vendredi 15 mai 2015 par Le Sursaut

Le ministre Daniel Anikpo revient sur la problématique de l'industrialisation de la Côte d'Ivoire. Dans sa chronique de la semaine, il indique la voie à suivre.

Des pays sous-développés ont leur indépendance politique depuis des décennies, des siècles. Mais ils sont restés toujours sous-développés et misérables. Leur indépendance politique s'est volatilisée. Ils sont devenus plus dépendants encore qu'avant leur indépendance. Ils sont si dépendants qu'ils font maintenant le culte mensonger de l'interdépendance, de la mondialisation à rebours. Pourquoi ces pays Africains en particulier, sont-ils tombés si bas dans la dépendance politique et économique infernale?
Les pays africains ont ignoré trois choses capitales. Ils ont ignoré qu'une économie nationale normale est une économie qui a les deux secteurs économiques, à savoir, le secteur 1 de fabrication des biens d'équipement, des machines et des appareils et le secteur 2 de production des biens et services de consommation. Une économie nationale normale est donc une économie nationale industrialisée et développée. Ces ont oublié aussi qu'une économie sous-développée, n'est pas une économie nationale normale, mais une économie malade du sous-développement et du sous-équipement, parce qu'elle ne fabrique pas les biens d'équipement, les machines et les appareils de production dont elle a besoin. Une économie nationale sous-développée est une économie nationale malade du sous-équipement. Enfin, ces pays sous-développés malades du sous-développement et du sous-équipement, ont oublié que l'industrialisation est la seule et unique voie qui permet à un pays sous-développée de se développer, et d'être indépendant économiquement. Donc pour développer un pays sous-développé, il lui faut un programme d'industrialisation.
Avec toutes ces ignorances du savoir développer, les pays concernés ont été incapables de concevoir et de mettre en chantier, un programme d'industrialisation pour industrialiser et développer l'Afrique, après plus d'un demi-siècle d'indépendance politique. Que faire aujourd'hui, au moment où l'indépendance politique et l'indépendance économique, ont, toutes les deux, foutu le camp ? Que faire au moment où le chômage a atteint des proportions inimaginables de dix millions de chômeurs pour un petit pays de vingt quatre millions d'habitants ? Que faire aujourd'hui où douze millions d'Ivoiriens vivent en dessous du seuil de pauvreté sans pouvoir s'offrir un repas par jour ? Que faire aujourd'hui, où la Côte d'ivoire est devenue une nation analphabète illettrée avec plus d'un Ivoirien sur deux qui sont analphabètes ? Que faire au moment où des jeunes Ivoiriens chômeurs dés?uvrés et désespérés bravent les vagues assassines des mers de Lampeduza pour mourir ? La première solution consiste, pour la Côte d'ivoire, à donner la primauté de notre action, au développement sur la politique. Depuis 1990, année du retour de la démocratie multipartiste, nous consacrons 90% du temps public à parler de politique et rien sur le développement. Le développement n'a préoccupé, jusqu'à ce jour, aucun gouvernement. C'est pourquoi le pays n'a jamais été capable de savoir de quoi il souffre, de faire le vrai diagnostic, de savoir que l'industrialisation est la seule et unique voie qui permet à un pays sous-développé, de se développer, et de concevoir un programme d'industrialisation pour développer nos pays. Si notre pays s'était mobilisé pour le développement, nous aurions trouvé le programme d'industrialisation dont on avait besoin, pour développer notre pays, notre Continent. Cette première période d'ignorance et d'impuissance de développement est heureusement passée, et derrière nous, depuis la mise en chantier, en 2007, du premier programme d'industrialisation glocale endogène en Côte d'Ivoire. Ce qu'il faut à la Côte d'ivoire et à l'Afrique aujourd'hui, c'est une nouvelle conscience industrialiste pour constater que les Africains sont aussi capables d'industrialiser leurs pays et de se regrouper autour du premier programme d'industrialisation glocale endogène en Côte d'ivoire pour vaincre le sous-développement, le chômage massif, la pauvreté généralisée et l'analphabétisme. C'est le seul et unique programme d'industrialisation qui existe sur la place africaine pour sauver nos pays. Pourquoi continuer de manger son attiéké sans sel, quand on a du sel à côté ? Quand on veut développer son pays, on l'industrialise. On ne fait pas une autre politique. Sachons que sans un programme d'industrialisation, toute politique de développement est vaine et vouée à l'échec. Brisons le mur de nos intérêts économiques personnels et politiques partisans égoïstes pour rentrer dans la maison de l'industrialisation, qui est celle de la solidarité et de l'intérêt général pour sauver notre nation et conquérir l'indépendance économique et politique, la fierté, la dignité, l'honneur et l'amour de soi.

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