régisseur qui s'en défend, preuves à l'appui.
Le gouvernement se saisit enfin de cette affaire et procède à quelques auditions. A la suite de quoi, le Conseil des ministres du mercredi 06 mai 2015 a arrêté quelques mesures :
- Approfondir les investigations effectuées de façon à fixer clairement et définitivement les responsabilités. . . . ;
- Démettre le régisseur des compétitions internationales ;
- Procéder au paiement des primes dues.

Notre analyse
Pour le FPI, ce scandale des primes impayées ne peut surprendre quand on se souvient de la bataille rangée, avant la compétition, entre la tutelle et la fédération autour du montant nécessaire à la participation des Eléphants et des procédures de décaissements. Aujourd'hui, trois mois après l'éclatement du scandale, le gouvernement avoue qu'il n'est toujours pas en mesure de situer clairement les responsabilités. Il décide néanmoins de limoger le régisseur qui apparaît dans ces conditions comme le bouc émissaire dont le sacrifice est destiné à protéger des intouchables . D'autant plus que le gouvernement a décidé de payer les sommes détournées à la place des fautifs.
En tout état de cause, malgré la publication par le ministre chargé des sports d'un document relatif à l'affectation des fonds selon les chapitres qu'il a indiqués, des questions demeurent :
- Qui est responsable devant l'Etat de la gestion des fonds ?
- Qui a ordonné les décaissements ?
- Pourquoi les joueurs et leurs encadreurs n'ont-ils pas perçu leurs primes ?
Le FPI estime dans ces conditions que la sanction infligée au régisseur en tant que gestionnaire ne peut dédouaner l'ordonnateur, ni dégager la responsabilité politique du ministre chargé des sports.

Notre position
Le Front Populaire Ivoirien qui considère la bonne gouvernance comme le mode de gestion par excellence d'un État moderne et démocratique condamne cet autre scandale financier dont semble s'accommoder le pouvoir actuel.
Le FPI félicite les joueurs et les encadreurs qui ont supporté en silence l'injustice qui leur a été faite pour mener, dans la dignité, la mission à eux confiée par le peuple ivoirien ;
Le FPI exige du gouvernement de prendre toutes les sanctions et toutes les mesures nécessaires pour éviter et prévenir de tels scandales qui n'honorent pas la Côte d'ivoire ;
Enfin, dans la mesure où sa responsabilité directe est engagée dans ce scandale, et compte tenu de ce que représente le football pour la jeunesse et la nation entière notamment pour l'esprit civique, le FPI demande au ministre chargé des sports de tirer toutes les conséquences politiques de sa gestion financière de la participation des Éléphants à la CAN 2015. Pour l'honneur du sport.

La Secrétaire générale et porte-parole du Fpi
Agnès Monnet

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