vendredi 15 mai 2015 par Le Sursaut

Il s'agit d'un jeune étudiant ivoirien, Koné Sery Kouma qui a hissé très haut le drapeau ivoirien aux Etats-Unis, lors l'édition 2015 du championnat Enactus USA qui s'est tenu récemment. Il nous livre ses sentiments sur cette victoire via Internet et lève un coin de voile sur ses projets.


Pouvez-vous nous parler d'Enactus
Enactus est une Organisation internationale qui regroupe en son sein des étudiants, hommes d'affaires, leaders d'entreprises multinationales. Ceux-ci sont unis par la volonté d'apporter des solutions aux problèmes sociaux, économiques, et environnementaux que rencontre notre planète et nos sociétés. A Enactus, nous croyons au pouvoir du business comme outil majeur dans la lutte contre la pauvreté et l'amélioration des conditions de vies des populations

Comment devient-on président Enactus au sein d'une université comme la votre ?
Pour devenir président dans une université comme la mienne, il y a trois critères fondamentaux. Premièrement, il faut être membre D'enactus, certifie manager de projet et avoir fait preuve de vos compétences dans la mise en ?uvre de projets. Ensuite, il faut présenter un programme avec vision, des objectifs et des plans d'actions pour le compte de l'année. Ce qui permet aux étudiants de choisir par un vote celui qui est capable de diriger l'organisation au mieux. Enfin, il faut remplir des critères d'excellence académiques, démontrer votre capacité à gérer votre emploi du temps, et vos qualités de leader parce qu'en tant Président, vous êtes responsable de l'échec ou de la réussite de votre équipe.
Justement votre équipe vient de remporter l'édition Enactus 2015, quels ont été les axes déterminants de votre victoire et surtout les sentiments qui vous animent surtout que votre victoire concerne l'ensemble du territoire américain ?
C'est d'abord un grand honneur pour moi d'avoir remporté l'édition 2015 de la compétition nationale. C'est la toute première fois que mon université remporte cette compétition en 20 ans de participation. Donc le sentiment qui m'anime est un sentiment de fierté mais surtout de reconnaissance pour le travail accompli par les générations avant moi. Je pense aussi qu'à ce niveau il est important pour moi de signifier que notre victoire est essentiellement du a la grâce de Dieu. Cette année, nous avons fait le choix délibéré de focaliser nos actions sur la Côte d'Ivoire mon pays que je connais mieux avec tous les risques que cela comportait. Pour nous, il y avait déjà une histoire et un travail que nous avions commencé surtout dans le cadre des activités de l'Ong Well Africa que j'ai créé il y a quelques années. Ensuite, nous avons rompu avec certaines traditions du passe. Auparavant, nous allions a cette compétition pour gagner parce qu' a tord ou a raison, nous pensions détenir les meilleurs projets. Cette année, nous nous sommes dit que gagner ou perdre n'étais pas l'essentiel. Notre objectif était de partager avec les autres équipes nos pratiques, notre travail, et les histoires des vaillantes populations de la Cote D'Ivoire et de l'Afrique en général. Enfin je crois que le dernier élément qui a fait la différence est le fait que nous ayons travaillé très dure dans la réalisation de nos projets et dans la préparation pour la compétition. Comme quoi, le travail paye.
La plupart des projets que vous avez présentés ont été réalisé en Côte d'Ivoire sur l'initiative de l'Ivoirien que vous êtes. Quel en est le sens ?
Le sens de ce que nous avons fait est très simple. Il s'agit de démontrer que les Africains sont capables de prendre en charge leur destin et résoudre les problèmes auxquels ils sont confronté le continent. C'est vrai que nous avons besoin de partenaires extérieurs mais avant tout les Africains doivent être entre première ligne pour monter des projets de développent en Afrique pour le bénéfice des populations africaine. Pour moi personnellement, cela représente le meilleur moyen de faire honneur à mon pays, la Cote D'Ivoire.

La question du sous-développement en Afrique est-elle un sujet préoccupant ou juste un bon sujet de thèse ?
De par ma formation d'économiste, la question de développent en Afrique est un sujet préoccupant. Bien d'autre sujet de la finance mondiale pouvait me servir de thèse mais je ne suis pas étranger aux problèmes que nous essayons de résoudre. Je n'ai pas grandi avec une cuillère en or dans la bouche. Je dirais même que je n'ai pas eu de cuillère en or dans la bouche ou même de simple cuillère. Je sais ce que c'est que de passe des jours sans manger et de vivre chaque jour comme si c'était le dernier. Pour moi, il n'y a pas d'autres alternatives que de consacrer mes talents, mon temps, et tout ce que Dieu m'a donne pour venir au secours des autres. C'est ce que j'aurais aime que quelqu'un d'autre fasse si j'étais a la place de ceux que nous aidons. A travers nos actions, je vis ma passion qui est celle de soulager ceux qui souffrent. Je crois en l'Afrique et en ces potentialités mais également je crois que personne ne viendra sauver l'Afrique à notre place.
Comment doit-on, aujourd'hui, envisager le développement de l'Afrique ?
Pour éviter d'entrer dans les profondeurs du sujet qui sont dignes des cours d'économie, je dirais en quelques mots ce qui a mon avis, doit être fait. Le développement en Afrique doit d'abord et avant tout être envisagé, conçu, pensé, et exécuté par les africains avec les africains. Je reste convaincu que l'une des clés du succès des actions de développement réside dans une compréhension parfaite et globale des défis socio-culturels, traditionnels, historiques, économiques, et structurels auxquels sont confrontés nos Etats. Il faudrait également mettre les femmes au centre de ces actions-là. Elles sont les piliers de nos familles et investir en elles, c'est investir dans le futur. Ensuite, nous devons apporter des solutions qui visent à rendre les populations indépendantes de nos ?uvres de charité. Le transfert de compétence et de technologies s'impose donc comme le moyen le plus efficace. Nous avons l'avantage du fait que nous n'avons pas besoin de tout recréer. Les autres l'ont déjà fait. Il nous faut donc profiter de ces nouvelles technologies et moyens de communication pour accélère notre développement. Le dernier axe qui je crois pourra sortir l'Afrique de la pauvreté et l'éducation surtout dans le domaine de l'entreprenariat. Ici aux USA, plus de 60% des emplois sont créés par les PME. Si personnes ne crée d'emploi et que tout le monde veut du travail c'est difficile, et dans ce combat de l'éducation et de l'entreprenariat, je crois que nous avons un grand rôle à jouer. Les ressources et le marché sont disponibles pour le faire. En 2020, la population Africaine atteindra potentiellement le milliard ce qui représentera une marche riche et diversifie.

Les projets de développement que vous avez initié en Côte d'Ivoire ont été menés sous la bannière de votre ONG ?'Well Africa''. Quel est la relation Enactus et Well Africa ?
Oui les projets que nous avons initié ont été mené sous la bannière de WELL Africa. WELL Africa a pris forme a partir de mon engagement au sein d'Enactus en 2012. J'avais ce rêve et cette passion de faire quelque chose mais je ne savais pas par où commencer. Enactus m'a donné les clefs et l'expérience qui m'ont permis de réaliser mon rêve. Aujourd'hui, WELL Africa est une ONG légalement reconnue ici aux USA et en Côted avec à son actif beaucoup de réalisations dont ceux qui nous permis de remporter la compétition. C'est le lieu pour moi de remercier mes sponsors, mentors, et collaborateurs (Ici aux USA et en Côte d'Ivoire) sans qui rien de tout ce qui arrive aujourd'hui ne serait possible. Je voudrais aussi vous remercier vous les amis de la presse pour le travail d'information que vous faites. Sans vous toutes nos actions seraient restes dans l'obscurité. Vous êtes aussi artisans du développement.
Avez-vous un mot à l'endroit du Président de la République ?
Comme tout ivoirien vivant a l'étranger, je voudrais dire au Président ma fierté pour le travail qu'il fait, mon admiration pour son engagement à servir notre pays. Il est un exemple que nous autre essayons de suivre.

Ange Kader

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